UMP : Fillon fera son propre inventaire, sans suivre Copé
François Fillon veut mener sa propre "analyse critique" du précédent quinquennat, sans suivre le cadre fixé par Jean-François Copé. Dans un long entretien à Paris Match à paraître jeudi, qui marque sa rentrée politique, le candidat à la primaire de 2016 pour la présidentielle de 2017 dénonce le feu vert donné par le président de l’UMP à un bilan de la précédente majorité. "Cette ardeur à vouloir tout à coup faire l’inventaire est un peu saugrenue, et la façon dont tout cela est présenté en ce moment est un cadeau pour la gauche", affirme-t-il avant d’effectuer sa rentrée, jeudi 28 août à Rouez-en-Champagne (Sarthe), pour "une journée de réflexion et d'échanges".
L’ancien premier ministre ne veut pas suivre les règles du jeu imposées par M. Copé. Ce dernier a accepté "une évaluation" du précédent mandat, à condition qu’elle soit organisée à l’UMP, bouclée dès la mi-octobre... et qu'elle concerne aussi bien l'action de Nicolas Sarkozy à l'Elysée que celle de François Fillon à Matignon pendant cinq ans. Ce dernier, qui a flairé le piège, explique qu'il mènera cet exercice de son côté, sans se préoccuper de l'initiative du parti. "C’est un travail permanent que j’ai entrepris avec les Français. Je n’accepte plus aucune autorité dans ce domaine", explique l'ancien chef du gouvernement.
M. Fillon expose à l'hebdomadaire sa méthode pour "analyser" le précédent mandat. "Jusqu’en 2016, nous devons constamment faire des allers-retours entre le projet et le bilan, juge-t-il. Ce dont la France a besoin, c’est d'un plan stratégique pour sortir de la crise. Depuis un an, je dis qu’on ne peut pas bâtir un projet d’avenir sans se retourner vers notre action passée afin de tirer les leçons des décisions prises ou enterrées."
"ANALYSE CRITIQUE"
Après avoir lancé les premières critiques contre le sarkozysme, l'été dernier dans Le Point, l’ancien premier ministre précise qu’il n’a "jamais parlé de ‘droit d’inventaire’ mais d’une capacité d’analyse critique". Et se présente comme plus rassembleur que Nicolas Sarkozy pour la prochaine présidentielle en prêtant l’intention à l'ex-président de vouloir un simple "affrontement droite-gauche" quand lui dit espérer "rassembler" tous les Français autour d'"une ambition collective".
M. Fillon n’en oublie pas de dénoncer les hausses d’impôts, au moment où des socialistes s’inquiètent eux-mêmes du"ras-le-bol fiscal". "Je lance un cri d'alarme. Je m'adresse à François Hollande et je lui demande de s'engager à un gel immédiat des prélèvements", demande-t-il. Selon lui, "on compte 50 milliards d'euros supplémentaires" depuis l'élection de M. Hollande. "On atteint la cote d'alerte. Cet assommoir fiscal est en train de tuer l'économie française."
Pour redresser la France, qu’il voit "sur la pente du déclin", l'ancien chef de gouvernement présente également dans l'hebdomadaire les grandes lignes de son projet "radical" de réformes. Il préconise une série de mesures, comprenant "d'abord la sortie définitive des 35 heures pour relancer la production, ensuite une baisse forte et claire des charges sociales, équilibrée par une augmentation de la TVA pour baisser le coût du travail". François Fillon prône également "la suppression de l'impôt sur la fortune qui décourage l'investissement", regrettant que ce "sujet tabou" fasse "frissonner les responsables politiques".
Alexandre Lemarié
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