Le Monde
Publié le 05.12.2012
Services secrets suisses: un technicien vole des milliers de données sensibles
Une énorme quantité de données classifiées des services secrets britanniques et américains seraient compromises, lit-on sur The Telegraph. La fuite viendrait des services secrets suisses (le NDB), plus précisément d’un technicien informatique haut gradé, explique The Daily Mail:
«Des centaines de milliers de pages de documents classifiés ont été copiées par un technicien informatique supérieur du NDB, qu’il a ensuite copiées pour son usage personnel sur des disques dur portables, les emportant ensuite dans un sac à dos.»
Les enquêteurs pensent qu’il avait l’intention de vendre ces données à des services secrets étrangers. Ils croient cependant l'avoir arrêté assez vite pour qu’il n'ait eu le temps de passer à l’acte mais ne peuvent en être sûrs à 100%.
Le NDB s’est donc vu obligé d’avertir ses collègues de la CIA (Etats-Unis) et du MI6 (Royaume-Uni) d’une potentielle fuite de nombreuses données sensibles les concernant.
Plus que l’argent, il semblerait que ce soit sa situation au travail qui ait poussé l’homme à agir. Alors qu’il était considéré par plusieurs sources comme quelqu’un de «talentueux» et travaillant depuis 8 ans pour le NDB, il se sentait ignoré par sa hiérarchie, explique The Telegraph:
«Le suspect est devenu mécontent car il avait le sentiment d’être ignoré et que ses conseils sur la manière de gérer les systèmes de données n’étaient pas pris au sérieux.»
Selon le Daily Mail, des signes de son mal-être étaient déjà perceptibles il y a quelques mois lorsqu’il arrêté de se présenter au travail.
Son rang lui donnait accès à presque tous les niveaux classification et ce fut donc un jeu d’enfant pour lui de s’emparer de ces données sensibles.
Pour The Telegraph, ce sont maintenant les procédures de sécurité du NDB qui sont scrutées par tous. L’agence est en effet nouvelle, elle a été créée afin de fusionner les services de renseignements domestiques et étrangers (la NSA et la CIA aux Etats-Unis par exemple ou la DCRI et la DGSE pour la France):
«Des questions se posent maintenant sur la structure du NDB dans laquelle les équipes de ressources humaines, qui doivent s’assurer que le personnel de l’agence est fiable et digne de confiance, sont dans la même division que les services d’information de l’agence.»
Comme le souligne le Daily Mail, le plus gros risque que pose cette fuite de données serait l’identification des agents et de leur famille.
L’informaticien
Publié le 05.12.2012
Casque 360° FlyViz de l’Inria : voir comme une mouche
La thèse de doctorat de Jérôme Ardouin, enseignant à l’ESIAE, a débouché sur un curieux prototype de vision panoramique en temps réel.
Voir comme une mouche ! C’est le but de FlyViz un système de vision à 360° développé à l’Inria depuis deux ans par quatre chercheurs : Anatole Lécuyer (directeur de recherche Inria), Jérôme Ardouin (enseignant à l’ESIEA et doctorant à l’INSA/Inria), Maud Marchal (maître de conférence à l’INSA de Rennes) et Eric Marchand (professeur à l’université de Rennes 1). Flyviz fournit pour la première fois, selon Anatole Lécuyer, directeur du projet à l'Inria, « une vision panoramique instantanée, à la fois sur les côtés et le dos, comme une mouche ou un caméléon ».
VIDEO :
Les aliens n'ont qu'à bien se tenir !
Comme capteur : une caméra classique fixée au sommet du casque et braquée vers le haut sur une petite sphère genre boule de sapin de Noël. L’image déformée est transmise pour traitement à un ordinateur portable qui réalise en temps réel (les chercheurs indiquent un délai de 83 ms) une projection sphérique comme en cartographie terrestre. L’image retraitée est affichée dans le visiocasque, un modèle classique destiné en général à afficher des univers virtuels. Mais ici on est dans le réel. L’image s’étire sur les côtés et la déformation nécessite un temps d’adaptation. Une personne se tenant exactement derrière celle qui est équipée du casque apparaît ainsi coupée en deux. Mais la vision panoramique est complète, sans angles morts. Les aliens n’ont qu’à bien se tenir !
L’équipement reste encombrant. Le casque pèse 1,6 kg et l’ordinateur portable au moins autant dans le sac à dos. A terme un simple smartphone devrait être suffisant pour traiter l’image. Après entraînement, le porteur d’un tel casque est capable de se déplacer à reculons. Les applications envisagées concernent les domaines de la surveillance et de la sécurité ou de l’intervention dans les zones à risque. Mais FlyViz reste pour l’instant un prototype de laboratoire et un outil de recherche pour les neurosciences.