Hélène Grimaud : Le respect de la vie au-dessus de tout
Elle jouait avec les loups et sur les touches de son piano avec autant de plaisir que nous avions et avons toujours à l’écouter transformer le solfège en divin.
Belle, regard aigu pareil à ceux de ces loups qu’elle a tant aimés, elle traverse le monde et les méridiens si discrètement que l’on pourrait ne pas la voir.
Mais voilà, au-delà de son talent de pianiste et de son interprétation des musiques les plus difficiles à jouer et à exprimer, il émane d’elle une force et une intelligence que le moindre de ses propos confirme.
Les loups pour lesquels elle créa une fondation destinée à les protéger eux qui disparaissaient, la musique et son piano avec qui elle passe des heures à travailler jusqu’à ce qu’à l’entendre nous ne percevions ni sa technique ni son labeur, juste la beauté du son, celle des sentiments et des émotions, celle de ses mains vivent dont la légèreté apparente sur le clavier ne montre pas la force physique toujours nécessaire aux pianistes, celle de son visage intense au-dessus du clavier.
Celles (et ceux) qui sont musiciennes savent combien d’heures et d’heures de travail, combien de mois et d’années, il faut parfois pour seulement approcher une œuvre et son créateur, hors pour parvenir au niveau d’excellence où elle a placé sa propre barre et cette perfection vers laquelle elle tend, que nous, nous ressentons du divin, Hélène Grimaud fait ça à plein temps. En dehors des concerts spécifiques, elle travaille sa musique. La musique.
Alors qu’elle aie trouvé du temps pour s’intéresser à la protection des loups, une espèce animale vilipendée dans les campagnes du monde, rendue malfaisante dans les contes pour enfants, dont nous avons tous peur par imagerie collective et historique (le loup de Gévaudan en France), c’était de l’ordre de l’impossible.
Et elle y est parvenue.
Aujourd’hui elle s’est écartée de cette dynamique des loups, mais grâce à elle, son engagement pour eux, l’énergie qu’elle a mise dans ce combat pour la protection d’une espèce en voie de disparition, on peut dire qu’Hélène Grimaud a œuvré pour l’environnement et sa sauvegarde ; qu’elle a réconcilié grâce aux loups quelque chose de l’archaïsme et de la beauté, de la nature et de la sophistication ; on peut dire surtout qu’elle a œuvré pour le respect de toute chose et de tout être vivant.
Ce qui semble être au cœur de sa vie et de ses engagements.
Et son respect des autres, par force, a entraîné le nôtre pour elle.
Lorsque Hélène Grimaud jouait avec les loups, la beauté se réconciliait avec l’archaïsme
Par Hélène Grimaud : concerto N° 2 pour piano de Rachmaninov (moderato)
Interview lifestyle, music : une femme en phase avec elle-même, toujours : écoutez, tout est dit
Lorsque Françoise Hardy s’entretint avec Hélène Grimaud, cela donna un si bel échange qu’après lecture on avait, et l’on a toujours aujourd’hui, plus de force en soi. Pour toutes les femmes qui peinent et doutent, qui ont peur, quels que soient leurs domaines ou leurs façons de vivre.
http://helenegrimaud.free.fr/francais/FrancoiseHardy.php?language=FR