Algérie, nous avons tout perdu.
Nous, les Européens et les Français, ouvriers, artisans, agriculteurs, expédiés de métropole vers l’Algérie pour mettre en valeur cette colonie, avons également été exploités par la France et, au contraire des Algériens, qui eux ont eu la chance de tout garder en 1962, nous avons tout perdu.
*Nous n’avons donc aucune repentance à offrir, aucune reconnaissance à proposer.
*Nous n’avons massacré personne en Algérie, bien au contraire, nous avons été massacrés à Sétif, à Guelma, à Khenattra, à El Halia, rue d’Isly, à Oran et, après le « cessez-le-feu » unilatéral du 19 mars 1962, offert par vous, la France, sous l’œil indifférent de votre armée qui est restée l’arme au pied.
*Vous avez eu raison, Monsieur le Président de la République Française, de souligner tous ces massacres des armées françaises durant 132 ans et de passer sous silence des « incidents mineurs » qui ne concernent que quelques milliers d’enlèvements, de tortures, d’égorgements, d’assassinats, perpétrés par l’ALN et le FLN que vous venez de serrer dans vos bras et d’honorer au cours de ces dernières 48 heures.
*Vous avez eu raison de vous incliner devant « LE » disparu Maurice Audin. Mais quand vous inclinerez-vous devant les 3000 et quelques « disparus » européens et français d’Algérie ?
Au cours de ce « voyage de mémoire » à Alger vous êtes-vous souvenu qu’après la conquête ce sont les « socialistes » qui ont fait de l’Algérie une colonie de peuplement à la fin du XIXème siècle ? Mais qu’également en mai 1945, lors des massacres que vous avez soulignés, c’était la « gauche » qui gouvernait la France.
Raoul Volfoni - (Manuel Gomez) FaceBook
ET nous, nous demandons la repentance pour tous nos soldats tués et souvent mutilés. pour les civils assassinés dans des attentats sanglants. Pour tous les Français enlevés et disparus après mars 1962. Pour les harkis massacrés.
ET aussi pour
- L'assassinat d'Emmanuel Didion, 25 ans et de François Barthelet, 32 ans, géomètres français. 21 septembre 1993, Oran.
- Max Barbot, 67ans, assassiné à Larbaa, le 7 décembre 1993.
- Olivier Quemeneur, journaliste français, assassiné par balles à la Casbah d'Alger, le 1er février 1994.
- Joaquim Grau, libraire, tué par balles par des hommes armés qui réussiront à prendre la fuite, 21 février 1994.
- Roger-Michel Drouaire et son fils Pascal Valéry, tués à Birkhadem, le 22 mars 1994.
- Monique Afrit, ressortissante française, épouse d’un Algérien, àgée de 45 ans, et mère de 3 enfants, assassinée par balles le 18 janvier 1994.
- Soeur Paule-Hélène Saint Raymond, 67 ans, assassinée à la Casbah le 23 mars 1994.
- Henri Vergès, religieux enseignant français, mort assassiné à Alger le 8 mai 1994.
- Cinq citoyens français (trois gendarmes et deux employés d'ambassade) tués à la Cité Aïn Allah à Dely Ibrahim (Alger) le 3 août 1994.
- Jean-Pierre Manière, citoyen français, égorgé le 2 octobre 1994.
- J.F Marquette, commerçant français, retrouvé assassiné le 1er novembre 1994.
- José Belaïche, tué au square Port Saïd à Alger, le 22 janvier 1994
- Christian Chessel, Jean Chevillard, Charles Deckers, Alain Dieulangard mitraillés à - Tizi-Ouzou en Kabylie 27 décembre 1994.
- L’assassinat des époux Jourdan, Louis et Gaby, en juin 1995 à Alger.
- Les soeurs : Bibiane et Angèle-Marie assassinées en revenant de la messe le 3 septembre 1995 à Alger.
- Odette Prévost, nonne, abattue près de chez elle par un inconnu, en Algérie le 10 novembre 1995.
- Les 7 moines de Tibhirine retrouvés décapités dans la nuit du 26 au 27 mars 1996.
- Pierre Claverie, prêtre dominicain assassiné le 1er aout 1996 en Algérie.
- Camille photographe de presse de 43 ans ex compagne de Cheb Mami, séquestrée avec tentative d'avortement forcé. 2005
- Pierre Nowacki, 57 ans, ingénieur français tué près de Lakhdaria (est d'Alger) dans un attentat à la bombe, juin 2008.
- Lies Hebbadj ressortissant algérien mis en examen 9 juin 2010 pour viol avec violences sur son ex compagne (déjà accusé de fraudes aux aides sociales).
- Marie-Louise et André Michenaud, sauvagement assassinés en septembre 2011 à Maurepas (78) par un ressortissant Algérien.
- Les victimes de Mohamed Merah, 3 militaires et 4 civils dont 3 enfants, Toulouse mars 2012.
A lire:
d’Olivier MaestratiAlgérie, la mort d’une armée
L’armée française est-elle morte en Algérie ? Certainement pas. Y a-t-elle perdu une partie de son âme ? Vraisemblablement et cet ouvrage tend à le démontrer. La guerre d’Algérie a infléchi l’histoire de ce corps d’état. Les concepts politiques, dissociés théoriquement du cadre militaire interviennent de plain-pied dans la lutte contre-révolutionnaire que mènent les officiers depuis la guerre d’indochine. Les cadres des unités combattantes surtout parachutistes et légionnaires, s’immiscent dans la vie politique et publique de la nation au point d’être à l’origine de la création d’une république en mai 1958 et de vouloir renverser son président en avril 1961. plusieurs années de recherches, des archives inédites et de longs entretiens avec les acteurs de l’époque tels que le général Brothier, les colonels Argoud, Broizat, Ceccaldi, Lecomte, les commandants Robin et Saint Marc, nourrissent l’analyse de cette période tragique. Alger, avril 1961, la mort d’une armée d’Olivier Maestrati – 311 pages
Olivier Maestrati est né en 1958. enseignant et chercheur de formation, ses spécialités sont l’Histoire contemporaine et la polémologie.