L’armée au rancard
L’armée au rancard pour un défilé du peuple
Oui, à quand un défilé de boulangers, de menuisiers, de charcutiers, d’ouvriers de tout secteur, d’éboueurs, de mamans au foyer, d’infirmières, d’avocates et de chômeurs, mais de patrons et de chefs d’entreprises aussi ; dans une grande liesse populaire dont le cœur battrait enfin à l’unisson et fraternellement pour un idéal commun retrouvé : une France où chacun serait reconnu pour sa valeur unique et complémentaire aux autres, à l’autre…
Une grande fête populaire qui défilerait sur les Champs Elysées et dans laquelle tous les Français pourraient se reconnaître et avoir envie d’appartenir, se sentiraient enfin solidaires.
Une fête populaire qui commémorerait alors la révolution de 1789, mais aussi tous les autres engagements pour la liberté, loin des militaires, des chars, des avions de combat, des médailles et du mérite à tuer ou défendre, selon les besoins et les intérêts des gouvernants.
L’Etat français se glorifie de ce défilé du 14 juillet, proclamant sur tous les médias qu’il est le seul au monde à faire un défilé militaire?
L’Etat français se glorifie des armes qu’il pourra utiliser et cherche à entraîner « spirituellement » avec lui une population fascinée par ce déploiement de forces, alors que notre monde en mutation requiert des évolutions de société où la loi du plus fort serait abolie pour un lien commun. Ce que 1789 a essayé de faire avec ses « droits de l’homme ».
Ce nouveau gouvernement qui a dit « le changement c’est maintenant » se réclamant d’idées de 1789 et faisant appel au peuple pendant toute sa campagne, n’a rien changé à ce qui était précédemment, sans doute parce que lui-même pas suffisamment élaboré et réfléchi, sans réelles convictions pour initier, même un peu, ce qu’il avait pourtant proclamé : le retour du peuple !
Tant que la peuple français ne défilera pas le 14 juillet à la place des militaires, des gendarmes et des policiers, rien ne pourra évoluer dans les mentalités, et nos ministres PS peuvent toujours expliquer et seriner aux Français qu’il faut de la solidarité et qu’ils devront se serrer la ceinture un peu plus dans les semaines qui viennent, sans lien établi, sans justement cette idée du clan, cette réunion de chapelle ainsi que l’est la commémoration de la prise de la Bastille avec ce défilé du 14 juillet, nécessaire à l’humain ainsi que le sont les rites, ce n’est pas demain que les mots « liberté, égalité, fraternité » retrouveront leur valeur humaine.
Je ne sais plus qui disait «la guerre est bien trop sérieuse pour la laisser aux militaires», mais j’y adhère, et si pour sauver les gens, s’engager contre les famines et les maladies, lutter contre les catastrophes naturelles et contre les injustices, utilisent les mêmes mots du vocabulaire, dommage, mais c’est la seule concession que je ferai «aux combats», en attendant de modifier ces termes et paroles qui sans en avoir l’apparence, sans que nous nous en défions, portent et véhiculent la guerre et la violence…