Procès Mediaset : la Cour constitutionnelle rejette le recours de Berlusconi
M. Berlusconi avait soulevé un conflit d'attribution des pouvoirs entre le tribunal de Milan et la présidence du Conseil car la Cour lui avait refusé en mars 2010 l'excuse de la tenue d'un Conseil des ministres pour ne pas assister à une audience du procès Mediaset.
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Début mai, la cour d'appel de Milan avait déjà confirmé la peine prononcée en première instance contre M. Berlusconi dans le procès Mediaset : un an de prison (en réalité quatre années réduites à une en vertu d'une amnistie) et cinq ans d'interdiction d'exercer toute charge publique. La cour d'appel était même allée jusqu'à déclarer "inadmissible le recours" des accusés. Dans cette affaire, le Cavaliere est accusé d'avoir gonflé le prix payé pour acquérir les droits de séries télévisées américaines en se servant de sociétés offshore placées sous son contrôle et d'avoir écrémé une partie de cet argent pour créér des caisses noires à l'étranger.
"ON TENTE DE M'ÉLIMINER DE LA VIE POLITIQUE"
Les avocats de M. Berlusconi se sont pourvus en cassation mercredi. Si la plus haute juridiction pénale italienne, qui devrait statuer avant la fin de l'année, confirme la peine, le Cavaliere se retrouverait automatiquement privé de son mandat de sénateur, conquis lors des élections législatives de fin février. Et cela signerait vraisemblablement la fin de sa carrière politique, à 76 ans. C'est la première fois dans son long parcours judiciaire, rythmé par une trentaine de procédures dont il est chaque fois sorti indemne sous l'effet de la prescription des faits ou de la dépénalisation des délits, que l'ancien chef du gouvernement voit une des sentences qui le visent confirmée en appel. Du fait de la légèreté de la peine et de son âge, il échappera en revanche à la prison.
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"On tente de m'éliminer de la vie politique mais je vais de l'avant", a réagi M. Berlusconi, avant de réitérer son soutien "loyal" au gouvernement gauche-droite d'Enrico Letta. M. Berlusconi a assuré que la décision de la Cour constitutionnelle n'aurait aucune conséquence sur le soutien de son parti, le Peuple de la liberté (PDL).
Plusieurs ministres de son parti, membres de cet exécutif, se sont toutefois dits "choqués, amers et profondément inquiets", estimant dans un communiqué que la décision de la Cour constitutionnelle "décrète le caractère subalterne de la politique à l'égard de l'ordre judiciaire".
L'un de ses lieutenants, Maurizio Gasparri, est allée jusqu'à affirmer que les parlementaires PDL pourraient quitter massivement le Parlement en cas d'interdiction de toute charge publique pour M. Berlusconi. Mais il a été démenti par plusieurs proches du magnat des médias.