Sarkozy et Hollande: des élus par défaut
Marine Le Pen: l'élue d'une France en colère
Et voilà les vainqueurs de ce premier tour de l'élection présidentielle.
Sarkozy et Hollande ne représentent en fait qu'une infime partie du désir national de changement, mais devant le manque d'un leader éclairé, honnête et charismatique capable de faire émerger la France du chaos vers lequel elle tend inéluctablement, une partie de la population s'est abstenue de voter, l'autre a voté par défaut pour l'un ou l'autre de ces deux candidats que les médias n'ont eu de cesse de présenter comme les seuls candidats de l'élection présidentielle.
Seule Marine Le Pen a été réellement « supportée » par une France en colère, une France désabusée et désenchantée, une France désireuse de plus de justice et de souveraineté. Ce dont il faut prendre acte. On ne peut impunément et sans cesse prendre les Français pour des enfants incapables de savoir ce qui est bon ou pas pour eux, ni décider à leur place de l'élu qu'ils décident de choisir. Ni persister à les diriger sans jamais les concerter sur les grands problèmes nationaux ou mondiaux.
A l'évidence Marine Le Pen répond à ces nouveaux critères de gouvernance et représente un espoir pour de nombreux Français. L'espoir d'un changement radical avec l'éviction d'un monde oligarchique et singulièrement totalitaire et semblable qu'il soit du PS ou de l'UMP.
Les presque 30% d'indécis se sont donc décidés à voter, un peu.
Non pas pour des idées et un programme novateurs, ils auraient alors voté Cheminade, Joly, Dupont-Aignan et encore plus pour Marine Le Pen, mais pour Hollande contre Sarkozy qu'ils ne voulaient plus.
Hollande par défaut donc, dont les médias laissaient largement supposer qu'il serait le seul capable de faire le poids face au président candidat et le seul capable de l'éjecter.
On peut d'ailleurs se demander pourquoi certains médias ont couvert cette élection avec si peu d'éthique professionnelle, écartant d'emblée et régulièrement les autres candidats, en dehors du temps égal pour tous prévu par la loi.
À l'évidence, mais on le savait déjà, trop de connivences et de liens d'intérêt entre politique et médias.
Trop de bénéfices communs pour chacun des deux secteurs.
François Hollande et Nicolas Sarkozy sont donc les finalistes de cette élection convenue, mais au soir du 6 mai, un seul sera mandaté pour diriger la France.
Entre temps et pendant les deux semaines qui viennent, chacun des deux fourbira ses armes de pression et de racolage, promettra des postes ministériels et d'Etat à ceux ou celles qui les auront ralliés ; chacun des deux fera et défera des carrières, au gré de sa victoire ou de sa défaite.
Il faut rappeler que depuis De Gaulle, hors Sarkozy, aucun homme politique n'est parvenu à se mettre à dos la plupart des Français, or, après avoir tout au long de son mandat divisé la France par des lois incohérentes et des procédés arbitraires, et après avoir propulsé toute l'énergie dont il est capable dans cette miséreuse bataille électorale que la médiocrité et l'infamie des propos ont portée, Nicolas Sarkozy a su, à coups de meetings et de manipulations politicardes, capturer encore, ceux mêmes qui ne l'aimaient plus ; se hissant au-dessus du terrain où il pataugeait pour atteindre les 27% d'intentions d'un vote transformé en but aujourd'hui.
Il se retrouvera donc au second tour face à un François Hollande, qui devra démontrer dans un face à face périlleux, Sarkozy est un jouteur hors normes et a déjà l'expérience de ces petits jeux entre ennemis, qu'il est autre chose que la marionnette placide d'un riche et puissant parti politique.