Thaïlande : les manifestants prêts à former leur propre gouvernement
Les manifestants thaïlandais ont annoncé jeudi 8 mai être prêts à former leur propre gouvernement, jugeant « illégitime » le gouvernement par intérim resté aux manettes malgré le limogeage de la première ministre, Yingluck Shinawatra.
« Demain, nous allons prendre des mesures pour nommer un nouveau gouvernement », a annoncé Akanat Promphan, porte-parole des manifestants. Le premier ministre par intérim, Niwattumrong Boonsongpaisan, nommé mercredi, « n'a aucune légitimité », a-t-il assuré, même si le cadre légal est respecté avec ce gouvernement par intérim.
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CYCLE DE CRISES
La défiance des manifestants vis-à-vis du système démocratique, et leur volonté de repousser les élections, suscite des craintes quant à leurs aspirations démocratiques. Ils sont soutenus par les élites proches du palais royal, qui voient le « clan Shinawatra », qui remporte toutes les législatives depuis 2001, comme une menace à la monarchie, alors que le roi de Thaïlande est âgé de 86 ans.
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La première ministre a été limogée mercredi par la Cour constitutionnelle après avoir fait face à un mouvement de rue depuis six mois. Les manifestants réclamaient sa tête mais aussi l'établissement d'un « conseil du peuple » non élu. Pour mettre fin sur le long terme à l'influence de son frère Thaksin Shinawatra, ancien chef de gouvernement renversé par un coup d'Etat en 2006.
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Depuis ce putsch, la Thaïlande est engluée dans un cycle de crises faisant descendre tour à tour dans la rue les ennemis et les partisans du milliardaire, qui reste malgré son exil le facteur de division du royaume.
La crise en cours a déjà fait au moins 25 morts.
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