L’andropause : la «ménopause» masculine
On a trop souvent l'impression que seules les femmes sont touchées par l'outrage des ans et que la cinquantaine venue et leur impossibilité de procréation marque alors une ligne que les hommes lisent comme le titre d'un célèbre roman « Au-delà de cette limite, votre ticket n'est plus valable ».
Ce qui évidemment blesse les femmes qui se sentent soudainement reléguées dans des sphères où la séduction et le désir des hommes envers elles se tarissent et parfois disparaissent au profit de plus jeunes femmes.
On ne peut évidemment que déplorer cet état de choses parce que dans la tête et l'âme des femmes, rien ne change des désirs et des envies de vivre et d'aimer.
On ne peut pas non plus en tenir rigueur aux hommes, qui ethnologiquement sont programmés pour faire perdurer l'espèce, alors qu'à partir de la cinquantaine, eux aussi, voient leur fertilité et leur possibilité de procréer diminuées avec toutes sortes de troubles extrêmement désagréables.
TOUT SAVOIR SUR L'ANDROPAUSE
Chez l'homme, l'ensemble des manifestations organiques et psychiques survient entre 50 et 70 ans, notamment une diminution des activités génitales.
Vers la cinquantaine chez l'homme arrivent des modifications hormonales que certains nomment andropause par référence (fort lointaine) à la ménopause féminine :
- Baisse de la production de testostérone.
- Baisse de la stimulation hypophysaire.
- Diminution de la spermatogenèse.
L'obésité et un mauvais état artériel nuisent au maintien des capacités sexuelles. L'activité sexuelle baisse, et, si elle ne s'exerce pas, elle dépérit rapidement.
La cinquantaine est également l'heure du "démon de midi" chez certains hommes, qui désirent se prouver à eux-mêmes et à autrui qu'ils sont encore jeunes, capables de séduire, et surtout, ce dont ils sont souvent inconscients, encore capables de procréer.
L'andrologie
L'andrologie concerne l'anatomie, la physiologie et la pathologie de l'appareil génital masculin. Elle s'intéresse aussi à la reproduction et à la sexualité de l'homme. L'andrologie est devenue pour l'homme l'analogue de la gynécologie pour la femme.
La fonction endocrine du testicule
Le testicule, par l'intermédiaire des cellules de Leydig situées entre les tubes séminifères, fabrique 95 % des hormones androgènes de l'organisme, la principale étant la testostérone. Celle-ci est libérée dans le sang, où elle circule sous deux formes: l'une liée à des protéines vectrices (95 %), l'autre libre (testostérone biodisponible). Les autres androgènes proviennent de la surrénale (glande localisée au-dessus des reins).
La régulation hormonale du testicule
La régulation hormonale du testicule dépend du taux de testostérone (rétrocontrôle), par l'intermédiaire de l'hypothalamus, qui sécrète la LH-RH; celle-ci stimule la libération par l'hypophyse de FSH-LH, dont la sécrétion stimule à son tour la libération de la testostérone testiculaire.
Le mécanisme de l'érection
Le pénis ou verge est constitué d'une enveloppe contenant les corps caverneux et spongieux, qui entoure l'urètre et forme le gland. L'érection, pendant laquelle le pénis se comporte comme une "éponge active" comprend plusieurs phases : les fibres musculaires lisses du tissu érectile des corps caverneux se relâchent ; sous l'effet des stimulations le débit artériel augmente (vasodilatation) et les corps caverneux se remplissent de sang (tumescence) ; quand ils sont pleins, la phase de rigidité est maintenue jusqu'à ce que le sang reparte par les veines (détumescence). Les troubles de l'érection sont favorisés par la consommation de tabac et d'alcool, par des états pathologiques (diabète, hypertension, surcharge lipidique), par certaines interventions chirurgicales et par l'absorption de certains médicaments.
La sexualité des hommes à l'adolescence induira celle qu'ils auront adulte
L'adolescence est une période de conflits, de marginalité (plus enfant, pas encore adulte) d'éveil des besoins sexuels, de la vie imaginaire, des incertitudes (révolte contre les parents).
La métamorphose relationnelle et sociale est source d'angoisses (peur de se montrer, peur de la nudité dévoilée, etc.). C'est une phase de grande fragilité dont les conséquences peuvent être redoutables : repli sur soi, fugues, échecs scolaires, tentatives de suicide.
Période d'évolution libidinale, la puberté est la phase phallique (surinvestissement du pénis, apogée de la transformation génitale) pendant laquelle l'adolescent apprend à connaître son appareil génital (zones érogènes, érections, éjaculations). Il a un accès volontaire au plaisir par l'imaginaire, et la masturbation devient un moyen de se libérer des pulsions sexuelles, en l'absence de partenaire.
Le premier flirt et le premier rapport sexuel laissent une empreinte indélébile et l'ensemble de cette période de maturation sexuelle conditionne irrémédiablement le comportement sexuel à l'âge adulte. L'adolescent est particulièrement vulnérable pendant cette période (psychoses, névroses, maladies sexuellement transmissibles, sida).
L'andropause
Distincte du simple vieillissement, des perturbations sexuelles isolées, voire de la sénescence masculine, l'andropause associe dysérection et/ou éjaculation insuffisante à des perturbations organiques liées à une baisse prouvée de l'androgénicité, qui traduit un état de déficience hormonale manifeste des testicules.
L'androgénicité est l'expression de la sensibilité des cellules de Leydig du testicule à la stimulation par la LH et de la disponibilité des androgènes actifs, notamment la testostérone libre.
À un âge avancé, la vascularisation testiculaire diminue et le tissu de Leydig, producteur de testostérone, vieillit.
Des facteurs s'ajoutent comme : le stress, la maladie chronique, l'obésité, la baisse de l'activité physique, la chute des stimuli sexuels.
Les modifications psychologiques sont marquées par une sensation d'asthénie, une fatigabilité, une diminution de la productivité, un manque de concentration, des troubles du sommeil voire un syndrome dépressif naissant.
L'activité sexuelle perd de son attrait (baisse de la libido) et les érections matinales et nocturnes subissent une nette diminution ; les pannes érectiles sont fréquentes lors des rapports sexuels, malgré une stimulation érotique suffisante.
Cette période est parfois marquée par l'apparition de bouffées de chaleur, d'une atrophie cutanée ainsi que par des modifications de la masse musculaire.
Les symptômes de l'andropause surviennent progressivement. Le diagnostic s'appuie sur des perturbations biologiques : diminution du taux de testostérone plasmatique, de la dihydrotestostérone, de testostérone libre et une augmentation de la LH et de la FSH.
Le traitement consiste à rétablir un taux physiologique de testostérone par l'administration d'androgènes.
Les atteintes de l'appareil génital masculin
L'andrologue peut aider les patients angoissés à l'idée que le trouble qu'ils présentent touche une partie de leur corps aussi imprégnée de schémas culturels et dont ils ont honte de dire les faiblesses ou les défaillances.
En conclusion, les hommes ainsi que les femmes sont soumis à des bouleversements biologiques et hormonaux, pour lesquels existent quelques solutions médicamenteuses, chirurgicales et psychologiques, auxquelles il faut ajouter une hygiène de vie qui comprend une alimentation variées et légère en lipide, la pratique d'un sport, et surtout quelque chose de l'acceptation que sur notre planète tout se transforme et que sans résignation, mais lucidement il nous faut l'intégrer.
En attendant cette immortalité physique dont parle les scientifiques dont certains travaillent sur « l'apoptose », soit la mort programmée des cellules, on ne peut que suggérer de considérer la vie dans ce qu'elle a de positif.
Quelle que soit la forme des corps, ce sont toujours l'esprit et l'âme des gens qui portent les bonheurs, induisent les amours, les engagements, les enthousiasmes et les passions.