L’Iran demeure la principale menace
Par Michel Garroté pour : www.dreuz.info
Les récentes frappes préventives israéliennes en Syrie contre du matériel de guerre iranien destiné au Hezbollah remettent à l’ordre du jour l’Axe Téhéran-Damas-Beyrouth. Vu sous l’angle de cet Axe-là, les récentes frappes israéliennes en Syrie étaient donc – aussi – un avertissement donné à l’Iran. Les pays sunnites ont protesté pour la forme tout en se réjouissant en coulisses de l’initiative israélienne. Cela dit, le problème majeur était, demeure et restera celui du nucléaire offensif iranien et la menace existentielle que celui-ci fait peser sur les 7,5 millions d’habitants de l’Etat d’Israël.
En fait, le nucléaire offensif des ayatollahs intégristes iraniens est une histoire à la fois vraie, récente (2012-2013) et ancienne (1979). Une histoire vraie en plusieurs étapes. Et aussi une histoire plus ancienne, qui a débuté en 1979 (des ayatollahs intégristes prennent le pouvoir par la force en Iran) ; une histoire qui s’est aggravée en 1999 (un rapport accablant sur le nucléaire offensif iranien est remis par les généraux israéliens à leur Premier ministre de l’époque) ; et une histoire qui est devenue létale, existentielle, dès 2006, lorsque l’Iran a commencé de répéter sans relâche (et encore actuellement) qu’il faut « rayer Israël de la carte », « effacer Israël de la page du temps », afin de hâter le retour sur terre d’un imam chiite.
L’on peut toujours alléguer, comme le font certains, que, soi-disant, cela ne serait pas dans l’intérêt de la dictature iranienne, de pousser Israël à la priver de son arsenal nucléaire. C’est oublier que cette dictature est théocratique, intégriste et génocidaire. C’est aussi, et, parfois, surtout, vouloir sciemment ignorer la menace qui pèse sur Israël. Or, vouloir sciemment ignorer cette menace, n’est-ce pas, déjà, vouloir délégitimer le simple droit à l’existence du peuple israélien ? Que dirait un pays comme la France par exemple, si un régime très versé dans le nucléaire offensif menaçait chaque jour de le rayer de la carte et de l’effacer de la page du temps ?
En clair, le nucléaire offensif iranien et sa vocation génocidaire, ont, depuis très longtemps, une dimension – prophétique et messianique – dans les cervelles atrophiées des ayatollahs iraniens hallucinés. Ces ayatollahs selon lesquels il faudra sacrifier un tiers de la population iranienne pour atteindre la solution finale : atomiser six millions de Juifs Israéliens. C’est un cas sans précédent dans l’histoire contemporaine depuis l’époque du national-socialisme et de la Shoah.
2012 – 2013 :
Revenons à l’histoire vraie et toute récente. Le Premier ministre israélien Binyamin Netanyahu confirme que la seule manière d’empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire est de fixer une ligne rouge claire à ne pas franchir. Une ligne rouge claire pour inciter l’Iran à mettre un terme à son programme nucléaire offensif, notamment son programme d’enrichissement d’uranium. Il n’y a qu’une seule manière d’empêcher pacifiquement l’Iran de se doter de bombes atomiques, c’est de fixer une ligne rouge claire au programme d’armes nucléaires iranien, rappelle donc Netanyahu devant l’Assemblée générale de l’ONU. Les lignes rouges ne mènent pas à la guerre. Les lignes rouges empêchent la guerre, précise-t-il.
Afin clarifier son propos, le chef du gouvernement israélien présente le dessin d’une bombe prête à exploser, dessin sur lequel est tracé au feutre une ligne rouge située juste en-dessous de l’étape finale. Une ligne rouge devrait être tracée juste ici, avant que l’Iran ne finalise la deuxième étape de son enrichissement nucléaire nécessaire à la fabrication d’une bombe, avant que l’Iran n’en soit qu’à quelques mois ou quelques semaines d’avoir amassé suffisamment d’uranium enrichi pour fabriquer une arme nucléaire, commente Netanyahu. Chaque jour, cette date approche, c’est pourquoi j’évoque une telle urgence et c’est pourquoi tout le monde devrait avoir conscience de cette urgence, déclare Netanyahu.
Alors que le dossier nucléaire iranien ferait naître – selon les allégations d’opposants à une politique ferme à l’égard de l’Iran – des désaccords sur la marche à suivre entre Israël et les Etats-Unis, le chef du gouvernement israélien relativise ces divergences présumées. Israël est en discussion avec les Etats-Unis sur cette question et je suis confiant sur le fait que nous arriverons à définir la marche à suivre ensemble, déclare-t-il. Obama et Netanyahu souhaitent tous les deux empêcher l’Iran de se doter de l’armée nucléaire, indique la Maison blanche peu après le discours du Premier ministre israélien à l’ONU.
Comme le Premier ministre israélien l’a dit, les Etats-Unis et Israël partagent le même objectif, celui d’empêcher l’Iran d’acquérir l’arme nucléaire, déclare le porte-parole de la Maison blanche, Tommy Vietor. Le président Obama l’a clairement dit à la communauté internationale lors de son discours à l’Assemblée générale de l’ONU. Nous allons poursuivre notre proche coopération pour atteindre cet objectif, précise Vietor.
Israël n’exclut pas l’option éventuelle d’une frappe préventive contre le nucléaire offensif de la République islamique des ayatollahs. D’ici l’été 2013 au plus tard, voire avant, l’Iran aura suffisamment d’uranium enrichi pour fabriquer une première bombe nucléaire. Plus grave encore, l’Iran aura suffisamment d’uranium enrichi pour fabriquer une première « bombe sale » (durty bomb) dans les mois ou même les semaines à venir.
Des ayatollahs intégristes et génocidaires
L’Iran allègue, en réponse au discours de Netanyahou, qu’il ripostera avec toute la force nécessaire à des frappes préventives. La République islamique d’Iran se réserve le droit de riposter avec toute la force nécessaire à toute attaque, déclare, ainsi, un représentant iranien à l’ONU, Eshagh Al Habib, à la tribune onusienne. Or, en réalité, l’Iran n’attendra pas les frappes préventives israéliennes pour s’en prendre à Israël. Car, comme écrit plus haut, depuis 2006, l’Iran répète sans relâche qu’il faut « rayer Israël de la carte » et « effacer Israël de la page du temps ».
Netanyahu ne demande pas seulement l’établissement d’une ligne rouge claire. Il compare un Iran nucléaire à al-Qaïda armé de bombes atomiques ; et il rappelle que l’avenir du monde est en jeu et que le temps presse. Netanyahu a raison. Oui, il a raison, car une bombe sale iranienne est aussi dangereuse qu’une bombe sale aux mains d’al-Qaïda. Et il a raison, car l’Iran dispose de missiles à longue portée équipés d’ogives, celles-ci pouvant être nucléaires. L’Iran ne fait que confirmer qu’il veut de toute façon rayer Israël de la carte, quoi qu’Israël fasse ou ne fasse pas.
Depuis 2011, les pays occidentaux, l’ONU, ainsi que sa filiale pour les questions nucléaires, l’Agence Internationale de l’Energie Atomique, et, bien sûr, Israël, ont les preuves irréfutables que l’Iran fabrique sa première bombe atomique. Dans ce contexte, la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton et le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu réaffirment, encore et toujours, que leurs deux pays veulent empêcher l’Iran d’avoir la bombe atomique.
Notons qu’à l’issue d’une réunion des États-Unis, de la Chine, de la Russie, du Royaume-Uni, de la France et de l’Allemagne, la responsable de la diplomatie européenne Catherine Ashton, connue pour son hostilité à Israël, affirme que l’Iran doit agir d’urgence et s’expliquer sur son programme nucléaire offensif. C’est une première. Mais les négociations avec l’Iran sont au point mort. La dernière session, en juin, s’est soldée par un nouvel échec. Les Européens et les États-Unis souhaitent renforcer les sanctions contre l’Iran. La Russie et la Chine pourraient finir par accepter cela. Sans quoi des frappes préventives resteraient le seul moyen d’enrayer ce qui n’est rien d’autre qu’une menace existentielle pour le peuple israélien.
La plupart des journalistes et analystes européens, notamment français ‘malifaces et maléfices’, n’arrivent pas à vivre – les pauvres petits, comme cela doit être terrible pour eux !… – avec l’option d’éventuelles frappes préventives contre l’Iran. La majorité des Juifs Israéliens, eux, n’arrivent plus à vivre avec l’option, plus qu’éventuelle, d’une deuxième Shoah. C’est là toute la différence. Et puis, après tout, il est tellement plus commode – n’est-ce pas – de faire mémoire des Juifs morts en 1939-45, que de se mettre à la place des Juifs encore vivants en 2013…
Michel Garroté www.dreuz.info
Un jour férié en moins pour améliorer la croissance ?
Par Alexandre Léchenet
La question revient chaque année avec les ponts du mois de mai : faut-il supprimer un ou plusieurs jours fériés pour améliorer la situation économique du pays ?
- Selon l'Insee, un impact faible
Selon une étude de l'Insee (PDF) réalisée en juin 2012, l'effet des jours fériés sur la croissance en 2013 est de - 0,1 point de croissance. En 2012, où plusieurs jours fériés tombaient le samedi ou le dimanche, cet effet sur la production de richesse a été amoindri ; l'Insee l'évalue à - 0,01 point.
Cette étude prend soin de s'intéresser non seulement aux conséquences sur le travail, mais également aux transferts sur le tourisme. Les années 2013 et 2014 sont celles qui ont le moins de jours ouvrés dans l'année depuis 2006. On passe ainsi de 254 jours travaillés en 2010 à 251 en 2013. Mais cet effet des jours fériés sur la production est à relativiser, puisqu'il est compensé dans le temps par les entreprises. De plus, cette année, les ponts de mai tombent pendant les vacances de printemps des zones A et C.
Lire à ce sujet : " Les ponts de mai, une aubaine potentielle pour les entreprises"
- Les responsables politiques attachés aux jours fériés
Interrogé sur la question le 7 mai, Michel Sapin a balayé l'idée d'une suppression ou d'une diminution. "On supprime [les jours fériés] ? Soyons raisonnables, [ils] n'empêchent pas de reprendre des forces pour travailler encore plus après."
Questionnée sur le même sujet, Marine Le Pen estime que la suppression d'un jour férié "n'est absolument pas la piste à suivre", estimant que "nous avons une histoire, nous puisons nos racines dans une religion, c'est ça aussi les jours fériés".
Et pendant la campagne présidentielle, Eva Joly avait même suggéré de créer deux jours fériés supplémentaires, pour Kippour et l'Aïd-el-Kébir, à choisir éventuellement à la place de Noël ou de Pâques.
- Supprimer un jour férié, un processus compliqué
Le précédent du lundi de Pentecôte n'est pas si loin. Instauré en 2004 par Jean-Pierre Raffarin, la journée de solidarité permet de financer la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA). En réaction aux conséquences de la canicule de 2003, le gouvernement a proposé à l'époque de rendre le lundi de Pentecôte travaillé, et de verser l'intégralité des salaires pour les personnes âgées et handicapées.
Lors du changement, l'organisation est peu claire : les écoles sont fermées, mais les enseignants doivent travailler et les transports en commun fonctionnent comme pour un jour férié... Les villes touristiques déplorent également la fin d'un week-end de trois jours, propice au déplacement, comme à Nîmes où la feria se tient pendant le week-end de la Pentecôte.
En 2008, devant le manque de clarté de la situation, François Fillon rétablit le jour férié, et la journée de solidarité peut être prise à n'importe quelle date. Certaines entreprises suppriment un jour de congé ou de RTT, d'autres font le choix d'offrir cette journée à leurs salariés. Mais toutes s'acquittent d'une cotisation reversée à la CNSA, de l'ordre de 2,33 milliards d'euros en 2011.
Par Alexandre Léchenet
http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/05/08/un-jour-ferie-en-moins-pour-ameliorer-la-croissance_172617_823448.html