F. Rifaat écrivaine égyptienne
Alifa Rifaat
Fatimah Rifaat est une écrivaine égyptienne, née au Caire le 5 juin 1930 et décédée en janvier 1996. Elle a pris le pseudonyme d’Alifa Rifaat pour éviter d’éclabousser sa famille par la liberté de ses écrits. Elle aborde sans complexe la sexualité des femmes, ce qui donne sujet à contestation. Pourtant, si elle dénonce le fait que les hommes ont détourné les percepts religieux invitant à traiter la femme avec bonté, elle se montrera toujours fidèle à sa religion. Son objectif n’a pas été de saper le système patriarcal. Elle a simplement choisi de traiter les problèmes inhérents à une société machiste.
Le père d’Alifa était architecte et sa mère, femme au foyer. Sa famille revendiquait des racines qui remontaient à Umar Ibn al-Khattab, un compagnon et conseiller du Prophète. Alifa a grandi en province et elle y a passé la majeure partie de sa vie. Elle trouvera une source d’inspiration dans l'Egypte rurale.
Alifa commence à écrire à l’âge de neuf ans et dans un poème, elle exprime le désespoir de son village ce qui lui valut une punition de la part de sa famille, offensée par un tel sujet.
Alifa fréquenta l’école primaire de Misr al-Jadida, puis le Centre culturel féminin. Elle étudie l'anglais au British Institute au Caire de 1946 à 1949. Lorsqu’Alifa Rifaat exprime le désir de poursuivre ses études au Collège des Beaux-Arts, son père lui impose un mariage arrangé avec son cousin, un officier de police qui coupe court à ses rêves.
Pendant les premières années de leur mariage, alors qu’il est plutôt entendu dans la culture égyptienne, que l’écriture reste l’apanage des hommes, son mari la laisse écrire et publier des histoires sous son pseudonyme, de 1955 à 1960. A cette date, Alifa préfère arrêter d’écrire devant la pression exercée par son mari pour mettre fin à sa carrière littéraire. Pendant ces années de silence imposé, Alifa Rifaat continue d’étudier : littérature, astronomie, histoire... Mais elle ressent une vive frustration devant cette interdiction de s’exprimer par ses écrits.
En 1973, après une maladie grave, son mari l’autorise à nouveau à écrire et publier. Vont paraître une collection de nouvelles et deux romans. La nouvelle « Mon monde de l'inconnu » lui rapporte la notoriété. Après la mort de son mari en 1979, Alifa Rifaat commence à voyager hors d’Egypte. Elle accomplit son « hadj » - pèlerinage à la Mecque - en 1981 et voyage en Europe (Angleterre, Allemagne, Autriche) et dans les pays arabes Turquie, Maroc…)
Alifa Rifaat a été membre de la Fédération des Ecrivains Egyptiens, du Club Short-Story, et du Dar al-Udaba (Egypte). Elle a également participé au premier Festival International du Livre des Femmes à Londres, en 1984 où elle a parlé des droits des femmes dans l'islam et de la polygamie. En 1984, elle a reçu le Prix Excellence du Modern Literature Assembly. Elle a laissé plus de cent œuvres qui ont été traduits en plusieurs langues et certaines, produites pour la télévision ou lu à la BBC.
Thèmes littéraires et traductions
Alifa Rifaat a écrit en arabe au long de sa carrière littéraire. Son style, d’abord sentimental, après avoir rencontré le traducteur Denys Jean-Davies, évolue vers la critique sociale. Denys la persuade de simplifier son style, trop formel, afin de toucher le lectorat populaire. Ses romans et ses nouvelles ont été traduits en plusieurs langues dont l'anglais, l’allemand, le néerlandais et le suédois.
Alifa Rifaat, contrairement à l'éminente féministe égyptienne al-Sadawi Nawwal, a axé son écriture sur les femmes dans des rôles traditionnels islamiques. Dans son autobiographie, elle parle du manque d’affection de son père à son égard comme une source possible de son exploration des besoins et des désirs masculins. Selon son propre constat, « tous les hommes cherchent le plaisir. Pour cette raison, dans tous mes écrits, j’en appelle à l'amour complet et complémentaire. »
Toujours dans son autobiographie, Alifa exprime la nécessité pour les hommes et les femmes de s’unir sexuellement uniquement quand ils sont dans un état serein, pour que l'orgasme puisse être atteint, ce qui, dit-elle, « renforce la foi en Dieu ».
Elle aborde tous les thèmes : le mariage, le sexe, la masturbation, la clitoridectomie, l'amour, la grossesse chez les adolescentes, le veuvage, la mort et la perte… Bien qu’Alifa Rifaat se soit efforcée d'exprimer par l'écriture la répression sexuelle des femmes, selle a vécu comme une musulmane orthodoxe. La plupart de ses personnages féminins adoptent une position résignée ou à contrecœur, devant les difficultés qu'ils rencontrent dans la vie.
Bibliopraphie
- "Retours d’Eve à Adam" (1975) en arabe
- "Qui l'homme peut-il être?" (1981) en arabe – (s'est avérée très controversée)
- "La prière de l'amour" (1983) en arabe.
- Voir dans le lointain un minaret et autres histoires (1983) traduction en anglais.
- "Par une longue nuit d'hiver " (1980) en arabe.
- "Le Pharaon Jewel " (1991) arabe roman historique.
- "Une maison dans le Pays de la Mort " (inachevé) en arabe.
http://en.wikipedia.org/wiki/Alifa_Rifaat
Sources Wikipédia, traduit et adapté par Mahia Alonso pour Nananews