Les femmes dominent - elles le monde ?
Je suis une féministe convaincue. Je crois sincèrement que même en Occident les femmes ont encore beaucoup de chemin à parcourir pour obtenir une part équitable du pouvoir. Oui oui, pouvoir. Parce que soyons honnêtes, derrière chaque lutte pour l'égalité se profile une volonté de puissance. Ce qui n'est que très naturel somme toute ; dans le milieu hostile où notre espèce a évolué, de la nature sauvage des premiers âges à aujourd'hui, ceux qui se tiennent sur les plus hauts barreaux de l'échelle de notre société très hiérarchisée sont ceux qui ont les meilleures chances de survie. Ceux qui ont la puissance d'imposer aux autres leur vision des choses et leur façon de faire sont finalement ceux qui auront les meilleures chances de perpétuer leurs gènes. Et là pour le coup, l'égalité entre femmes et hommes est parfaite, nous sommes tous programmés pour que nos gènes se perpétuent, au détriment de ceux des autres si nécessaire.
Bien sûr en tant qu'espèce sociale, et sexuée, une certaine coopération est indispensable entre les êtres et les sexes. La faculté d'empathie, la religion, l'éthique et l'attrait sexuels compensent nos instincts de tueur. Mais notre genre paraît être le grand perdant de cette course. Même dans nos sociétés libérales les femmes sont moins enclines et surtout moins encouragées à imposer leur volonté.
Et donc moi, Lucie, individu de sexe féminin qui cherche à perpétuer ses gènes, je suis évidemment une féministe ; cela me paraît plutôt sain d'ailleurs.
Mais comme je ne suis qu'à moitié saine, et un peu fainéante aussi, je me suis dernièrement fait la réflexion que peut-être je m'embêtais pour rien. Que peut-être mon genre avait déjà gagné la bataille et que nous vivions depuis plusieurs millénaires dans un monde imposé par les femmes ( Eric Zemmour sort de ce corps!!! ).
Si on part du principe que l'instinct reproducteur est la plus puissante des dynamiques alors le genre qui réussit à imposer sa stratégie sexuelle impose le cadre général dont tout le reste découle.
Pour les hommes, la stratégie la plus efficace pour maximiser leurs chances de transmettre leurs gènes est de féconder le plus grand nombre possible d'ovules ; n'étant pas limités par l'âge, pas trop, n'ayant pas de stocks limités de spermatozoïdes, et surtout n'ayant pas 9 mois de grossesse, puis plusieurs mois, voire plusieurs années de soins intensifs et constants à prodiguer aux enfants, ils devraient être naturellement portés à mettre en place des sociétés nomades. Des sociétés qui leur permettraient de razzier la ville voisine, s'en approprier les femmes et passer à la suivante. Et s'ils sont effectivement aux commandes, pourquoi vivons nous dans des sociétés sédentaires, où les hommes sont culturellement encouragés à prendre femme dans leur groupe, puis à prendre soin de celles avec qui ils font des enfants?
Finalement nous vivons dans des sociétés qui favorisent la stratégie sexuelle des femmes. Nous avons d'une façon ou d'une autre construit un monde où les hommes restent en place géographiquement et où ils sont en compétition pour les femmes de leur groupe et non pas pour celles du groupe d'à côté.
Du point de vue de nos ovules en quantité limité et de l'immense investissement de temps que représente un seul enfant, une société sédentaire est idéale.
Nous aurions donc emporté la plus importante de toutes les luttes, celle de la reproduction, et en amenant la civilisation qui plus est ! Car sédentarisation et civilisation vont de pair : agriculture, élevage, et tout ce que l'on peut inventer et réaliser pendant le temps où l'on ne chasse ni ne cueille sa pitance.
Dominerions-nous le monde ? Quand les hommes s'approprient les postes de pouvoir, ne serait-ce pas juste des tentatives pour exprimer leur nature dans un monde qui n'est fondamentalement pas fait pour eux ? Ayant réglée la plus importante question, devrions-nous leur laisser leurs joujoux ?
Et voilà comment une féministe se tire une balle dans le pied !
Quoique...
D'après Musset, les femmes sont perfides, il aurait pu ajouter retorses aussi.
Messieurs, nous vous avons déjà apporté la civilisation, nous allons maintenant l'améliorer, pour votre plus grand bonheur évidemment.