Coronavirus : premier mort en France
Agé de 65 ans, c'est le premier malade à mourir en France de ce nouveau coronavirus (nCoV), un virus proche de celui du syndrome respiratoire aigu sévère, le SRAS, qui avait infecté 8 000 personnes et fait 800 morts en 2002-2003.
Un deuxième homme d'une cinquantaine d'années, qui avait partagé la chambre de la victime du 27 au 29 avril, est toujours hospitalisé au CHRU de Lille. "Son état reste stable, mais toujours très sérieux", souligne à son propos le CHRU de Lille. "Les pouvoirs publics restent en alerte, mais aujourd'hui, au delà de la tristesse que provoque le décès de ce malade, il n'y a pas aujourd'hui de situation nouvelle au regard de l'épidémie dans notre pays", a déclaré la ministre de la santé, Marisol Touraine.
PEU DE RISQUE DE PANDÉMIE
Comme celui du SRAS, le nCoV est un bêta coronavirus et, comme lui, il est très proche de ceux que l'on peut trouver chez les chauves-souris. Les manifestations cliniques de l'infection sont similaires dans les deux cas. Cependant, l'analyse du matériel génétique du nCoV montre qu'il s'agit bien d'un virus différent de celui du SRAS, bien qu'il pourrait aussi être parvenu jusqu'à l'homme par l'intermédiaire d'un autre animal, plus fréquemment au contact des humains.
Les premiers cas d'infection par le nCoV se sont produits en Jordanie en avril 2012. Le virus a par la suite été retrouvé chez des malades, au Royaume-Uni et en France, qui avaient séjourné dans la péninsule Arabique. Des cas de transmission locale, confirmés ou suspectés, ont été signalés. La majorité des cas ont été enregistrés en Arabie saoudite, le reste se répartissant entre le Qatar, la Jordanie, la Tunisie, l'Etat des Emirats arabes unis, l'Allemagne, la Grande-Bretagne et la France.
Lire nos explications : Dix questions sur le nouveau coronavirus
A l'échelle mondiale, le bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) fait était de 44 malades pour 23 morts, avant l'annonce de la mort du malade de Lille. L'OMS doit dépêcher une deuxième équipe d'experts en Arabie saoudite pour évaluer les risques liés au coronavirus avant le pélerinage annuel à La Mecque, en octobre.
Interrogé par Le Monde, le virologue Jean-Claude Manuguerraestime qu'une véritable pandémie, comme cela avait été le cas avec le SRAS, est peu probable.
"Même s'il faut être prudent avec les pronostics, nous avons le sentiment de pouvoir contrôler cette épidémie qui a été prise à son départ. D'ailleurs, lors de la téléconférence du Goarn qui vient de se tenir, le mot "pandémie" n'a pas été prononcé. Cela étant, une épidémie peut avoir, en dehors des aspects sanitaires, un impact important sur des secteurs économiques".