Didier Castell-Jacomin : l’émotion pure était bien au rendez-vous !
Le pianiste Didier Castell Jacomin donnait un concert à Lombez dans le Gers le 11 aout dernier. Un triomphe!
«Haydn est le compositeur qui me donne le plus envie de mettre au piano le matin ! Mais si je n’avais qu’un compositeur à jouer, ce serait Mozart.» Didier Castell-Jacomin est arrivé de Nice, juste avec ses partitions. Le pianiste ne joue pas « par cœur » par choix afin de laisser toute liberté à son cœur, justement, pour l’interprétation. Et jamais terme n’aura été mieux approprié à la retranscription d’œuvres musicales. Ecouter Didier Castell-Jacomin jouer c’est assister à une re-création au travers de sa sensibilité inouïe. Il parle volontiers de l’importance primordiale qu’il attache «à l’émotion de l’œuvre, à ses couleurs et reliefs». Une spectatrice déclarera avoir vu la musique en couleur pendant le concert. Une autre parlera du mouvement de ses mains comme s’il les plongeait dans de l’eau pour la faire rejaillir. A l’unanimité on reconnut n’avoir jamais entendu jouer du piano de cette façon. Cette soirée lombézienne, son 5e concert en France en quatre jours, était consacrée à des compositrices. Et à la question de savoir s’il ressent une différence dans l’art de composer entre femmes et hommes, il s’est montré catégorique : «Oh oui ! J’ai mis deux mois à comprendre ce qu’elles avaient en tête quand j’ai entrepris de les déchiffrer…» Un compositeur a une idée et il la suit avec logique tandis qu’une compositrice commence un thème et, sans transition, en amène un autre… « Mais c’est aussi ce qui en fait la beauté et la couleur. » Si entre autre Mel Bonis a su le conquérir, Didier Castell-Jacomin a réussi à créer dans l’audience, une écoute passionnée et subjuguée. Le président des Amis de l’orgue qui l’avait invité, dira : «Un très beau concert où talent, découverte et sensibilité s'entremêlèrent pour un moment de pur bonheur». Pur bonheur sera le leitmotiv de tous après le concert, lors du verre de l’amitié servi sur la place de la cathédrale en compagnie du pianiste. Avec une adorable gentillesse il apporta une réponse à la curiosité manifestée par le public, encore émerveillé, qui continuait de l’entourer avec une sorte de vénération.
©Mahia Alonso