Manifestation contre la reprise des expulsions locatives
« A partir de mardi, des familles vont être expulsées, ce n'est pas acceptable », a expliqué Jean-Baptiste Eyraud de l'association Droit au Logement, rappelant que « le logement est un droit ». « Si elles se retrouvent à la rue, c'est foutu, car le droit à l'hébergement n'est pas respecté non plus. Il y a de plus en plus de sans abri qui n'arrivent pas à obtenir de places en centre d'hébergement », a-t-il insisté.
Alors que la loi Alur (loi pour l'accès au logement et un urbanisme rénové) sur le logement a été promulguée mercredi, il a estimé qu'elle n'était pas satisfaisante, notamment en ce qui concerne la baisse des loyers. Il a reconnu toutefois quelques « avancées », notamment la possibilité de poursuivre les propriétaires qui expulsent illégalement, et l'extension des délais que peut accorder le juge avant l'expulsion.
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« Dans un pays riche comme la France, c'est un devoir de se battre contre les expulsions », a ajouté Eddie Jacquemart, de la Confédération nationale du Logement, estimant que le problème des impayés venait « des loyers trop chers et de la pénurie de logements abordables ». Selon lui, la part du budget d'un ménage consacrée au logement a augmenté de 8 points en dix ans, passant de 20 % à 28 %.
Benoit Filippi, de l'Association des comités de défense des locataires a déploré que, malgré une circulaire interdisant l'expulsion sans relogement des familles reconnues prioritaires Dalo (Droit au logement opposable), « il y ait encore de nombreux cas menacés d'expulsion ». La trêve hivernale, qui a débuté le 1er novembre 2013, s'étend désormais jusqu'au 31 mars depuis que la loi Alur l'a prolongée de 15 jours.