2017 : La possibilité d’une aube…
«Je m’abstiendrai ! Je voterai blanc!
Une réplique à la volée, incisive, provocatrice, qui a galvanisé la foule d’électeurs, des milliers de personnes qui emplissaient la place de l’Opéra et les rues avoisinantes, venues là pour elle, pour la soutenir, lui rappeler que la lutte pour leurs valeurs n’était pas terminée, qu’elle ne faisait que commencer et qu’elle portait leur foi et leur espérance, leur désir d’avenir, la possibilité d’une aube…
Si on considère que voter est une obligation civique, peut-être plus encore pour ceux qui font métier de la politique, on peut dire que la prise de position de Marine le Pen, est en plus d’être un choix cohérent et en parfaite adéquation avec ses propos de campagne, un acte politique courageux et jamais posé dans ces termes avant elle.
Sur la scène politique actuelle, de clivages en divorces et de reports de voix en regroupements, tous les leaders des partis qui se sont présentés à l’élection présidentielle ont donné à leurs adhérents personnels des consignes de vote, infantilisant les électeurs et leur indiquant le choix qu’ils devaient faire.
Quelle que soit la façon dont ces représentants ont dirigé les voix de leurs supporters, parfois subtilement sans avoir l’air de le faire, mais le plus souvent ouvertement, arbitrairement, s’appropriant les Français et les « chosifiant » comme des objets dont ils pouvaient user pour leurs intérêts personnels, ils l’ont tous fait, comme au bon vieux temps de « l’impérialisme soviétique » en encadrant les consciences et les personnes par des slogans et des musiques dont le lyrisme et la suavité ne parvenaient pas à recouvrir l’envie de pouvoir et de puissance, l’appétence et l’avidité, leur unique et désopilant désir de gloire personnelle.
Marine Le Pen le 1er Mai 2012 a bousculé les conventions et les habitudes politiques françaises.
Après un discours sur les valeurs de la République et une reprise en détail des lignes maîtresses de son programme et de ses idées pour redresser la France, et après avoir avec humour mis l’accent sur la façon clownesque et sans panache, miséreuse et cauteleuse, dont Hollande et Sarkozy lui faisaient la courte échelle pour récupérer les électeurs du Front National, la faisant passer «d’intouchable à aimable» sans respect pour leurs propres idées et seulement poussés par leur bénéfice éventuel, Marine Le Pen dans une modernité d’esprit et non sans raillerie, a renvoyé moqueuse Sarkozy et Hollande sur leur terrain de jeux respectif, tout en expliquant simplement aux milliers de Français qui l’écoutaient « Qu’elle ne voulait pas les infantiliser, qu’elle se battait pour eux depuis des années afin de leur redonner des forces et de la dignité, qu’elle n’allait pas contre toute éthique personnelle, s’approprier leur esprit et les diriger, qu’ils devaient donc se préparer à voter avec de la réflexion et en leur âme et conscience. Que pour sa part et pour être cohérente, elle s’abstiendra et votera «blanc».
Osant ce que des millions de Français qui ne veulent ni de Sarkozy ni de Hollande, rêvent de faire, mais qui n’oseront pas, parce que, il faut voter pour l’un ou l’autre ne cesse-t-on de leur seriner pendant des heures et en boucle sur tous les médias, les coupant de leur droit le plus fondamental, celui du choix.
Franchement et sincèrement, en plus d’avoir du sens, ils avaient du panache ces mots-là.
Pour une fois qu’on ne prenait pas les Français pour des moutons bêlants juste bons à être tondus, mangés ou exploités selon les besoins.
Évidemment, certains journalistes se sont empressés d’y voir des calculs et des mauvaises intentions.
Ruth Elkrief est allée jusqu’à reprocher l’intelligence du discours «trop intellectuel pour les gens qui étaient là» a-t-elle lancé sur BMF.
Mais, depuis quand l’intelligence est-elle un défaut ?
Marine Le Pen ne peut donc pas avoir la liberté d’être douée sans que là-dessus aussi on l’attaque?
Les propos de la journaliste donnent à réfléchir sur la suffisance et la stupidité qui règnent dans certains médias, mais surtout montrent les limites intellectuelles de R.E qui la placent d’emblée parmi les bobos condescendants de cette gauche caviar décadente et moribonde que le PS veut remettre en fonction.
A-t-on une seule fois dans les médias critiqué l’intellectualisme des discours de Hollande, de Sarkozy ou de n’importe quelle autre personnalité politique?
Le sentiment de supériorité que montre Ruth Elkrief envers des milliers de Français, n’a d’égal que sa vanité obséquieuse envers les pouvoir en place ou en passe de l’être.
Heureusement, pour le 1er mai 2012, date historique dont il faut prendre acte, sous le ciel de Paris coloré de bleu pour l’occasion, ce qui dans ces jours humides fut peut-être pour certains comme un signe de renaissance, s’est dessinée une autre façon de faire de la politique, loin des simulacres orchestrés par France 2 pour le débat de ce soir où rien de naturel et de sincère n’a de chance d’émerger, tant la peur de perdre a cloisonné et emprisonné les candidats à l’élection.
Des candidats sous contrôle dont les chefs de campagne ont supervisé le moindre mot et la moindre phrase.
De la température du studio à la façon de respirer ou de poser des silences, des balbutiements mitterrandiens de l’un à la nervosité de l’autre, tout a été disséqué, remanié, nivelé, actualisé pour séduire et racoler les Français, jouant de l’émotion et des peurs, de l’espérance et du désespoir.
Des peurs surtout.
Et alors qu’ils disent vouloir transformer et changer le monde, c’est avec des méthodes de dinosaures qu’ils entreprennent de le faire. Comment les croire ne serait-ce qu’un peu?
Comment leur faire confiance alors que l’un a divisé les Français pendant ses 5 années de gouvernance et que l’autre se fourvoie dans des mensonges et des contradictions indignes et honteuses?
Et puis, un homme qui se teint les cheveux pour transformer son apparence peut-il être digne de foi?
Est-ce d’un vieux beau dont la France a besoin ou d’un homme en adéquation avec lui-même, serein et sage, concerné par les problèmes de l’Etat plutôt que par la couleur de ses cheveux?
Les cheveux gris ou blanc seraient-ils devenus la marque d’une absence de neurones?
Et la transformation d’une apparence n’est-elle pas le signe d’autres camouflages plus dangereux?
Heureusement les législatives ne sont pas loin et pourront redistribuer les pouvoirs.
Heureusement 2017 c’est demain, et grâce à la dynamique insufflée par Marine Le Pen à la politique Française, on peut espérer que surgiront d’autres personnes qui comme elle auront, quelles que soient leurs idéologies, de droite ou de gauche, mais j’ai envie de le croire, seulement du côté de l’humanité et des hommes, le désir, le courage et la force de s’opposer à nos sociétés perverties.
Qu’elles auront le désir d’innover, de redresser, d’apporter plus de justice et plus d’égalité dans une laïcité redevenue fraternelle, loin, très loin des duplicités politiques d’aujourd’hui.
Qu’émergera la possibilité d’une aube…