Les arcanes de l’économie, des notations et des marchés financiers.
Voici ce qui détermine chaque jour la politique quotidienne des gouvernements européens !
Aucun gouvernement en Europe, le gouvernement français en particulier, n'a de ligne politique autonome. Tous les jours chaque pays de l'Europe consulte ce tableau de cotation des SPREADS , c'est-à-dire l'écart entre le taux du Bund allemand à 10 ans avec le taux de l'Oat français à 10 ans.
On peut dire que ce tableau reflète parfaitement l'appréciation des agences de notation et le sentiment des marchés chaque jour, chacun soutenant l'autre.
Ainsi les dirigeants politiques que vous avez élus, pour lesquels vous avez mis votre bulletin de vote dans l'urne ne sont plus que des marionnettes soumises aux diktats d'oligarchies à la fois parfaitement présentes et au-devant de la scène internationale, et en même temps singulièrement nébuleuses quant à qui fait quoi, qui dirige qui...
Et nos gouvernements au lieu d'anticiper du futur courent après leur « A,A,A » et n'agissent qu'au jour le jour, en fonction des écarts sur le SPREAD.
La démocratie des peuples s'est transformée en une sorte de société ubuesque, soumise sans contrepartie aux décisions terroristes d'un monde financier seulement centré sur l'argent et les finances.
J'ai travaillé 47 ans dans ce milieu jusqu'en 1993, aujourd'hui âgé de 80 ans, je puis vous dire qu'en 47 ans de carrière, il n'y a eu que deux crises.
Mais l'abandon de l'étalon OR par Nixon le 15 Août 1971, les chocs pétroliers, les dévaluations successives du Franc, l'appréciation du Deutschmark par rapport aux autres monnaies européennes et l'avènement de l'euro, dont personne à l'époque n'a envisagé le bouleversement monétaire qu'il induirait, ni supputé le mauvais germe qu'il contenait pour le monde, une catastrophe endémique, inclut dans son concept même, qui s'y on n'y prend garde conduira la planète à la pire crise économique et donc humaine qu'elle n'a connue depuis les temps modernes.
C'est pour cela que le monde de la finance internationale et les grands dirigeants qui y sont attaché, ainsi que sans le savoir, les 7 milliards d'habitants de la planète, sont maintenant suspendus à ce petit tableau de cotation journalier qui selon son évolution, au jour le jour, sème la panique ou laisse entrevoir une lueur d'espoir.
La conclusion n'est pas celle d'un initié, je m'en garderai aujourd'hui, mais celle d'un homme de bon sens : le monde de la finance internationale a pris le pas sur le monde politique dans le monde entier, et cela doit cesser, car si cela perdure, plus aucune démocratie ou liberté de nation et de peuple pourra s'exprimer et s'accomplir. Il en sera fini de la démocratie, n'existera que des oligarchies réduites à quelques-uns qui dirigeront tout, et c'est déjà en partie le cas.
Nos gouvernements doivent avoir le courage de la lucidité et celui d'inverser le processus ; ils doivent avoir le courage de dire non aux marchés et non aux agences de notation.
Il faut avoir conscience que cela ne va pas être sans bouleversement, que rien n'a été prévu pour compensation et que donc il y aura des périodes incertaines, mais, c'est réalisable (cela ne peut être pire que ce qui va survenir si nous ne changeons pas de cap), ce n'est qu'une question de volonté politique et de décisions populaires communes et conscientes.