Une de mes lectures "L'ombre du vent" de Zafon
Partage de lecture : L’ombre du vent (Carlos Luis Zafón)
(Prix Planeta 2004. Prix du meilleur livre étranger 2004.)
« Chaque livre a une âme. L'âme de celui qui l'a écrit, et l'âme de ceux qui l'ont lu, ont vécu et rêvé avec lui » (C.L. Zafón)
J’ai rêvé avec ce roman picaresque à l’atmosphère dantesque. J’en suis sortie complètement envoutée : « Rien ne marque autant un lecteur que le premier livre qui s'ouvre vraiment un chemin jusqu'à son cœur. »
L'Ombre du vent est une énigme parsemée de zones d'ombres et de caves humides. Barcelone, de 1945 à 1966, sous le régime franquiste à aujourd’hui. La ville des prodiges est marquée par la défaite, la vie difficile, les haines qui rôdent. Un homme emmène son petit garçon dans un lieu mystérieux du quartier gothique : le Cimetière des Livres Oubliés. L'enfant, qui rêve toujours de sa mère morte, est convié par son père, modeste boutiquier de livres d'occasion, à un étrange rituel qui se transmet de génération en génération : il doit y « adopter » un volume parmi des centaines de milliers. Là, il rencontre le livre qui va changer le cours de sa vie, le marquer à jamais et l'entraîner dans un labyrinthe d'aventures et de secrets « enterrés dans l'âme de la ville » : L'Ombre du Vent.
Il n'est pas question d'en révéler l'intrigue, ni même de tenter de s'en approcher. Il suffit de savoir qu’il s’agit de livres maudits, de l’homme qui les a écrits, d’un personnage qui s’est échappé des pages d’un roman pour le brûler, d’une trahison et d’une amitié perdue. Une époustouflante histoire d’amour, de haine et de rêves. Tableau historique, récit fantastique, réalisme magique, énigme policière où les mystères s'emboîtent comme des poupées russes, ce roman d'apprentissage et d’aventures mêle inextricablement la littérature et la vie.
L'Ombre du vent est avant tout un roman de l’amour du roman. La vie est un livre tentateur, maléfique, obsédant. Beaucoup évoquent le fantastique du Maître et Marguerite de Boulgakov. Une dimension poétique à l’image du titre où le sujet le plus poignant est bien le temps. Zafón sème le vent et récolte un superbe frisson !
Récit magnifique, surréaliste et nostalgique, plein de poésie et de violence.
C'est beau et fort, sa bibliothèque fait envie tant elle regorge d'ouvrages rares et mystérieux, Barcelone est vivante sous nos yeux et pourtant hantée par des fantômes, le cimetière des livres semble palpable...
Amoureux du livre, vous allez adorer!!
http://www.carlosruizzafon.com/
http://www.lasombradelviento.net/
L'auteur.
Quelques mots sur Carlos Ruiz Zafon – Il est né à Barcelone le 25 septembre 1964. Il écrit principalement en castillan. Il vit à Los Angeles depuis 1993. Il signe des scenarii pour le cinéma.
Il a 14 ans quand il écrit son premier roman. Une histoire truculente de 500 pages. À dix-neuf ans, il s’engage dans la publicité, qu'il quitte rapidement pour se consacrer à son roman El principe de la niebla (Le prince du brouillard, 1993) qui a gagné le prix de la jeunesse d'Edebé en 2000.
Son quatrième roman, L'Ombre du vent, a été traduit en de nombreuses langues. Il a été sélectionné dans les romans étrangers pour le prix Femina 2004. Il a reçu aussi de nombreux prix, en France, le Prix des Amis du Scribe et le Prix Michelet en 2005, au Québec, le Prix des libraires du Québec 2005 (Roman hors Québec).[
On dit de son style qu’il est « très élaboré avec une grande influence de la narration audiovisuelle, d'une esthétique gothique et expressionniste et la combinaison de beaucoup d'éléments narratifs dans un registre qu'il contrôle techniquement. Cette technique impeccable et une maîtrise extraordinaire du langage et de la structure narrative lui permet de combiner des éléments différents, du roman traditionnel du XIXe siècle à un emploi impactant des images et des tissures de grande force sensorielle. »