Ocytocine: le neurotransmetteur du
bien-être et de la solidarité
Par Bernard Libis, chercheur retraité,
passionné en neurobiologie et sciences cognitives
Il est souvent constaté que les qualités relationnelles de la femme diffèrent de celles de l’homme. De nos jours la littérature scientifique explique ce phénomène. Celui-ci se manifeste entre autre quand la femme devient mère. La nature veut protéger et favoriser le développement de la nouvelle vie. Elle met alors en œuvre la production d’ocytocine, une hormone qui va renforcer considérablement l’échange réciproque au niveau du ressenti, entre mère et fœtus, puis entre mère et enfant. Le cerveau du nouveau-né dispose en plus d’une structure neuronale inspirée du cerveau de la mère. Le père n’entrera en jeu que plus tard, via neurones miroirs (quand il établira un rapport confiant et aimant avec l’enfant, celui-ci mémorisera ce qu’on lui apporte, et structurera son réseau neuronal en copiant aussi pour une part celui du père. Toute personne de confiance aura une influence du même ordre).
Le rôle de l’ocytocine se manifeste aussi fortement lors de l’orgasme.
L’ocytocine est un neurotransmetteur dont la production peut être initiée par le corps ou par le psychisme, elle peut aussi être administrée. Elle fortifie le sentiment de solidarité, de bien être. Le taux d’ocytocine peut être de 10 fois plus élevé chez la femme que chez l’homme, son effet est alors nettement plus fort et durera plus longtemps que chez l’homme. L’homme de son côté, est sous une forte emprise de la testostérone. L’une des conséquences est que la femme établira en général plus les liens par l’échange verbal, et l’homme plus par l’action, par exemple par le sport.
Au départ chaque personne a des priorités de communication spécifiques, et chacun a accès à l’ensemble des qualités humaines. Mais certains évènements, joints à certaines hormones, vont temporairement influencer et différencier le comportement. Puis en prenant de l’âge, chaque personne, homme ou femme, cherche plus ou moins consciemment, à intégrer des qualités de totalité, avec féminité et masculinité. Mais soulignons, comme pour tous les phénomènes humains, il n’y a jamais de règle absolue.