Ma république se meurt Le livre « choc » De Jeannette Bougrab Chez Grasse t
C'est la semaine des pavés (dans la mare). essai de Jeannette Bougrab. Ancienne présidente de la Halde, ex-ministre de Nicolas Sarkozy, étendard de la diversité et féministe à ses heures, elle a décidé, après de longs mois de silence, de reprendre la parole dans un livre qui balance, "Ma République se meurt". Avec une franchise déconcertante, Jeannette Bougrab revient sur son expérience décevante au gouvernement, les coups bas, traitrise et jalousie dont elle a été victime. Au delà du récit dramatique, Jeannette Bougrab se réaffirme surtout comme une grande militante des droits des femmes et de la laïcité. On se souvient de son combat aux côtés de la crèche Baby Loup, en procès contre une salariée qui refusait d’enlever son voile. Elle revient aujourd'hui maman d'une petite fille qu'elle a adopté seule, ironise sur sa vie amoureuse ratée, et appelle plus que jamais notre République à respecter les Femmes et leur liberté. |
On l'avait rencontré dans son rôle de secrétaire d'Etat chargée de la jeunesse et de la vie associative l'année dernière. Elle nous avait dévoilé son parcours, les sujets solidaires qui lui tenaient à coeur. Elle dit de son histoire qu’elle est particulière, parce que c’est celle d’hommes qui ont choisi la France pendant la Guerre d’Algérie. Celle de combattants qui ont tout perdu et qui sont arrivés en métropole dans des conditions difficiles. « Mon père est un homme qui n’a pas eu la chance d’aller à l’école et qui m’a donné la possibilité à moi de devenir ce que je suis » nous confiera-t-elle aussi. Du passé, Jeannette Boughrab en a fait une force, un tempérament de battante pour mener à bien sa carrière. D’abord titulaire d’un Doctorat en Droit, elle deviendra Maître de requêtes au Conseil d'Etat en 2007. Elle n’est pas venue à la politique par hasard, mais les rencontres avec Claude Mazeaud et Alain Juppé la convaincront de s’engager il y a 10 ans. « Je crois mordicus que c’est l’individu qui compte, que l’individu est capable de renverser des montagnes, de renverser des déterminismes. ». Plus jeune, son moteur était de bien réussir sa scolarité à Châteauroux. Elle savait que c’était par là qu’elle allait s’en sortir. Fondamentalement, elle pense que poursuivre des études permet de choisir ce qu’on veut faire. A son poste elle essaie d'avancer sur les différents sujets de Solidarité, « Quand on est à ma fonction, on travaille sur des sujets difficiles comme le suicide des enfants, on travaille sur la sexualité des jeunes et les grossesses précoces. Hier j’étais dans le nord pour visiter un foyer de mères adolescentes. Je me dis que dans un pays comme la France, ce n’est pas la normalité. Je me dis qu’à 13 ou 14 ans, on doit être au collège, avoir des rêves, penser à la prochaine boom, vouloir aller au lycée… Je m’occupe du permis de conduire pour les jeunes, car je pense que c’est un pass dans la vie. Je traite des sujets difficile comme le beach drinking. » nous expliqua encore Jeannette Bougrab. Etre Ministre de la jeunesse, c’est parfois triste comme quand on rencontre des parents d’enfants décédés à cause de l’alcool. C’est parfois drôle, comme lors de concerts avec des artistes urbains. Mais c’est en tout cas enrichissant socialement, comme lorsqu’on se donne comme mission d’aider les 14 millions de bénévoles en France dans le quotidien administratif est parfois très lourd. « Quand j’étais plus jeune, je militais dans des associations qui combattaient le racisme » nous confie-t-elle. Aujourd’hui, c’est la cause des femmes qui l’anime. L’égalité des salaires, l’accès à l’IVG, ou la maltraitance entre époux sont des sujets qui la touchent. En parlant des femmes, Jeannette Boughrab a-t-elle un modèle ? Oui, sa mère. « J’admire ma mère qui a eu 4 enfants. Elle n’a pas pu faire d’études et nous répétait chaque jour la chance que nous avions d’être en France » dit-elle avec émotion. C’est en pensant à elle qu’elle puise certainement son énergie….pour essayer de changer le monde, à sa façon. Dans son livre, elle revient sur son enfance, la brutalité de la vie politique, son expérience, ses joies, ses malheurs, ses combats.. "Ma République se meurt" est publié aux Editions Grasset, 216 p.
Jeannette Bougrab est la fille d'un Harki décoré de la Légion d’Honneur à titre militaire. Née le 26 Août à Chateauroux (Indre), est une universitaire Française devenue maître des requêtes au Conseil d’Etat, membre de l’UMP. Elle a été présidente de la Haute Autorité contre les discriminations et pour l’égalité du 16 Avril 2010 au 14 Novembre 2010, (HALDE) date à laquelle elle est nommée au secrétariat d’État à la Jeunesse et à la Vie associative dans le gouvernement de François Fillon. Elle est aujourd'hui avocate au sein du cabinet américain Mayer Brown Après des études de droit à Orléans, elle obtient un DEA (1997), puis un doctorat (2002) en droit public à l’université Pantheon-Sorbonne: Les origines de la Constitution de la Quatrième République. Elle est également titulaire du diplôme du magistère de droit des activités économiques de Paris 1. Juriste au Conseil constitutionnel avant de devenir maître de conférence en droit public à l’Université de Paris1, jusqu'en 2007, et à l’institut d’études politiques de Paris de 2007 à 2009, elle est remarquée par Pierre Mazeaud. Elle a adopté une fille - lors d'une procédure en célibataire - prénommée May |