Grève à la SNCF : poursuite du mouvement et légère amélioration du trafic vendredi
Les assemblées générales de grévistes doivent se prononcer sur sa reconduction ou non dans la matinée de vendredi.Malgré cela, la SNCF annonce des prévisions de trafic légèrement meilleures pour vendredi 13 juin, pour le troisième jour de grève des cheminots.
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- Comment circuleront les trains ?
L'Eurostar et le Thalys devraient fonctionner normalement. Par contre la quasi-totalité des autres lignes seront touchées : un train sur trois pour les axes Sud-Est et province-province, un train sur deux pour l'axe Nord et Atlantique, deux trains sur trois pour l'axe Est.
En ce qui concerne l'Ile-de-France, la région restera durement touchée avec seulement quatre trains sur dix qui circuleront en moyenne. Le trafic régional et les lignes Intercités ne verront qu'un seul train sur deux circuler.
Pour connaître la situation de chaque train, la SNCF a ouvert deux numéros verts : 0805-70-08-05 pour l'Ile-de-France, et 0805-90-36-35 pour les grandes lignes.
Le site Infolignes permet également de vérifier les conditions de circulation des trains. De plus, cinq cents volontaires seront présents dans les gares pour aider les voyageurs et deux cent cinquante personnes supplémentaires seront mobilisées en Ile-de-France.
- Pourquoi les cheminots font-ils grève ?
Les cheminots protestent contre la réforme ferroviaire, supposée préparer l'ouverture à la concurrence, en 2019, du transport de voyageurs en France, en facilitant un accès libre au réseau pour de possibles futurs concurrents de la SNCF.
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Dans ce cadre, le gouvernement entend réunir dans un même groupe public la SNCF, l'opérateur historique, et le Réseau ferré de France (RFF), le gestionnaire des rails. Il souhaite également une remise à plat du cadre social des salariés du système ferroviaire et l'abrogation de la loi de 1940 portant statut des cheminots.
Tel qu'il est présenté, le projet de loi, qui sera en discussion à l'Assemblée nationale mardi 17 juin, ne « convient pas » aux syndicats. Pour eux, il ne va pas assez loin dans la réunification des deux entreprises, séparées en 1997. Le gouvernement doit « laisser le temps du dialogue », a estimé Thierry Nier (CGT) en plaidant pour « un report de l'examen du texte » ou sa « substitution » par le « projet ficelé » par les syndicats CGT, SUD et UNSA.
Les syndicats s'inquiètent également du sort de la dette du système ferroviaire, qui pèse actuellement 44 milliards d'euros. Le gouvernement promet que la réforme permettra d'endiguer l'endettement, mais la CGT et SUD redoutent que cela ne se fasse sur le dos des cheminots, à travers les efforts de productivité promis par la SNCF et par l'externalisation de certains travaux auprès du privé, comme le fait déjà le RFF.
Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de Force ouvrière, a appelé le gouvernement à « modifier » le projet de réforme ferroviaire avant son passage au Parlement à partir du 17 juin, estimant que le texte n'apportait « pas assez de garanties ». « Il faut donner plus de garanties, M. Cuvillier ne donne pas assez de garanties », a jugé M. Mailly sur Europe 1.
- « La balle est dans le camp du gouvernement »
Les cheminots ne reprendront pas le travail « s'ils n'ont pas des gages écrits du gouvernement pour une autre réforme », a déclaré Gilbert Garrel, sécrétaire général de la CGT-Cheminots. « La balle est dans le camp du gouvernement », a déclaré M. Garrel. Il a assuré « ne pas fermer la porte au dialogue » avec le gouvernement. « Il n'y a pas de rendez-vous fixé mais nos téléphones sont toujours branchés, ouverts », a-t-il dit, réclamant de nouveau « un autre projet ».
Au nom de SUD-Rail, qui a claqué la porte de la discussion jeudi matin, Nathalie Bonnet s'est dite prête « à retourner à la table des négociations » à condition que « le gouvernement dise “on reporte l'examen” du projet », prévu à l'Assemblée nationale du 17 au 19 juin. L'UNSA, qui ne participe pas à la grève mais a déposé un préavis pour le 17 juin, a de son côté salué « de réelles avancées ». « On arrive enfin à un résultat, avec des engagements complets du ministre », a estimé son représentant Marc Baucher.
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