Le nouvel Observateur
Publié le 12-03-2013
Etats-Unis: cyberattaques et
Corée du Nord, deux grandes menaces
WASHINGTON (AFP) - Les attaques informatiques et la Corée du Nord constituent les menaces les plus précises contre les Etats-Unis, selon le rapport annuel présenté mardi par le chef du renseignement américain au Congrès, qui minimise la capacité d'Al-Qaïda à mener des attaques à grande échelle.
James Clapper a dressé le tableau des principaux dangers dans le monde, depuis l'attitude de plus en plus belliqueuse de Pyongyang aux pénuries de nourriture provoquées par des catastrophes naturelles, mais a particulièrement insisté sur la menace des attaques informatiques et du cyber-espionnage.
Evoquant un "risque accru pour les infrastructures essentielles des Etats-Unis", James Clapper a expliqué que des cyberattaques, même rudimentaires, pouvaient pénétrer des réseaux informatiques faiblement protégés, dont ceux chargés de l'alimentation électrique.
Si elle réelle, la menace, qui porte en particulier sur les réseaux régionaux de distribution électrique, ne devrait cependant pas toucher le pays à court terme.
"Nous estimons qu'il y a une faible chance de cyberattaque sur les infrastructures essentielles des Etats-Unis dans les deux années à venir pouvant entraîner des interruptions à grande échelle de services, comme une coupure électrique régionale", précise le rapport présenté à la commission du renseignement du Sénat.
Contrairement aux années précédentes, le rapport consacre plus d'importance aux attaques informatiques qu'à la menace terroriste des militants islamistes.
Selon le renseignement américain, Al-Qaïda, notamment, a été considérablement affaibli et est désormais "probablement incapable de lancer des attaques complexes contre l'Occident".
Le danger pourrait surtout venir de la Corée du Nord, dont la rhétorique "très belliqueuse" du dirigeant Kim Jong-Un consterne le chef du renseignement.
Interrogé sur les récentes menaces de Pyongyang, James Clapper s'est dit "très inquiet", avouant toutefois méconnaître la doctrine nucléaire de Pyongyang.
L'Iran sous étroite surveillance
"Nous estimons, avec un degré de confiance assez faible, que le Nord n'essaierait d'utiliser des armes nucléaires contre les forces américaines ou ses alliés que pour préserver le régime de Kim Jong-Un", a-t-il déclaré.
"Mais nous ne savons pas ce qui constituerait, pour le régime nord-coréen, le franchissement de cette ligne", a-t-il ajouté.
Le rapport souligne que les capacités nucléaires nord-coréennes "sont destinées à la dissuasion, au prestige international et à la diplomatie par la force".
Mais les Etats-Unis continuent à avoir des difficultés à discerner les calculs du régime nord-coréen concernant son armement nucléaire. "Nous ne connaissons pas la doctrine nucléaire de Pyongyang, ni dans quelles conditions il compte employer" l'arme nucléaire, reconnaît le document.
Le rapport fait également état d'une certaine avancée dans l'enrichissement de l'uranium par l'Iran, mais souligne que Téhéran ne pourra pas produire de l'uranium hautement enrichi pour la construction d'une bombe atomique sans se faire repérer.
"Nous estimons qu'il ne pourra détourner de façon sûre du matériel et produire de l'uranium de qualité militaire sans que ses activités ne soient découvertes", a affirmé James Clapper.
Ces activités d'enrichissement du régime iranien font l'objet d'une surveillance étroite de l'organisme dédié de l'ONU, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), ainsi que des services d'espionnage américain et d'autres pays.
"L'Iran a fait des progrès au cours de l'année dernière et le pays est par conséquent dans une meilleure posture pour produire, si tel était son choix, de l'uranium propre à fabriquer une bombe nucléaire, grâce à ses centrales et ses stocks", indique le rapport.
Le document révèle toutefois, comme l'avait fait un précédent rapport du renseignement l'année dernière, que le régime de Mahmoud Ahmadinejad ne chercherait pas une confrontation directe avec les Etats-Unis, qui pourrait lui être faire fatale.
LesEchos.fr
Publié le 13. 03. 2013
Le gouvernement va légiférer sur la neutralité du Net
La ministre Fleur Pellerin a reçu hier l'avis du Conseil national du numérique sur le sujet. Un projet de loi sera élaboré en commun avec les ministères de la Justice et de l'Intérieur.
La neutralité d'Internet sera bien inscrite dans la loi. Fleur Pellerin l'a confirmé, hier matin, lors de la remise de l'avis qu'elle avait demandé sur le sujet au Conseil national du numérique (CNN). « Nous allons travailler avec les ministères de la Justice et de l'Intérieur pour préparer un projet de loi qui portera notre vision d'un Internet ouvert et libre », a expliqué la ministre déléguée à l'Economie numérique.
Le texte pourrait être inclus dans une révision de l'article premier de la loi de 1986 sur la liberté de communication, comme le préconise le CNN. « Notre volonté est d'ancrer le principe de neutralité le plus haut possible dans les normes, a affirmé pour sa part Christine Balagué, membre du CNN qui présidait le groupe de travail sur la neutralité du Net. En l'insérant dans cette loi de 1986, il prendrait valeur constitutionnelle. » Selon le CNN, « la liberté d'expression n'est pas suffisamment protégée dans la loi française face au développement des pratiques de filtrage, de blocage, de censure, de ralentissement. »
La loi ne serait toutefois pas restreinte aux seuls réseaux de télécommunication. Jusqu'ici, en effet, le débat portait avant tout sur les conflits entre opérateurs de télécommunication et éditeurs de services Internet, les premiers reprochant aux seconds de faire exploser la consommation de bande passante sans contribuer au financement des réseaux. Les premiers cas de conflit cités par le rapport du CNN concernent par exemple le blocage d'applications de voix sur IP par les opérateurs mobiles ou le ralentissement de certains services Web chez des opérateurs.
En France, le débat a rebondi avec le conflit ouvert entre YouTube et Free, la plate-forme de vidéo de Google se plaignant de difficultés d'accès sur le réseau de Free et celui-ci offrant la possibilité à ses abonnés de bloquer la publicité en ligne. Le CNN a voulu étendre le principe à l'ensemble des services permettant l'accès à l'information, comme les moteurs de recherche, les réseaux sociaux ou les applications mobiles. Ceux-ci devront, comme les fournisseurs d'accès à Internet (FAI), garantir « l'accès à l'information et aux moyens d'expression à des conditions non discriminatoires, équitables et transparentes. » Et le rapport cite quelques exemples de non-neutralité : un FAI bloque l'accès à un service en dehors de toute procédure juridique, un opérateur de réseaux n'assure pas les mêmes conditions pour tous, un service d'accès au Web, par exemple un moteur de recherche, décide de ne plus référencer un site Web parce qu'il appelle au boycott d'un des clients du propriétaire du service d'accès...
Un débat européen
Fleur Pellerin laisse néanmoins la porte ouverte à des exceptions. « Tout est une question d'équilibre. Des discussions sont en cours entre opérateurs privés, notamment sur l'interconnexion des réseaux. Nous n'avons pas vocation à agir sur ces négociations. »
Enfin, la ministre est consciente qu'il faudra aussi ouvrir le débat au niveau européen, voire devant les instances internationales. « Nous allons engager des discussions bilatérales avec d'autres Etats européens, définir des dénominateurs communs sur lesquels nous pouvons nous entendre, pour ensuite porter le débat devant la Commission européenne. » Celui-ci s'annonce serré. Récemment, Neelie Kroes, vice-présidente de la Commission en charge de la stratégie numérique, s'est déclarée favorable à des offres différenciées de la part des FAI.
Newsring
Publié le 13. 03. 2013
La liste des cinq pays contrôlant le plus internet publiée par RSF
La liste des «ennemis d'Internet» vient d'être rendu public ce mardi, par Reporter Sans Frontières (RSF). Sont concernés, les cinq pays surveillant leurs habitants de manière généralisée sur le web ainsi que les cinq entreprises leurs fournissant les outils pour effectuer cette surveillance.
Le Bahreïn, la Chine, l'Iran, la Syrie et le Vietnam. Tels sont les cinq pays que RSF cible dans sa liste, qui explique pour chacun, les moyens de répression utilisés, tels que les logiciels espion, le vol de comptes sur les services Internet ou encore la surveillance ciblée et le piratage de connexions.
Si la France ne fait pas partie de la liste, elle reste cependant surveillée par RSF, notamment concernant les questions de filtrage administratif ou de coupure de connexion Internet par Hadopi.
Pour la première fois, RSF a également fourni la liste des entreprises permettant à ces cinq pays d'effectuer cette surveillance. Ainsi, les sociétés américaines et européennes Amesys (filiale française de Bull), Blue Coat, Gamma, Hacking Team et Trovicor sont les entreprises fournissant les outils à ces pays autoritaires envers le web.