Berlin veut freiner les subventions aux énergies renouvelables
Le futur gouvernement allemand veut mettre fin au "sur-subventionnement" des énergies renouvelables, selon un document obtenu par l'AFP et qui résume les points sur lesquels le groupe de travail sur l'énergie réunissant conservateurs (CDU-CSU) et sociaux-démocrates (SPD) s'est mis d'accord samedi. Ces points doivent être entérinés lors d'une réunion lundi des responsables des partis, dont la chancelière Angela Merkel.
Les subventions à l'éolien vont être réduites, précise le document, "surtout dans les régions à fort vent". Le texte fixe aussi un nouvel objectif de capacité installée d'éolien en mer à l'horizon 2020, moins ambitieux que celui qui avait cours jusqu'ici (6,5 gigawatts contre 10). La croissance de la biomasse doit aussi être freinée, tandis que le soutien au solaire, qui "a fait ses preuves", doit être maintenu en l'état.
La refonte des mécanismes de soutien aux renouvelables, décrite samedi comme "le projet central" du nouveau gouvernement par le ministre actuel de l'environnement Peter Altmaier (CDU), doit aller vite : la réforme doit passer en conseil des ministres d'ici à la fin avril 2014 et être adoptée par le Bundestag à l'été.
NOMBREUSES CRITIQUES
Les partis de coalition veulent aussi restreindre le champ des exemptions accordées à l'industrie, dont tout un pan ne s'acquitte à l'heure actuelle pas, ou à des taux minimes, de la taxe sur l'énergie qui finance largement les subventions aux énergies propres.
Toutes ces mesures doivent permettre une "stabilisation des coûts à un niveau raisonnable" de la transition énergétique de l'Allemagne, en passe d'éteindre ses centrales nucléaires. La hausse des prix de l'électricité pour les ménages notamment doit être freinée.
L'accord trouvé samedi suscitait déjà de nombreuses critiques. "La transition énergétique va être freinée dans son élan", estimait ainsi la fédération des énergies renouvelables BEE, tandis que les industriels gros consommateurs d'énergie agitaient le spectre de délocalisations face à la fin de leurs exemptions. Des compromis doivent encore être trouvés sur un certain nombre de points, par exemple la définition d'objectifs chiffrés de capacité de production pour les différentes sources d'énergie.
A l'issue des élections du 22 septembre, conservateurs et sociaux-démocrates ont décidé de former un gouvernement de coalition mené par Mme Merkel. La transition énergétique et l'introduction d'un salaire minimum figurent parmi les points les plus épineux des négociations en cours.