C’est Noël et j’hésite…
C'est Noël...
Et j'hésite...
Parler des yeux écarquillés des enfants devant les vitrines illuminées ? Des feux de cheminée ? Des chocolats et des mets savoureux qui sont préparés pour ces jours uniques de l'année ?
Parler de neige et de flocons guettés comme un signe du ciel offert pour apaiser nos doutes, parce que, lorsque Noël recouvre de blanc les rues de nos villes, accrochant mille lucioles aux fenêtres et aux toits des maisons, c'est comme une récompense, un cadeau, la preuve que le divin existe avec la bienveillance, la mansuétude, le don... l'amour.
L'amour...
Celui qui unit et porte à aimer l'autre plus que soi, celui qui ne compte pas, ne comptabilise pas, qui ouvre sa porte aux mendiants, qui recueille l'enfant sans famille, le sdf du trottoir, le voisin isolé, l'ancien abandonné.
L'amour qui fait mettre une assiette en plus sur la table pour ce frère humain démuni et perdu qui demanderait du chaud et du pain.
Il y a dans les trois grandes religions du monde : l'Islam, le Judaïsme et le Catholicisme, la même inquiétude pour l'homme et le même élan d'amour pour lui.
Je ne parle pas de prières ou d'Eglises, mais de pensées universelles, de celles qui aident les hommes à vivre dans leur quotidien, avec l'acceptation de l'autre et des différences, avec des mains tendues pour remettre debout ceux qui tombent.
Il y a tant d'indices dans ces trois pensées qui nous permettraient de vivre bien ensemble...
Le problème reste la lecture que l'on en fait. Rébarbative par les clergés de toutes obédiences et inexacte voire contradictoire dans les écoles.
Nous reste « le libre arbitre ».
Ce que propose le Judaïsme qui conseille de contester si l'on n'est pas d'accord, de réfléchir et de se faire sa propre idée.
Il y a comme ça toutes sortes de façon d'être et de faire qui en ces jours de Noël retrouvent leur fonction originelle.
La messe de minuit avec sa communion autour de l'enfant-né, nous rappelle à l'humilité et au dénuement tandis que les trois cyprès plantés près des maisons provençales préviennent les malheureux qui passent, que là ils seront reçus, nourris et réchauffés.
Vraiment toutes sortes de rites fondateurs et communs aux hommes, d'où qu'ils soient.
Je vous l'ai dit, c'est Noël, et j'hésitais à parler du beau et du bon, du plaisir, d'agapes et de nourriture, alors que si nombreux sont ceux qui ont faim et froid, ceux que la douleur submerge, ceux qu'on assassine, qu'on viole, qu'on ignore et qui crèvent sur les trottoirs...
C'est Noël et j'hésitais, mais je sais aussi que vous comprendrez, parce qu'en ces jours uniques, sous la neige ou pas, tout est toujours à imaginer, à créer, à inventer...
Tout est toujours possible !
D'ailleurs, j'ai un cadeau pour vous.
Je suis revenue depuis peu de ces îles posées sur l'eau comme des âmes émergées ; j'ai vraiment eu du mal à quitter les étoiles du sud, alors, après avoir traîné les pieds pour rentrer, j'ai fini par les emporter...pour moi, et pour vous.
J'espère qu'elles illumineront vos fêtes de Noël de toute la quiétude et la joie qu'elles contiennent.