Le Brésil met en garde Washington contre les conséquences de son espionnage
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"Si les implications de ce défi ne sont pas résolues de manière satisfaisante, cela pourrait jeter une ombre, un manque de confiance" dans nos relations, a souligné le chef de la diplomatie brésilienne. "Nous demandons des éclaircissements. Mais les éclaircissements ne sont pas une fin en soi et les entendre ne signifie pas accepter le statu quo, a poursuivi M. Patriota. Il est nécessaire de mettre fin aux pratiques portant atteinte à la souveraineté et aux relations de confiance entre les Etats ainsi qu'aux libertés individuelles que nos pays apprécient tant."
John Kerry effectuait une visite de quelques heures au Brésil pour préparer la visite d'Etat de la présidente Dilma Rousseff à Washington en octobre. "Les questions que nous pose le Brésil ne nous dérangent pas. Elles sont absolument compréhensibles. Le Brésil mérite des réponses et il les aura", a souligné le secrétaire d'Etat. John Kerry a ensuite eu un entretien avec la présidente Rousseff. Il devait rentrer ensuite à Washington, bouclant sa première tournée en Amérique latine depuis qu'il a succédé à Hillary Clinton en février. Il s'était rendu lundi en Colombie.
Le journaliste Glenn Greenwald – auteur des révélations sur le programme de surveillance dans le Guardian – a publié récemment dans le quotidien brésilien O Globo des articles écrits à partir des documents remis par l'ancien consultant de la NSA Edward Snowden, indiquant que le Brésil faisait partie d'un réseau de 16 bases d'espionnage utilisées par le renseignement américain. Greenwald, qui a été auditionné le 6 août par une commission du Sénat brésilien, a affirmé détenir jusqu'à 20 000 documents secrets confiés par Snowden, aujourd'hui réfugié en Russie.