Gloria Nasr
Courir le Marathon des Sables
« Je garde un merveilleux souvenir de cette aventure intime et collective, qui incite au dépassement de soi. »
Le Marathon des Sables : 240 km à parcourir en 7 jours. La 27e édition a pris le départ ce 6 avril (jusqu’au 16 avril). C’est une course à pieds par étapes créée par Patrick Bauer qui se déroule dans le Sud marocain en autosuffisance alimentaire (chaque concurrent porte sur son dos sa nourriture pour une semaine ; seule l'eau portée étant fournie) sur une distance d'environ 240 km. L’itinéraire emprunte toutes sortes de terrains : dunes, plateaux caillouteux, pistes, oueds asséchés, palmerais, petites montagnes, sur 6 étapes de 20 à 80 km, dont une étape marathon de 42 km et une étape non-stop d'environ 80 km en partie de nuit.
C’est une course tactique : pendant une semaine, il faut gérer son effort, son alimentation et ses besoins hydriques. Cette difficile épreuve sportive se déroule à une température pouvant avoisiner les 50 degrés.
Parmi le millier de coureurs inscrits, le Dr Gloria Nasr, une Libanaise qui vit à Paris depuis 1995, a pris le départ. Comme les autres concurrents, elle participe à ce marathon d'abord pour l'intensité de l'épreuve, le MDS ayant la réputation d'être l'une des courses les plus difficiles au monde.
Gloria Nasr, médecin, spécialisée, dans la réadaptation physique, a toujours fait du sport. Le Kung Fu, enfant puis les salles de sport au Liban : « Je faisais tourner en boucle les cassettes vidéo de Jane Fonda. »
Arrivée à Paris, elle oublie un peu le sport puis, lassée des transports en commun, elle décide de se rendre au travail vélo : 50km par jour. Elle raconte son engouement pour la course à pied :
« Un soir en 2002, je vais trottiner pour soutenir une copine qui voulait maigrir. J’ai couru d’entrée de jeu deux heures, seule puisque la copine n’a pas tenu… ! Ce fut un vrai coup de foudre : Je vais pouvoir partager ma vie avec ce sport qui me correspond énormément « PAS DE CONTRAINTE » et grand sentiment de liberté ! Je suis très indépendante, j’aime me retrouver seule, je débranche mes neurones pour courir et ne pense plus à rien… Je préfère courir au feeling et en fonction de la forme du jour. J’ai tendance à privilégier le travail quantitatif au qualitatif. »
Sa course préférée :
« Le Marathon des Sables sans hésitation ! Et tout particulièrement l’étape longue, de 82km. Le temps limite est de 34 heures, certains coureurs dorment quelques heures la nuit. J’ai décidé de la faire d’une traite, en faisant bien évidemment des poses au CP. La partie nocturne restera à jamais gravée dans ma mémoire ! J’ai fait le choix de la courir seule hormis quelques km. C’était une sorte de rêve tout éveillée, seule la nuit dans le désert en suivant un rayon laser qui traversait le ciel et qui servait de balisage. Un moment magique, j’ai savouré le silence du désert et j’avançais comme une automate avec la seule volonté de ne pas tomber de sommeil. J’étais en immersion totale dans le silence de ce grand espace….
Lors de ce marathon on découvre la richesse des rencontres avec les autres… 43 nationalités présentes, avec soi-même et l’on reste à tout jamais fasciné par la beauté des paysages que nous révèle le Sahara du sud marocain. »
Gloria Nasr parle de l’édition 2011 :
« La difficulté de l’épreuve vient de la chaleur une moyenne de 45°cette année (2011 ndlr), de l’autosuffisance, des conditions de vie car nous dormons à même le sol dans des tentes berbères. L’autosuffisance est totale exceptée pour l’approvisionnement en eau (1,5L/10Km).On court donc avec un sac à dos qui contient notre alimentation et nos besoins pour la semaine. Le mien pesait 7,5kg sans l’eau. J’ai donc couru avec 9Kg, 19% de mon poids. De ce fait, l’organisme dans son ensemble est mis à contribution.
Le marathon des sables est une course de gestion « gérer sa course c’est réussir sa course ». Il faut gérer efforts, alimentation, besoins hydriques, ampoules et blessures. Après une interruption forcée de ma préparation, je décide de maintenir ma participation avec un objectif très modeste : faire le maximum d’étapes.
Le désert m’a captivée et je me suis sentie en parfaite osmose dans ce sublime espace. J’aimerais découvrir le désert jordanien à travers la « Jordan running aventure race » et tant d’autres courses désertiques… Quant au rêve, j’en ai fait un très vite dès que j’ai commencé à courir en 2002 : Retourner dans mon pays natal, le Liban, en courant. Ce rêve est devenu un projet et est en phase de devenir une réalité. »
Gloria Nasr prépare sa course Paris – Beyrouth 2013 : 5000 km à raison de 50 km par jour. Le projet en bonne voie : Courir pour la paix
http://www.parisbeyrouth-en-courant.com/0inter.html
Bienvenue sur le site « parisbeyrouth-en-courant » de Gloria Nasr
« Ce site présente les grandes lignes de mon projet de courir de Paris à Beyrouth. Vous y trouverez les principales informations sur le défi, les étapes, mes prochaines courses et la préparation.
Je voudrais, à travers ce site : vous convaincre du bien fondé de ce projet, vous inviter à suivre ou partager avec moi sa concrétisation et vous transmettre l’envie de vous associer à cette aventure sportive et humaine.
Ce site évoluera avec ma préparation.
Pendant mon périple, il servira à vous transmettre un résumé quotidien de chaque étape. Il y aura toujours une place pour votre participation et vos encouragements. »
http://www.rralebanon.org/content/gloria-nasr-marathon-des-sables-2010
Courir au féminin : http://www.courir-au-feminin.com/