Vous avez dit sécurité et traçabilité? Christian Duteil 
«La bourse de la vache est plus utile que les dogmes : pour en faire des engrais» (Mao Tsé Toung) Sécurité alimentaire et traçabilité ont été les deux mamelles du dernier Salon de l’Agriculture à Paris. A tel point que dans tous les stands, les nombreux visiteurs n’avaient que ces deux mots à la bouche après le scandale des lasagnes au bourrin. Alors que dans cette sombre affaire, il y avait tromperie sur la marchandise plutôt que risque pour la santé. Vrai-faux / faux-vrai Par Christian Duteil 
«Dans le monde réellement renversé, le vrai est un moment du faux» (Guy Debord) La vérité n’est pas de ce monde, mais tout de même nous vivons une drôle d’époque de communication tous azimuts qui dit tout et son contraire. A tel point que nous y perdons notre latin (enfin ce qu’il nous en reste !) à l’heure où le pape Benoît XVI qui n’est plus infaillible démissionne et où tous les médicaments sans ordonnance pourront être désormais commercialisés sur Internet. Où Chateaubriand s’occupe lui aussi du sort de Florence Cassez Par Christian Duteil 
En France, pays de vanité, aussitôt qu’une occasion de faire du bruit se présente, une foule de gens la saisissent: les uns agissent par bon cœur, les autres par la conscience qu’ils ont de leur mérite. J’eus donc beaucoup de concurrents: ils sollicitèrent, ainsi que moi, de Madame Florence Cassez, condamnée au Mexique à 60 ans de prison pour trois enlèvements, l’honneur de la défendre et si possible de la sortir de ce mauvais pas.
2013 et la fête du serpent «nous sommes tous des serpents» Christian Duteil 2013 est l’année du serpent pour les Chinois. Selon leur horoscope, le serpent entre dans l’univers temps le 10 février 2013 et n’en partira que le 30 janvier 2014 . Mais, depuis que le monde est monde, on a toujours adoré et haï le serpent, symbole ambivalent par excellence. Jusqu’à la fin du Moyen Age, une secte a adoré près de Saint-Jacques-de-Compostelle les dieux serpents provenant du tréfonds de la terre. Aujourd’hui encore, on pratique la danse du python (ou « Python Molure ») en Indochine. Guidé par l’érudit Alfonso Dinola, professeur d’anthropologie à l’Université de Naples, nous avons traqué et relaté pour vous la fête du serpent dans les Abbruzes, à Cocullo, près de Sulmona, en Italie. L’exotique itinéraire intime d’un écrivain voyageur Gil Jouanard Activité sédentaire et strictement statique, l’écriture chargée d’ambition littéraire est pourtant l’une des plus raffinées parmi les façons de voyager. Elle est aussi celle dont la portée ne connaît aucune limite spatiale ou temporelle. L’univers entier se tient et se livre au bout de la plume (ou, désormais, à la surface de l’écran électronique, substitut du poinçon sumérien, de l’ostracon égyptien, du pinceau chinois, de la plume d’oie de Monsieur de Montaigne et de celle de métal Reverdy, ce voyageur immobile).
Les oiseaux ne chantent pas Gil Jouanard Se proposant d’expliquer « pourquoi les oiseaux chantent », le naturaliste et ornithologue Delamain, authentique poète des sciences d’observation, s’employa à démontrer que la « gent ailée », ainsi qu’on la nomme conventionnellement, ne chantait pas, au sens strict du verbe « chanter », mais produisait des sons inarticulés, occasionnellement harmonieux à nos oreilles et évocateurs d’agréables situations pour notre imagination analogique.
L’alouette est sur la branche… Gil Jouanard Sans doute l’oiseau doit-il au fait que son mode de communication, sinon d’expression, donne toutes les apparences d’un chant sa présence si fréquente et si remarquable dans la musique, de Janequin à Messiaen en passant par Beethoven, Schubert et des centaines d’autres grands compositeurs, sans parler du répertoire populaire de toutes les nations et de toutes les cultures.
La déferlante regressive et tyranique (ou encore le retour du bâton) Gil Jouanard Ces jeunes gens, issus des « cités d’urgence » qui cernent la commune de Paris de leur sourde menace, ne sont pas assis entre deux cultures, contrairement à ce que l’on prétend. Certes, leurs parents ou leurs grands-parents sont nés dans le Sous ou en Kabylie, au Mali ou au Sénégal. Mais, venus déjà dépossédés de la culture arabo-berbère ou négro-africaine de leurs ancêtres, ils n’auront su leur ouvrir l’accès à cette mémoire et à cette langue qui, durant des siècles, avaient structuré les pensées, les rêves et les sentiments des aïeux fondateurs d’un mode de vie longtemps resté traditionnel avant de subir le choc des grandes invasions « colonisatrices » et supposées « civilisatrices ».
Kaleïdoscope ou caméléon souvent l’humain varie Gil Jouanard Si l’on se fie à la compétence des lexicographes, ces experts sémanticiens, la fiction est une « création de l’imagination », et donc une pure invention de l’esprit. Nul ne s’étant jamais, à ma connaissance, inscrit en faux vis-à-vis de cette définition, l’on sera fondé à la prendre pour argent comptant. Mais a-t-on bien mesuré le champ couvert par ses implications, et notamment leur répercussion sur la nature même de l’être humain ?
“Ho tanto piangatto per la bella Sylvia” Gil Jouanard Rares sont les lieux de la planète où, débarquant pour la première fois, ma curiosité livresque et ma mémoire encyclopédique ne trouvent pas matière à s’exciter.
Je ne risquais certes pas d’en manquer à Bologne, ville hautement culturelle et depuis si longtemps. Toutefois, je ne m’attendais pas à jouir de la surprise que me réservait le Musée de la Musique, et cela dès sa première salle. |
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