En Afghanistan, le nombre de victimes civiles a explosé en 2013
La Mission d'assistance des Nations unies en Afghanistan (Manua) a constaté une hausse de 14 % du nombre de civils tués ou blessés par rapport à 2012. Avec 2 959 morts, 2013 se classe juste derrière l'année 2011, qui avait vu la mort de 3 133 civils.
Les causes les plus fréquentes des morts sont les bombes, mines et autres engins explosifs, actionnés par les insurgés dans les lieux publics. Ce mode opératoire est responsable d'un tiers des victimes.
Le rapport souligne également que trois quarts des victimes sont imputables au mouvement taliban, contre 12 % pour les « forces pro-gouvernementales » (principalement l'armée afghane). Les troupes de la FISA (Force internationale d'assistance à la sécurité, sous commandement de l'OTAN), sont responsables d'environ 3 % des victimes, selon le rapport.
TRIPLEMENT DES VICTIMES DE DRONE
Dans un communiqué, le représentant spécial des Nations unies Jan Kubis demande aux insurgés talibans de « cesser d'attaquer délibérément des civils » et d'utiliser« sans discernement » des engins explosifs.
Si le nombre de frappes aériennes, source majeure de tension entre le président afghan Hamid Karzaï et les Etats-Unis, est en baisse de 10 % (54 au total dont 19 par drone), elles sont particulièrement meurtrières, notamment pour les femmes et les enfants. Ces derniers représentent près de la moitié des victimes. Le nombre de victimes civiles imputable aux frappes de drone a plus que triplé par rapport à 2012.
Le rapport signale aussi une forte augmentation des incidents dus à la police locale afghane (PLA), créée en 2010 pour travailler dans les zones dangereuses ou reculées. La Manua accuse la police locale afghane d'être à l'origine de « graves violations des droits de l'homme » en toute « impunité » perpétrées notamment grâce à des soutiens de décideurs politiques au niveau national ou provincial.
Le nombre de morts et de blessés liés à la PLA, notamment par exécutions sommaires ou actes de vengeance, a triplé. L'ONU suppose que ces exactions ont été menées en toute impunité puisqu'elle n'a pas été en mesure de trouver d'information sur d'éventuelles poursuites ou mesures de suspension à l'égard des présumés coupables sur la centaine de cas portés à la connaissance des autorités.
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