Assemblée contrôlée, opposition muselée !
Dans quelques jours il y aura les législatives, avec la possibilité de redistribuer les forces gouvernementales. C’est une nécessité dans un pays de droit d’avoir des oppositions, pour éviter les lois arbitraires, les tyrans et les dictateurs.
Pourtant c’est sans complexe que l’appareil du parti PS Hollande fait campagne et demande à tous les Français de lui offrir l’Assemblée, seul pouvoir qu’il ne détient pas encore, ayant déjà sous contrôle le Sénat, les régions et les villes.
Mais, au vu de la façon dont s’est opérée l’élection de F.Hollande, pouvait-on espérer autre chose que ce manque de respect absolu de la République et des Français, lui qui embrouilla d’interruptions intempestives le seul débat qui aurait permis de mieux comprendre à l’heure du choix ?
François Hollande, représentant docile de l’appareil d’un parti, comme au bon vieux temps du bolchevisme, des Stasi et autres goulags, a gagné la présidence française en appliquant de vieilles recettes à peine revisitées.
Grâce à la force d’un appareil PS omnipotent et omniprésent arrimé à des gauches orthodoxes avec lesquelles il va devoir composer, grâce à la CGT, le plus grand syndicat communiste de défense des travailleurs, qui pour ce faire a trahi sa fonction de défenseur des pauvres contre un peu de pouvoir au sommet, et grâce aussi à un Mélenchon aux accents staliniens (dans de gigantesques meetings payés par qui ?) François Hollande a été élu.
Mais, son élection ne s’est pas faite sur sa personnalité, ses idées ou ses projets, ils sont flous ou impossible à appliquer de l’avis de tous, elle s’est faite sur la colère des Français savamment orchestrée et récupérée par l’appareil PS, et sur des accusations constantes contre son adversaire proposé comme le bouc émissaire et l’exutoire de toutes les peurs et difficultés actuelles ; elle s’est faite aussi sur la récupération oiseuse d’idées universelles reprises à son compte dans un lyrisme là aussi orchestré dans les moindres détails par son parti : pour exemple l’image d’Epinal que fut Tulle avec sa cathédrale en arrière plan.
Rien ne fut laissé au hasard pour frapper les esprits, ni les phrases et les intonations mitterrandiennes, ni les couleurs, ni même la petite voiture Scenic de son déplacement.
Et alors que les Français en colère contre Sarkozy et ayant voté Hollande par rejet de l’autre, attendent du nouveau Président une considération et des égards perdus, c’est un homme sous emprise qui prend la pose présidentielle, encadré et géré par un appareil PS qui lui a dévolu le rôle de « l’humble », au moins jusqu’aux législatives.
Des législatives où sans souci de l’équité nationale et de l’équilibre avec une nécessaire opposition, le PS veut gagner en contrôlant tous les pouvoirs. Disposant actuellement de l'ensemble des pouvoirs (exécutif, Sénat, régions, départements, grandes villes) le PS et Hollande veulent aussi le contrôle de l’Assemblée. Le prétexte ? Gouverner mieux !
Mais, depuis quand la concentration des pouvoirs dans les mains d’un seul homme et d’un seul parti a-t-elle généré autre chose que des dictatures et des dictateurs ?
Si les Français cèdent à ces chants dévoyés et donnent l’assemblée au nouveau gouvernement, ils n’auront plus aucune latitude pour s’opposer à l’appareil PS et à Hollande.
Sans opposition pour établir l’équilibre et porter d’autres idées que les leurs, ils pourront décider arbitrairement de toutes les lois et réformes de la République, alors même que la République a mis en place des pouvoirs d’opposition et de contrôle pour empêcher les dictateurs, les monarques et les tyrans de prendre le pouvoir.
François Hollande a utilisé les valeurs républicaines pour sa campagne, il les a clamées haut et fort, il est temps qu’il mette en adéquation ses paroles et ses actes. Qu’il se souvienne que l’opposition est un droit inaliénable et qu’il n’a pas le droit lui de le dévoyer et de le subtiliser à son profit et à celui de son parti.