Manuel Valls : le porte-parole se serait-il trompé de candidat ?
Une jeunesse engagée :
Manuel Valls est né en Espagne le 13 Août 1962.
Il est naturalisé français en 1982 mais adhère au parti socialiste 2 ans plus tôt, à 17 ans, pour soutenir Michel Rocard.
Actif politiquement pendant ses études, il est le conseiller de Michel Rocard pour les affaires étudiantes, et il est nommé à la tête du PS d‘Argenteuil-Bezons après avoir été élu au conseil régional d’Île-de-France à 24 ans seulement.
Un communicant centriste égaré au parti socialiste ?
Après un détour à la commission ministérielle qui s’occupe des Jeux Olympique d’Albertville, il tiendra des postes de communicant tant au sein du parti que dans le cabinet de Lionel Jospin.
C’est en 2002, à 40 ans, encore jeune donc dans ce monde politique d’ « éléphants », qu’il est élu député. Il conserve ce poste d’élu national aux législatives de 2007. Et c’est dans ces années que l’on va beaucoup l’entendre appeler à une refonte du PS : il prône un changement de nom qui exprimerait le changement d’orientation du PS (déjà bien assumé avec Lionel Jospin) en terme de libéralisation économique.
Ce n’est donc pas un hasard si le responsable de la communication du candidat François Hollande déclare le 2 janvier 2011 qu’il veut « déverrouiller les 35 heures », qu’en 2010 il se déclare favorable au contrôle de la Commission européenne sur les budgets nationaux, et plus généralement ces dernières années, pour l’allongement de la durée de la cotisation pour fixer l’âge de la retraite, et pour une TVA sociale permettant de réduire les cotisations sociales sur les salaires. Tout cela en opposition totale avec le projet socialiste officiel et dans la droite ligne de ce qu’à fait le gouvernement de Nicolas Sarkozy. Ce dernier ne s’y était d’ailleurs pas trompé quand il l’invitait en 2007 à rejoindre son gouvernement.
Manuel Valls regrettait aussi les « fatwas anti-ogm » et anti nucléaire. Malheureusement pour lui, il doit actuellement défendre le projet socialiste 2012 qui tend à promouvoir l’agriculture durable et bio, ainsi que les énergie renouvelable et un moratoire sur l’extension des capacités nucléaires de la France. On peut donc reconnaître à Manuel Valls une réelle constance dans ses options politique ; de Michel Rocard à Lionel Jospin il a suivi des hommes qui comme lui voulaient « concilier la gauche avec la pensée libérale ». Il s’est d’ailleurs lui même défini comme blairiste ou clintonien. On peut en revanche se demander si aujourd’hui M. Valls ne s’est pas trompé de candidat ; à l’été 2011 il invitait François Bayrou à « rejoindre une majorité de large rassemblement », peut-être aurait-il du envisager de lui rejoindre le candidat du Modem…
Manuel Valls face à François Bayrou le 8 mars 2012 :