Les Frères musulmans classés « organisation terroriste » par l'Arabie saoudite
Pour l'Arabie saoudite, les Frères musulmans sont des terroristes. Riyad a inscrit la confrérie égyptienne sur sa liste des « organisations terroristes », vendredi 7 mars, a annoncé le ministère de l'intérieur saoudien.
Elle a été prise dans un contexte de grave crise au sein des monarchies arabes du Golfe après la décision de l'Arabie saoudite, de Bahreïn et des Emirats arabes unis de mettre au pas le Qatar, qui appuie la montée islamiste dans la foulée des « printemps arabes ».
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Jusque-là, seule l'Egypte, où les Frères musulmans étaient au pouvoir jusqu'à la destitution de Mohamed Morsi, en juillet 2013, considérait la confrérie comme « terroriste ».
Le ministère de l'intérieur saoudien a annoncé que cette liste incluait également Al-Qaida, l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), le Front Al-Nosra, le Hezbollah (saoudien) et les rebelles chiites zaïdites, dits « Houthis », au Yémen.
MESURES DE RÉPRESSION POLITIQUE
Il a annoncé un renforcement des mesures de répression politique, interdisant toute activité partisane dans le royaume ou sur Internet, ainsi que les appels à manifester.
Selon le communiqué du ministère, toute personne qui « appuiera moralement ou financièrement » les organisations incriminées, « exprimera ses sympathies » à leur égard ou fera leur « promotion à travers les médias ou les réseaux sociaux » sera poursuivie en justice. « Les appels, la participation, la promotion ou l'instigation aux sit-in, manifestations, rassemblements et communiqués communs » seront également passibles de prison.
Faisant allusion aux Saoudiens qui participent à la guerre en Syrie, le royaume a par ailleurs donné quinze jours à ses ressortissants qui combattent à l'étranger pour rentrer au pays. Au début de février, il avait annoncé que tout Saoudien participant à des combats à l'étranger et faisant partie de « groupes terroristes » serait passible de peines allant de trois à vingt ans de prison.
L'implication de Saoudiens dans des groupes djihadistes fait craindre à Riyad la répétition, à leur retour, d'attaques meurtrières telles que celles menées entre 2003 et 2006 par Al-Qaida dans le royaume.