Publié le 19/03/2013
Le point.fr
Compte en Suisse:
Cahuzac contraint à la démission
Soupçonné d'avoir détenu un compte dans une banque suisse, le ministre du Budget Jerôme Cahuzac, pièce maîtresse du gouvernement, a été contraint à la démission mardi, quelques heures après l'annonce par le parquet de Paris de l'ouverture d'une information judiciaire sur un présumé blanchiment de fraude fiscale.
Le président François Hollande "a mis fin aux fonctions de Jérôme Cahuzac, à sa demande", a annoncé l'Elysée dans un communiqué peu avant 19H30, précisant que le portefeuille du Budget était confié à Bernard Cazeneuve, l'actuel ministre des Affaires européennes, lui-même remplacé par Thierry Repentin.
Les premiers résultats de l'enquête de police, ouverte le 8 janvier sur l'existence de ce compte bancaire en Suisse révélé par Mediapart, ont contraint le grand argentier du gouvernement à quitter ses fonctions à un moment délicat. M. Cahuzac avait commencé lundi à recevoir ses homologues du gouvernement pour déterminer les économies envisagées dans chaque ministère pour réduire les déficits.
Au vu des conclusions des premières investigations, le parquet de Paris a annoncé mardi l'ouverture d'une information judiciaire en raison "de la complexité des investigations à diligenter", en particulier "la mise en oeuvre complète de l'entraide répressive internationale, en Suisse mais aussi à Singapour".
Les juges d'instruction enquêteront notamment sur des faits présumés de blanchiment de fraude fiscale.
Selon le site d'information Mediapart, le compte détenu par M. Cahuzac chez UBS aurait été clôturé en 2010 et les avoirs auraient été transférés, via des montages complexes, à Singapour.
Concernant l'enregistrement diffusé en décembre par Mediapart, dans lequel un homme, identifié par le site comme étant Jérôme Cahuzac, évoque la détention d'un compte dans une banque suisse, l'enquête a conclu qu'il n'a "subi aucune altération ou modification", selon le communiqué du parquet de Paris.
Dans cet enregistrement datant, selon le site, de la fin de l'année 2000, l'homme déclare: "ça me fait chier d'avoir un compte ouvert là-bas, l'UBS c'est quand même pas forcément la plus planquée des banques".
Cet enregistrement était en possession depuis douze ans de l'avocat Michel Gonelle, ex-rival politique de Jérôme Cahuzac dans le Lot-et-Garonne.
"Trois témoins ont dit reconnaître la voix" et un autre a reconnu "des intonations de la voix", a précisé le parquet.
La police technique scientifique (PTS), qui a comparé la voix de l'interlocuteur mystérieux de la bande avec celle de M. Cahuzac conclut: "sur une échelle de -2 à +4, la puissance de l'indice, c'est-à-dire de notre comparaison phonétique et automatique se situe à +2. Autrement dit le résultat de notre analyse renforce l'hypothèse que Jérôme Cahuzac est le locuteur inconnu."
Consultant pour l'industrie pharmaceutique
Le parquet précise par ailleurs que "l'un des témoins entendus par les enquêteurs a affirmé qu'il lui avait été rapporté que les sommes versées sur ce supposé compte proviendraient de laboratoires pharmaceutiques".
Selon plusieurs médias, Jérôme Cahuzac, chirurgien de formation passé par le cabinet du ministre de la Santé Claude Evin (1988-91) comme conseiller technique, a été, après cette expérience ministérielle, consultant pour l'industrie pharmaceutique, notamment en matière de conseil de politique du médicament.
Pour cela, l'information judiciaire a également été ouverte pour "perception par un membre d'une profession médicale d'avantages procurés par une entreprise dont les services ou les produits sont pris en charge par la Sécurité sociale".
Après la révélation de l'affaire fin 2012, le ministre délégué au Budget avait déclaré le 5 décembre devant les députés: "Je n'ai pas, je n'ai jamais eu de compte à l'étranger. Ni maintenant, ni avant".
A propos de la conversation enregistrée, M. Cahuzac avait déclaré début janvier: "Ca ne peut pas être moi puisque je n'ai jamais eu de compte à l'étranger".
Il avait également annoncé le dépôt d'une plainte en diffamation contre le site Mediapart.
Pour le co-fondateur de Mediapart, Edwy Plenel, le parquet "confirme ligne par ligne l'ensemble des informations mises sur la place publique par Mediapart".
"Il conclut logiquement à ce que nous avions dit, c'est-à-dire qu'il fallait une information judiciaire pour mener des investigations internationales", a-t-il dit à l'AFP.
Publié le 19/03/2013
Le Point.fr
«3600 groupes criminels actifs dans l’UE»
L'Office européen de police sur le crime organisé explique que les activités des criminels se diversifient à cause de la crise.
Les mafias sont multicartes. Le dernier rapport annuel de l'Office européen de police sur le crime organisé a recensé "3600 groupes criminels actifs dans l'Union"."Le crime organisé est un phénomène incroyablement dynamique et complexe et demeure une menace sérieuse pour la sécurité et la prospérité de l'Union européenne" explique Rob Wainwright, le secrétaire général d'Europol qui ne veut pas se montrer alarmiste.
Trafic de drogue, fraude et ...contrefaçons de détergents
Plus de la moitié des groupes recensés sont versés dans le trafic de drogue et la fraude. Mais les activités se diversifient de plus en plus avec la crise. Car les groupes ont "rapidement identifié les nouvelles opportunités nées de la crise", assure-t-on à l'Office européen de police. Par exemple, les organisations criminelles contrefont aujourd'hui "des biens de consommation courante, comme des détergents, des produits alimentaires, cosmétiques ou pharmaceutiques en réponse à la réduction du pouvoir d'achat des consommateurs".
"30 % de groupes criminels structurés"
Selon le rapport 2013 d'Europol, "30 % de ces groupes criminels structurés" ont une activité polycriminelle" dans l'Union, avec une "coopération croissante" entre les diverses organisations. C'est d'ailleurs l'un des points clés de ce rapport, auxquels les criminologues français Alain Bauer et Xavier Raufer ont été associés. "Le crime organisé fonctionne de plus en plus comme une entreprise, explique le Pr Bauer. "Ce ne sont plus des groupes d'individus, mais des corporations, fonctionnant selon les règles de l'économie de marché".
Davantage de victimes avec Internet
Les analystes d'Europol expliquent également qu'"Internet permet désormais l'accès à un large public de victimes". Et que tout s'accélère depuis "la prolifération des accès Internet en Afrique et en Asie", d'où proviennent aujourd'hui des envois massifs de courriers électroniques destinés à leurrer les naïfs. La route des Balkans demeure le point d'entrée des armes et des drogues de synthèse".
En matière d'immigration illégale et de trafic de "produits illicites", la frontière turque est considérée comme "vulnérable", malgré tous les efforts de contrôle déployés. Autre zone pointée du doigt dans le rapport: "Les Émirats arabes unis, et Dubaï en particulier, sont un point névralgique pour les activités criminelles multiples".
Le monde.fr
Publié le 19/03/2013
Mediator : l'Agence du médicament mise en examen pour "homicides involontaires"
L'Agence du médicament (ANSM), en la personne de son directeur Dominique Maraninchi, a été mise en examen pour "homicides involontaire et blessures involontaires" par les juges en charge de l'instruction de l'affaire Mediator, a indiqué une source judiciaire citée par l'AFP. L'ANSM a été placée sous contrôle judiciaire, impliquant le versement d'un cautionnement de 100 000 euros, selon cette source.
M. Maraninchi avait été convoqué en début d'après-midi et une mise en examen était attendue. "Il serait reproché à l'Agence d'avoir contribué à créer la situation qui a engendré le dommage des victimes et de n'avoir pas pris les mesures permettant de l'éviter", a déclaré l'ANSM, qui à l'époque des faits s'appelait Afssaps (l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé).
Lire nos explications Affaire du Mediator : le point si vous avez raté un épisode
7 734 DEMANDES D'INDEMNISATIONS
A la mi-février, les juges d'instructions chargés de cette enquête pour tromperie et prise illégale d'intérêt avaient déjà mis en examen deux anciens responsables de l'Afssaps, Jean-Michel Alexandre et Eric Abadie pour "participation illégale d'un fonctionnaire dans une entreprise précédemment contrôlée" et prise illégale d'intérêt.
Le Mediator, qui contient une molécule coupe-faim, le benfluorex, a été prescrit pendant trente ans, d'abord contre l'excès de graisses dans le sang, puis comme traitement adjuvant chez les diabétiques en surpoids, avant d'être retiré du marché le 30 novembre 2009. Il a causé de 500 à 2 000 morts, selon plusieurs études.
L'organisme public Oniam en charge de l'indemnisation des accidents médicaux a reçu 7 734 demandes d'indemnisations de la part de personnes ayant pris ce produit fabriqué par les laboratoires Servier, selon un décompte datant de fin janvier.