SCIENCES :
Les traumatismes s’impriment sur les gènes, et se transmettent comme une hérédité naturelle
Des études ont démontré que les gènes, ces gènes transmis par nos ascendants, porteurs de notre hérédité et que nous imaginions acquis et stables, inaltérables pour toute notre vie, sont en fait soumis, au même titre que notre psychisme, à tous les traumatismes, détresses, souffrances, bonheur et joie que nous rencontrons. Tout ce que nous ressentons de fort et de violent se trouve mémorisé sur nos gènes et intégré comme une hérédité transmissible pendant plus de soixante ans.
Des résultats qui bousculent toutes les théories Freudiennes, Lacaniennes et psychanalytiques en général, mais aussi les autres méthodes d'investigation mentale.
Ces études, liées à celle du génome, mettent en évidence les marqueurs que les traumatismes produisent et qui seraient à l'origine de la répétition des névroses et de leur récurrence. Il y a sans doute là aussi des exceptions qui confirment la règle, mais d'une façon assez générale, les enfants battus et violés frappent et violent un jour, les enfants abandonnés abandonnent, les racistes engendrent des racistes, tandis que des guerres et des batailles, des rivalités dont on a oublié l'origine, jusqu'à en inventer d'autres pour s'y tenir, s'éclairent autrement, se comprennent mieux et peut-être enfin.
Seulement les hommes passent trop souvent derrière les outils qu'ils s'inventent et ce qui devrait les aider devient leur fer de lance, un autre pouvoir pour la maîtrise de ce qui les intéresse. Alors, alors j'appréhende un « Meilleur des mondes » à portée de mains et de manipulations génétiques.
Parce qu'ils touchent à la vie et à la mort, les hommes de science sont inscrits dans le pouvoir et la maîtrise des choses. Sauront-ils résister au désir de posséder « la création » ?
Nous savons tous maintenant que les secteurs de la recherche sont des terrains durs où se conjuguent des intérêts d'hommes désireux de puissance et de gloire. Que feront ces mandarins de la science des nouvelles données génétiques qu'ils ont entre les mains.
Sauront-ils résister aux pressions politiques qui ne manqueront pas de les assaillir ?
Et que nous restera-t-il de décision pour empêcher la dénature, la transgression et ce qui pourrait être le viol de la mémoire et de la pensée des hommes ?
En fait il nous faudrait inventer des lois nouvelles à chaque avancée scientifique sinon comment limiter ce que nous serons capables d'oser ? La thérapie génique contient déjà le choix de la couleur des yeux et des cheveux des enfants, leur taille et la couleur de leur peau, irons-nous jusqu'à créer des cohortes d'hommes modifiés et adaptés à des domaines précis comme celui de la guerre ? Produirons-nous des hybrides, moitié homme, moitié animal, sur des champs dévastés d'herbes et d'arbres devenus carnivores ? Serons-nous cannibales en mangeant une tomate manipulée avec un gène humain et un gène humain greffé sur une rose la fera-t-elle pleurer ?
Shakespeare avait tout compris de la nature humaine. Le Songe d'une nuit d'été n'est pas une fable, mais un morceau de la vraie vie sur laquelle nous naviguons à vue entre les anges, les diables et les farfadets.