Le «Hollande Bashing»
n'est qu'un leurre
François Hollande, bien qu'un peu, tout petit peu, boosté dans les sondages avec l'opération Serval au Mali peut se réjouir, il est bien le président des français. Preuve en est, sa cote et celle de son premier ministre est basse et il se fait allumer quotidiennement par les journaux français et étrangers qui soulignent son «incompétence, manque de charisme, immobilisme etc...» Et le président de la France est toujours traité ainsi: Chirac? Détesté pendant ses deux mandats, regretté après l'arrivé de Sarkozy. Sarkozy encore plus enfoncé que Chirac, quoique lui n'est toujours pas regretté si on en crois un récent sondage (les deux tiers des français ne souhaitent pas le voire se présenter en 2017), mais attendons un peu, il ne saurait tarder avant que les « il était quand même mieux que l'actuel » ne commencent à progresser dans l'opinion publique. Et donc Hollande, l'actuel tenant du titre fait les frais de la propension des français à tout attendre de leur monarque républicain et de leur désir de le décapiter quand inévitablement il se révèle ne pas être un super héros.
Dans l'espace mondialisé qui est le notre, la puissance du politique est bien faible face à l'intrication des multiples intérêts, parfois convergents, parfois contraires, des entreprises transnationales. Ce n'est pas nouveau, mais nous avons tendance à l'oublier à chaque élection présidentielle. Rajoutez à cela une population de 65 millions de français, qui au delà de leurs différentes sensibilités politiques, origines ethniques et tendances religieuses, réalisent l'union sacrée par leur amour commun de la grève, de la manifestation et plus généralement de la râlerie.
Mais que voulez-vous donc qu'il fasse ce pauvre monsieur ? Il ne va pas attaquer tout seul la Chine parce que ce pays ne respecte aucune règles en terme d'écologie, de droit des travailleurs et sous-évalue sa monnaie.
Il ne peut pas plus empêcher le Qatar d'acheter des entreprises françaises.
L'administration est trop lourde et trop coûteuse ? Imaginez un licenciement massif dans la fonction publique. Maintenant imaginez les grèves monstrueuses, la France paralysée pendant des semaines voire plus. Imaginez tous ces anciens fonctionnaires au chômage, ne payant donc plus d'impôts, recevant des aides pour subvenir à leur besoin.
La justice et la santé publique sont de mauvaise qualité ? Il n'y a pas assez d’hôpitaux de proximité, de places en maternité, de juges d'application des peines, de places de prison ? Finalement il n'y aurait pas assez de fonctionnaires ?
L'immigration est trop importante ? Mais comment voulez vous rendre imperméables des frontières ?
L'horrible vérité est que nos politiques n'ont que peu de leviers pour influer sur la crise économique mondiale, et que nous leur laissons peu de marge de manœuvre pour utiliser ceux qui leur restent.
En accablant Hollande, ou ses prédécesseurs, nous nous leurrons sur le monde dans lequel nous vivons. Et nous nous ôtons ainsi toute chance d'identifier les problèmes et d'inventer des solutions.