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Le réalisateur Jacques Rouffio, qui aura marqué les années 1970-1980 avec La Passante du Sans-Souci, Le Sucre ou encore Sept Morts sur ordonnance, est décédé vendredi 8 juillet à 87 ans à Paris, ont annoncé ses enfants dans un communiqué. La ministre de la culture, Audrey Azoulay, a salué samedi un cinéaste qui « choisissait des sujets difficiles » et « dénonçait les travers de son époque, (...) portant un regard lucide et amusé sur notre société ».Né en août 1928 à Marseille, le réalisateur et scénariste avait commencé comme assistant du réalisateur Jean Delannoy, en 1953, sur le film La Route de Napoléon. Il avait tourné de nombreux films comme assistant, notamment les « Gorille » de Bernard Borderie, et assisté Gilles Grangier ou Jean-Pierre Mocky.Mais c’est en 1967 qu’il réalise son premier long-métrage, L’Horizon, qui traite de la révolte des soldats en 1917. Il s’attaquera ensuite, « avec un certain sens de la cruauté et de la bouffonnerie, à deux autres tabous de la société française », décrivent ses enfants : le monde médical avec Sept morts sur ordonnance (1976) et la spéculation boursière avec Le Sucre (1978), qui relate une affaire d’escroquerie à partir de la bulle spéculative sur le prix du sucre. En 1982, il réalisa La Passante du Sans-Souci, le dernier film de Romy Schneider.« Dénoncer, subtilement et sans peur de taper »Parmi ses acteurs fétiches, Gérard Depardieu, Jean Carmet et surtout Michel Piccoli. Il dirigera aussi Jacques Dutronc, Isabelle Adjani et Serge Reggiani dans Violette et François (1977). Son dernier long-métrage de cinéma aura été L’Orchestre rouge, sorti en 1989.Jacques Rouffio travailla aussi beaucoup pour la télévision, son dernier téléfilm étant adapté d’une nouvelle de Maupassant, Miss Harriet, en 2007. « Ses films resteront », a réagi Gilles Jacob, l’ancien président du Festival de Cannes, pour qui « il dénonçait, à la fois subtilement et sans peur de taper ».« “Le Sucre” était une dénonciation des magouilles financières, on se croirait aujourd’hui ! “Sept Morts sur ordonnance”, c’était la dénonciation de la médecine malhonnête, cette volonté de faire de l’argent dans une clinique comme dans un commerce. (...) On pense à un certain cinéma de Bertrand Tavernier, cette école française qui, comme le faisait le cinéma américain, dénonce les turpitudes et les magouilles. Avec une jubilation salutaire. »M. Jacobt assure « [revoir] encore certaines scènes fameuses du Sucre, avec Hanin, Carmet, Depardieu... Et puis Charles Vanel dans Sept Morts sur ordonnance ». Avec Rouffio, c’était « la farandole de tous les grands acteurs français ».Lire la suite