Tu me voulais tienne,
je me suis voulue soumise
Par Marie Panon
J'ai adoré ta façon de t'occuper de moi, le jour de notre réveillon.
Cette arrivée mystérieuse, le bandeau que tu m'as passé sur les yeux, ton baiser assoiffé qui m'a fait frissonner, ta main glissant sous ma jupe, frétillant de constater que je portais les collants jarretelle que tu m'avais offerts, ta voix à la fois douce et autoritaire qui m'intimait de me laisser faire. Tu me voulais tienne. Je me suis voulue soumise. Tu as saisi mes mains pour me faire sentir ton sexe tout dur en dessous de ton pantalon.
Que de promesses !
Tu m'as prise par les épaules pour me faire avancer, tu m'as fait m'asseoir, le dos droit, au bord du canapé tu m'as écarté les jambes.
« Ne bouge pas ! ».
Tu avais une voix que je ne te connaissais pas.
A partir de là, je ne sais plus vraiment ce que tu m'as fait, j'étais envoutée.
En me masturbant ce matin, repensant à ce moment, des images me sont venues. Je veux aujourd'hui te les faire revivre, ainsi que je les me les suis recréées.
Le bandeau est bien serré, je ne vois rien, je me retrouve toute à ma perception, ouverte au monde des sensations. Mon corps se hérisse de désir, mon cœur bat d'excitation. Tu t'affaires autour de moi. J'entends un bruit. Je ne l'identifie que lorsque du froid se diffuse entre mes jambes : un verre ? Avec des glaçons dedans ?
Ma culotte se trempe d'un liquide glacé, suivi immédiatement par la chaleur de ta bouche. D'un doigt sûr, tu écartes cet obstacle de tissu, je sens tes lèvres embrasser les miennes, tu me chatouilles du bout de ta langue. Puis un doigt s'insère en moi, juste un, appliqué, allant et venant.
Quand tes lèvres reprennent possession de mon sexe, elles sont fraiches. Tu le baises, je chavire. Sur mon clitoris un froid indicible, un froid tiédi par ton souffle et par la chaleur de ta langue autour de laquelle tu as glissé un glaçon.
Probablement sollicité par les contractions de mon ventre, un deuxième doigt s'immisce en moi, de façon plus sauvage, plus brouillonne qu'au début. Mon eau coule, je me laisse aller sur les coussins pour m'oublier à ces sensations.
« Ne bouge pas ».
Tout s'arrête! Plus de chaud, plus de froid, plus rien que ta voix, dure et amusée.
Comme j'aimerais te voir, juste à ce moment là.
Je me redresse, machinalement j'écarte un peu plus mes jambes. J'en veux encore ...
A nouveau je t'entends vaquer autour de moi, des bruits d'objets, de glaçons. Tu ne te préoccupes pas de moi et en même temps ce temps que tu prends va m'être destiné.
Je suis érogène.
Que me prépares-tu, mon surprenant amant?
Tu te rapproches de moi, un froid métallique glisse entre ma cuisse et la jarretelle.
Je crie de surprise, je t'entends sourire.
Un crissement, jarretelle coupée, crrrsssss. Puis sur l'autre cuisse, crrrrsss. Puis sous la fesse droite, et la gauche... Puis plus rien.
Le souffle court, j'attends la suite quand je perçois la lame froide passer entre mon pubis et mon slip.
Quelle sensation étrange que de savoir un objet si tranchant, si proche de mon sexe. Dans un ultime crissement, me voilà sans lisières, ouverte à toutes tes fantaisies.
Ma confiance en toi est absolue, mon excitation à son comble.
Tu te saisis de mon clitoris, l'enserre entre deux doigts, et d'un glaçon vient en taquiner le bout.
Tu es décidément très joueur aujourd'hui, je me mords les lèvres en gémissant. Ma jouissance n'est pas loin. Cette stimulation inattendue provoque en moi un vif plaisir.
Le glaçon fond rapidement au contact de ma chaleur, ta langue vient en prendre le relai, tu continues de faire rouler mon clitoris entre tes doigts.
Soudain, c'est à l'entrée de mon intimité que je sens du froid, qui s'enfonce, millimètre à millimètre, tout doucement. Tu me pénètres d'un objet glacé.
L'hiver t'inspire, mon tendre amant, tu sais me réchauffer en ces temps gelés.
Entre anesthésie et excitation, mon antre ne sait comment réagir, se contracte sous l'assaut de plus en plus rapide, de plus en plus profond de ce membre factice de ta création.
Je ne tiens plus la position, je m'affale sur les coussins, les jambes bien ouvertes, prête à jouir.
Ta langue quitte mes lèvres du bas pour venir embrasser mes lèvres du haut, je sens ta respiration dans mon cou, sur mon visage, le va-et-vient ralentit, puis s'arrête, je sens sur mon ventre ton sexe turgescent, encore prisonnier de ton pantalon.
Je te défais à tâtons, et sans sommation tu me prends ardemment, passionnément, nos sexes battent la même mesure, nous jouissons de concert au moment où tu me dessilles les yeux.
La nuit est tombée, je te vois sur moi.
Tu es beau, à la lumière des bougies.
Tu me souris, avant de venir te lover dans mes bras, pour m'embrasser tendrement.
La soirée commence à peine.
... L'année aussi ...
Un baiser comme un flocon de neige,
Marie Panon