Pierre Pallardy, l'ex-ostéopathe du tout-Paris , nie tout viol
"Je maintiens ces dénégations et je vais prouver devant ce tribunal que je suis innocent, ça fait sept ans et demi que j'attends ce moment", a lancé l'accusé, aujourd'hui âgé de 72 ans, la voix entrecoupée de sanglots.
Devenu kinésithérapeute, puis ostéopathe dans les années 1970, après une jeunesse d'orphelin ballotté entre institutions, le praticien ne tarde pas à devenir l'un des plus reconnus de sa profession. Couronné de succès dans les années 1980-1990, il court les plateaux télé et prodigue des conseils en diététique et bien-être à travers ses best-sellers.
Parmi ses clients de marque à l'époque : Picasso, César, Joseph Kessel et Marcel Dassault. Avec sa femme, Florence, l'auteur à succès fait même la "une" en 1981 de l'hebdomadaire féminin Elle qui les consacre "couple idéal de la santé".
ATTOUCHEMENTS SUR LE SEXE VOIRE PÉNÉTRATIONS
Mais à partir de 2004, ce ne sont plus les Chemins du bien-être (titre de l'un de ses ouvrages) et de la célébrité mais celui de la justice que doit emprunter le praticien : une première plainte pour agression sexuelle est classée sans suite avant qu'une nouvelle plainte, en février 2006, éveille les soupçons. Par la suite, les enquêteurs contactent plusieurs clientes qui témoignent avoir été elles aussi victimes d'attouchements en 2004-2006, voire de viols.
A l'ouverture du procès, seize plaignantes ont confirmé se constituer partie civile. Toutes décrivent à peu près le même scénario : alors qu'elles sont seins nus, Pierre Pallardy leur pratique d'entrée un douloureux massage du ventre qui les laisse comme hypnotisées. Ensuite il leur prend les seins à deux mains, "ce qui ne semble pas répondre au protocole de la profession d'ostéopathe" relève la présidente dut tribunal, Jacqueline Audax. Il les embrasse, se livre à des attouchements sur le sexe, voire des pénétrations.
Si l'ex-ostéopathe reconnaît une pratique énergique, voire autoritaire et beaucoup d'empathie envers ses patientes, il nie farouchement les accusations de relations déplacées. A la barre, l'épouse de Pierre Pallardy a affirmé qu'en raison de problèmes de prostate, son mari était impuissant depuis 2003. "Au début des années 2000 il a eu des problèmes d'érection. Et puis deux-trois ans après, mécaniquement ça n'a plus fonctionné du tout", a-t-elle confié.
L'accusé qui encourt vingt ans de prison comparaît finalement pour dix-neuf accusations d'agression sexuelle et six de viol. D'autres faits dénoncés ont été prescrits. Le procès est prévu jusqu'au 18 octobre.