Histoire de TGV
Histoire de TGV par Solange
Il était là, planté entre deux quais et dans quelques minutes, ils s’enfuiront ensemble vers des cieux indigo.
Léa le regarda comme l’on regarde celui que l’on aime et comme à chaque fois, elle le trouva beau.
Elle s’élança, oubliant le sac qui lui cisaillait l’épaule, pestant contre ses talons, mais heureuse. Arrivée devant lui, elle repris sa respiration, perçue la douleur de son épaule, jubila d’être arrivée à temps. Son TGV était bien là, voie C, et elle ne l’avait pas raté.
- Les trains sont comme les navires, toujours un jour, ils s’en vont…
Il avait dit ça en s’approchant à la toucher, faut dire qu’elle était devant la porte du TGV et qu’elle gênait.
L’homme qui venait de parler éclata de rire
- Rien ne sert de courir… !
Cet inconnu se fichait d’elle, mais, il ajouta gentiment en prenant son sac
- Donnez, je vais vous aider. Quelle place ?
- 93, et vous ?
- 94.
Le hasard, vous y croyez ?
Ils échangèrent leur fauteuil parce que Léa préférait la fenêtre, mais ce n’est que lorsque les blés défilèrent bucoliques et paisibles que Julien sortit un bloc sur lequel il écrivit « Ce matin j’ai rencontré la femme de ma vie » et que Léa le regardant écrire, le trouva beau. Mais, beau vraiment.
Solange