Migrants : L'indécence occidentale!
Par Louise Gaggini
Il aura fallu la cruelle image d'un petit enfant comme endormi sur le ventre, ainsi que nous avons tous vu ou mis nos enfants dans leur lit, pour qu'enfin le monde s'émeuve, prenne conscience de la tragédie qui se joue depuis des années entre un Moyen Orient déstabilisé et dévasté par la guerre, et les rives Européennes où des milliers de réfugiés échouent.
Au-delà de l'émotion qui emporte et nuit à la réflexion, il faut se souvenir des causes de ces migrations.
C'est la France avec la Libye, l'Amérique avec l'Irak et enfin toute cette coalition occidentale qui pour pallier au monstre islamique qu'elle a engendré (très vite étendu sur les pays voisins) et en préserver quelques riches émirats arabes, s'est mis à bombarder cette partie du monde, ne laissant pas d'autres alternatives que la fuite à la population.
Il aura fallu l'insoutenable photo d'un enfant mort sur le sable, dans la tendre attitude de l'abandon dans le sommeil, pour que le monde comprenne l'intolérable situation de populations décimées et prises en tenailles entre Daech et les bombardements occidentaux.
Honteux qu'il ait fallu ça !
Mais plus honteux encore de parler de quota et de camps d'hébergement comme si la magnanimité guidait les coeurs, alors que l'Occident totalement responsable de la tragédie et des drames qui atteint les migrants, devrait leur verser des milliards d'euros pour compenser un peu les préjudices causés, qu'ils subissent tragiquement aujourd'hui.
Nous ne leur faisons pas l'aumône en les accueillant chez nous, nous participons pour une part minime d'un remboursement que nous devrons effectuer, sous une forme ou une autre, en attendant que des lois internationales punissent les hommes d'Etat et les politiques, qui usant de leurs prérogatives et avec des alibis de polichinelle, détruisent et balaient de la carte du monde, des pays et des hommes, sans jamais être inquiétés.
Seule petite lumière dans l'obscurité qui nous entoure et tend à vouloir nous phagocyter, une photo, peut-être manipulée, l'enfant étrangement posé à contre courant de l'eau et du sable donne l'impression d'un petit corps arrangé pour une image choc destinée à frapper les esprits, vient de bousculer les indifférences occidentales, et tant mieux !
C'est donc un enfant, innocent et démuni, fragile par essence et comme endormi, le petit Aylan, sacrifié à l'avidité des hommes, qui va par sa mort transcendée, sauver d'autres enfants.
Le dessein des dieux reste impénétrable... Pour conclure, la question de la survie de centaines de milliers de migrants orientaux, dont la terre d'origine est en flammes à cause de l'Occident, reste posée. Où et quand pour eux tous, une terre d'asile qu'on leur donnerait en cadeau, pour compensation de leur avoir infligé la violence des armes, la mort et la destruction ?
L.G