L'Oeil de l'esprit D'Oliver Sacks Le Seuil Editions Par l'auteur de « L'homme qui prenait sa femme pour un chapeau » L'Œil de l'esprit témoigne de la complexité de la vision et du cerveau tout autant que de la force de la capacité humaine d'adaptation. Il nous montre comment, à partir de la perception, le cerveau organise une vision cohérente et intelligible, comment cette construction peut être perturbée, et comment pourtant, même alors, on peut continuer à vivre, voire explorer des mondes nouveaux. |
Oliver Sacks évoque ici des personnes qui parviennent à se déplacer dans le monde et à communiquer avec autrui bien qu'elles aient perdu des aptitudes que beaucoup d'entre nous tiennent pour indispensables : la perception tridimensionnelle de l'espace, la capacité de reconnaître les visages, la possibilité de lire, le sens de la vue... Pour tous, le défi à relever consiste à s'adapter à un mode d'être totalement différent. Il y a Lilian, pianiste de concert qui devient incapable non seulement de lire la musique, mais même de reconnaître les objets quotidiens ; Sue, neurobiologiste qui n'a jamais vu en trois dimensions avant d'acquérir soudain, à plus de cinquante ans, une vision stéréoscopique ; Howard, romancier prolifique qui parvient à continuer à écrire après l'accident vasculaire cérébral qui lui a ôté la possibilité de lire ; il y a enfin le Dr Sacks lui-même, qui raconte l'histoire de son propre cancer oculaire et décrit les effets déconcertants de sa perte de la vision de l'œil droit. Oliver Sacks est médecin ; il est l'auteur de dix livres, notamment L'Éveil, dont l'adaptation cinématographique fut plusieurs fois nominée aux Oscars "L'Homme qui prenait sa femme pour un chapeau" et "Musicophilia". Il vit à New York, où il enseigne la neurologie et la psychiatrie, notamment à l'université Columbia, dont il est devenu le premier? et le seul? «artiste universitaire». On peut en savoir plus sur son travail en visitant son site : www.oliversacks.com. Du même auteur aux Editions du Seuil -L'Oeil de l'esprit-2012 -Des yeux pour entendre-2009 -L'Homme qui prenait sa femme pour un chapeau, et autres récits cliniques-2009 -Oncle Tungstène-2003 -Un anthropologue sur Mars. Sept histoires paradoxales-2003 Travail littéraire : Depuis 1970, Oliver Sacks a écrit plusieurs livres sur son expérience avec ses patients. Ses livres sont actuellement traduits dans 25 langues. En plus de cela, Sacks collabore régulièrement aux magazines The New yorker et the New York Review of Books, ainsi qu'à d'autres publications médicales, scientifiques ou généralistes. Il a reçu en 2001 le prix Lewis Thomas, qui récompense les écrivains scientifiques. Les travaux de Sacks ont été présentés dans un "plus large éventail de médias qu'aucun autre auteur médical contemporain" et en 1990, le New York Times affirme qu'il est devenu une sorte de poète lauréat de la médecine contemporaine". Sa description de personnes qui sont contraintes de s'adapter à leurs conditions et maladies neurologiques éclaire souvent sur les moyens par lesquels un cerveau normal réagit à la perception, la mémoire et l'individualité. Sacks considère que son style littéraire dépasse les traditionnelles anecdotes médicales du XIXe siècle, car il construit, autour des différentes situations dont il traite, une narration détaillant l'histoire. On retrouve ainsi, parmi ses sources d'inspiration, les cas d'étude du neurologue et psychologue russe Alexandre Lourias. Sacks décrit ses "affaires" avec une profusion de détails narratifs, qui se concentrent sur ce que ressent le patient (dans son livre Sur une jambe, il était d'ailleurs lui-même le patient décrivant sa propre expérience). Bien que ces maladies neurologiques décrites soient dans la plupart des cas incurables, ces livres nous montrent des patients capables de s'adapter à leurs conditions. Son livre le plus célèbre, l'Éveil, adapté au cinéma en 1990 dans le film du même nom, décrit le cas de Beth Abraham, une patiente atteinte de séquelles d'encéphalite léthargique, sur laquelle il teste un nouveau médicament, la L.DOPA. l' Eveil fut également traité dans la série de documentaires réalisés en 1974 pour la télévision britannique, Discovery. En ce qui concerne ses autres livres, plusieurs s'intéressent à des patients atteints de la maladie de Gilles de la tourette ou de la maladie de Parkinson.. Son essai L'Homme qui prenait sa femme pour un chapeau, publié dans le livre homonyme, traite le cas d'un homme atteint d'agnosie visuelle, et donna lieu en 1986 à un opéra de Michael Nyman. Son essai Un anthropologue sur Mars, récompensé par un Polk Award comme meilleur reportage dans un magazine, décrit le cas exemplaire du professeur Temple Grandin, une autiste de haut niveau. Des yeux pour entendre : voyage au pays des sourds (Seeing Voices), un livre publié en 1989, couvre une large palette de problèmes liés à la surdité. Dans son livre «L'Île en noir et blanc», Sacks présente l'île de Pingelap, dont la population présente un taux anormalement élevé d'achromatopsie. Cette maladie génétique, dont les principaux symptômes sont une absence totale de vision des couleurs, une forte photophobie et une acuité visuelle très réduite, touche entre 8 et 10% de sa population, contre 1/33000 en occident. Dans une seconde partie, il décrit le peuple Chamorro de l'île de Guam, qui souffre à un taux anormalement élevé de la maladie neurodégénérative connue sous le nom de Lytico-bodig (une combinaison de sclérose latérale amyotrophique (SLA), du syndrome de Parkinson et de démence). En collaboration avec le botaniste Paul Cox, Sacks publia un article suggérant de possibles causes environnementales à la maladie, notamment la toxine β-Methylamino-L-alanine (BMAA) contenue dans les noix de cycadophyata, qui s'accumule par biomagnification chez des animaux tels que la roussette. Une partie de la communauté médicale est critique envers Oliver Sacks. Dans les années 70 et 80, une partie de la critique s'est concentrée sur le fait que son travail à propos de l'Eveil ne suivait pas un modèle quantitatif avec des tests en double aveugle. Le chercheur Makoto Yamaguchi a remis en question la description qu'il donne des capacités des autistes savants. Cette critique est partagée par Daniel Tammet. Quant à Arthur K . Shapiro décrit comme "le père de la recherche moderne sur les TIC", il dit ironiquement d'Oliver Sacks qu'il a "bien plus de talent pour l'écriture que pour la médecine". Howard Kushner, auteur de A Cursing Brain? : The Histories of Tourette Syndrom, commente cette critique en disant que Shapiro "met en contraste son travail clinique rigoureux avec l'approche idiosyncratique de l'investigation clinique, fondée sur des anecdotes, de Sacks". Son positionnement éthique et politique a régulièrement été la cible d'attaques. Si Sacks est décrit par beaucoup comme un écrivain et médecin doué d'une "grande compassion", d'autres n'hésitent pas à le suspecter de tirer parti de ses patients. Tom Shakespeare, un chercheur britannique et défenseur des droits des handicapés, l'a surnommé "l'homme qui prenait ses patients pour une carrière littéraire". Cette critique trouve un écho dans le personnage caricatural joué par Bille Murray dans la Famille Tenenbaum. dans Sacks lui-même a déclaré : "Je souhaite que ceux qui me lisent voient le respect et la considération (que je porte à mes patients, NdT), et non pas un quelconque désir de faire de l'exhibitionnisme ou du sensationnalisme, (soupir) mais c'est une affaire délicate." |