Un spécial «Journée de la Femme» à Nananews ?
Vraiment ?!!
Seule des rédactrices à m’opposer à un numéro spécial « Journée de la Femme », je réquisitionne l’espace de Gil Jouanard cette semaine pour m’expliquer, car la démocratie n’exclut pas la pluralité d’opinions…
La « Journée de la Femme »… Est-ce à dire que seul ce jour serait pour nous ?
Un peu plus de la moitié de la population mondiale et une seule journée sur 365 jours, 366 même en cette année bissextile ? Vous vous gardez donc messieurs, les 364/365 qui restent. Vraiment, nous ne vous remercions pas !
Cette journée où vous acceptez de penser, (et de vous indigner), aux discriminations perpétuées contre la moitié de l’humanité, histoire de continuer comme d’habitude le reste du temps, est au mieux l’occasion de montrer votre progressisme, au pire un alibi.
D’accord, je suis de mauvaise foi. D’accord, elle fut instituée par des femmes en 1910. Mais entre le moment où elle fut instaurée et la date où la majorité des pays du monde, voire juste la France, accordait des droits politiques aux femmes, il s’est passé combien de décennies ?
Dites moi messieurs, vous ne seriez pas un peu long de la comprenette des fois ? Il vous a fallu quoi ? 35 journées (à raison d’une par an) rien qu’en France pour réaliser qu’un peuple n’est pas composé de 50% de sa population ?! Franchement, si c’est la répétition qui marche, s’il faut vous marteler le crâne pour que des évidences puissent y rentrer, ce n’est pas 1 journée qu’il faut, plutôt une cinquantaine par an, une par semaine .
Alors messieurs, qui acceptez de vous pencher 1 fois par an sur la domination d’une moitié de l’humanité par l’autre toutes cultures, religions et nationalités confondues, sachez que vous ne faîtes rien avancer. Que vos gestes symboliques, articles et évènements n’ont pas d’effets autres que de fournir un marronnier de plus à la presse. Et que celles et ceux qui améliorent le sort du genre humain en s’attachant à améliorer le sort d’une moitié de ce dernier le fait tous les jours, dans le domaine professionnel, au quotidien, à la maison, dans l’éducation des enfants…
C’est ce qu’à notre modeste niveau nous essayons de faire à Nananews. Tous les jours nous cherchons à rendre audible un discours sur le monde qui ne soit pas un discours exclusivement masculin.
Alors vraiment, un numéro spécial était-il nécessaire ?
Lucie.