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Eh oui, la guerre sévit, les colères grondent et les «raisins de la colère» murissent vitesse grand V, mais dans le monde émergent des libertés nouvelles et j’ai envie de vous dire que la beauté et la tendresse toujours peuvent nous bercer, avec la force et la joie, regardez cette vidéo et laissez-vous porter par la douceur d’un monde originel, le nôtre que nous prenons si peu le temps d’aimer…


 

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L'érotisme dans un journal sérieux ?

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Lisette Vincent, institutrice en Algérie

 

lisette01

Lisette VINCENT

(1908-1999)

 

Une institutrice en Algérie au siècle dernier :

« Son rêve algérien »

 

« J’ai rêvé longtemps d’une Algérie où nous aurions vécu avec toutes ces populations mêlées, toutes ces cultures, ces coutumes si diverses qui étaient une véritable richesse ».

 

 

Encore une figure de femme emblématique à honorer, en cette année du Cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie. Lisette Vincent appartient à cette poignée d’êtres qui a cru possible la fraternité en terre d’Algérie. Chantre de la liberté, Lisette Vincent aurait eu 104 ans ce 2 mai.

Entière, frondeuse, tenaillée par la foi en l’humanisme, Lisette Vincent a utilisé sa fougue sur les champs de bataille, en Espagne et en Algérie. Elle s’est arque-boutée contre le régime de Vichy, ce qui lui valut d’être la seule femme en Algérie condamnée à mort, en 1942.

En 1990, Lisette Vincent adresse une lettre à Jean-Luc Einaudi, son biographe¹ : « J’ai rêvé d’une Algérie où nous aurions vécu avec toutes ces populations mêlées, toutes ces cultures, ces coutumes si diverses qui étaient une véritable richesse. (…) Nous avions fait de si beaux rêves… Et ces années 1962-1965 ont été si exaltantes… (…) Je suis si triste à la pensée de toutes ces années d’espoir, de lutte, de fraternité, définitivement révolues. Je suis une des dernières de cette mémoire collective. Et je partirai sans avoir vu la réalisation de mon si beau rêve algérien ! »

 

D’après le film de Jean-Pierre Lledo 

 

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Lisette Vincent, en exil ©photographie de la ville de Fontaine

 

 

Je me suis principalement inspirée des notes relatives au film que lui a consacré le réalisateur Jean-Pierre Lledo en 1997-98 : « Lisette Vincent, femme algérienne », avec qui elle fit son retour en Algérie lors du tournage.

Jean-Pierre Lledo rapporte : « Quand je rencontre pour la première fois celle qui a fait partie de l’Olympe de mon enfance, une chose me frappe d’emblée : cette vieille dame qui chaque matin se récite plusieurs poèmes en diverses langues après sa séance de yoga, est toujours en lutte. Contre qui désormais, sinon elle-même..? Singulier combat où vaincre supposait sa propre défaite. Mais peut-on filmer un héros, sans évoquer ce dont tôt ou tard il doit s’acquitter

 

Pour Jean-Pierre Lledo, le rêve de Lisette Vincent, c’est surtout « la preuve que face aux clivages ethniques de la colonisation française et du nationalisme algérien, une autre Algérie était possible où juifs, pieds-noirs et arabo-berbères auraient pu vivre ensemble. Si l'Algérie devint indépendante, sans pouvoir être fraternelle, il n'en demeure pas moins que des femmes et des hommes avaient conçu et vécu ce rêve de fraternité, qui aujourd'hui semble avoir disparu et même n’avoir jamais existé… 

 Lisette était spéciale, plus une anar qu'une communiste, je dirai une extrémiste du discours, ce qui ne retire rien de toutes ses qualités. Elle avait du mal à mettre en mots, ce qui ne collait pas avec son discours, ainsi par exemple, quand elle quitte l'Algérie. Elle n’a jamais pu me dire pourquoi, réellement. Quand j'ai fait ce film, j'étais au début de ma propre remise en cause, et  donc je n'ai pas trop questionné son discours anticolonialiste ; de plus comme elle était têtue, elle aurait mis fin au tournage ! »

 

Au cours d’un entretien qui deviendra un documentaire d’une heure quarante, Lisette confie au réalisateur les heures intenses d’une vie vraiment peu ordinaire.

 

 

 

Son Credo : la fraternité

Née le 2 mai 1908, en Oranie, près de la frontière marocaine, au sein d’une famille de colons, l’institutrice Lisette Vincent va devenir une pionnière en important dans les années 30 les méthodes pédagogiques nouvelles : imprimerie à l’école, méthode Freinet…

À la fois intrépide et modeste, Lisette Vincent est également naturiste, favorable aux idées de "progrès". On la retrouve ainsi à Barcelone, en 1938, parmi les Brigades internationales, aux côtés des Républicains. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Lisette Vincent participe à la reconstitution du Parti communiste algérien (PCA), ce qui lui vaut d’être emprisonnée et torturée. Désormais militante de l’indépendance de son pays, elle en deviendra citoyenne au cours de l’été 1962, et sera nommée inspectrice de l'Éducation.

Elle est membre fondateur de l’Union des Femmes Algériennes qui sera normalisée après le coup d’Etat du 19 juin 1965 du colonel Boumediene.

Elle choisit l’exil en France en 1972, sans parvenir à faire son deuil du beau rêve algérien auquel elle avait dédié sa vie.

Lisette Vincent s’est éteinte le 13 juillet 1999, à Fontaine, dans la Drôme.

 

Pourquoi l’exil ?

Une question me taraude, qu’est-ce qui a poussé cette femme au caractère bien trempé à s’exiler volontairement loin de sa terre natale bien aimée où, de par son engagement, elle avait été acceptée ?

Peut-être n’a-t-elle pas supporté les dérives sectaires et les tabous qui obscurcissaient de plus en plus l’horizon algérien, amputant le pays de sa mémoire authentique ?

Mais y a-t’il une mémoire collective authentique, c’est-à-dire suffisamment loyale, sorte de scintigraphie qui ferait apparaître l’essentiel d’un moment donné de l’histoire, de façon purement scientifique, donc fiable ?

Les souvenirs, on le sait bien, sont un agglomérat d’émotions épinglées sur le vif, d’autant plus marquantes qu’elles auront été traumatiques _ peines ou joies _ qui restent ainsi figées dans un flou de plus en plus renforcé au fur et à mesure que le temps passe ; alors, à notre insu, on va réinventer l’événement initial et si on juxtapose toutes les bribes de souvenances de ce même événement, des uns et des autres, telles un kaléidoscope, il semble bien irréaliste de pouvoir compter sur la constitution d’une mémoire collective relatant fidèlement la réalité ! C’est ainsi que la vérité dérive insensiblement vers le men-songe. Et c’est ainsi que s’écrit l’Histoire… avec la mémoire fragile des hommes.

 

Lisette Vincent n’est plus là pour répondre. Alors, j’ai imaginé un dialogue entre nous, laissant mes questions muettes pour l’écouter dire… :

 

«  J’ai été une femme d’engagement. Née dans le bled, sur une terre sèche, gourmande de ses orages torrentiels et fugaces qui brutalisaient sa chair, la gorgeant d’une sève fertile, pour ensuite exhaler un parfum violent dont l’absence hante mon exil… Ah, cette odeur de terre mouillée ! La respirer me rendait l’égale des divinités et, petite fille, je dialoguais avec le Dieu des trois religions… Il était Celui qui pouvait nous rassembler mais nous n’avons su ni écouter, ni persévérer dans notre quête de la fraternité.

Quand on grandit sur une telle terre, comment ne pas se sentir pousser des ailes, en de somptueuses épousailles avec sa chair, son esprit …? On m’a dite mystique. Je n’étais qu’une amoureuse… je ne sais chérir qu’à genoux !

Je n’ai pas compris que l’on puisse faire des différences entre les diverses composantes qui peuplaient le pays. J’ai interrogé mes parents, j’ai interrogé mes grands parents. J’ai même interrogé le vieux sage, tout immaculé dans sa djellaba dont il rabattait le capuchon à l’heure du grand soleil, quand, assis sous le micocoulier, les yeux clos, il égrenait son chapelet en bois aux cents grains polis par ses doigts secs, lui qui m’avait expliqué : “Sur chaque grain on affirme une qualité d’Allah: le Seul, le Sage, l’Omniscient, le Généreux, le Créateur, le Juge, le Maître des mondes... Tu dis cela quatre-vingt-dix-neuf fois et enfin sur le plus gros, tu dis : Allah!”, même lui, à mes  pourquoi, il répondait comme tous ces adultes que j’interrogeais : Parce que. C’est ainsi, voilà tout.

Cela ne pouvait me satisfaire.

J’ai grandi et mon cœur n’arrêtait pas de se casser dans ma poitrine. Je voulais sauver le monde. Cela me faisait mal.

Alors j’ai choisi d’éduquer les enfants des autres. La vie était trop ingrate pour que j’apporte ma contribution charnelle. Mon ego ne réclamait pas d’extension mais ma soif de justice, elle, exigeait tout.

J’ai choisi les enfants Arabes. Dans les années 20, on ne les voyait pas à l’école. On m’a même dit : leurs familles ont honte de leur pauvreté… Alors je suis allée les chercher jusque dans les douars… ça n’a pas plu… On me l’a bien fait comprendre… »

 

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Lisette Vincent, en exil ©photographie de la ville de Fontaine

 

 

J’aurais voulu répondre à Lisette : C’était la peur de l’agnosticisme des Européens qui faisait barrage … Dès lors qu’elles ont compris que l’école républicaine ne détournerait pas leurs enfants de la religion du Prophète, les familles les ont autorisés à fréquenter l’école communale. Il y a eu dans un premier temps l’école indigène² (jusqu’en 1944) « avec de très bons enseignants, communistes souvent », me précise Jean-Pierre Lledo. (Voir Annexes).

 

Aujourd’hui, l’idéologie correcte, sur les deux rives de la Méditerranée, niant la réalité de l’époque, affirme que l’école était inaccessible aux enfants Arabes parce qu’il y avait une barrière entre les gens selon qu’ils étaient d’origine européenne ou musulmane. _ Je sais bien qu’être musulman fait référence à la religion mais Là-bas, cela désignait les Arabo-berbères. On disait couramment : les Juifs, les Musulmans et les Européens…

 

Est-ce Lisette, est-ce moi ? Qui poursuit ce dialogue imaginaire ?

« Européens, c’est là qu’on a commencé à se tromper. Les Européens, au bout de plusieurs générations, étaient forcément devenus des Africains. Ils étaient devenus des Algériens.

Pas comme on est Breton ou Catalan, du pays de France ! Non, Algérien, du pays d’Algérie.

Et puis, à partir de 1954-55, on a rajouté une couche et on a clamé « Algérie-française ».

Et là, non et non, je ne pouvais adhérer à cette vision ! Nous étions un peuple à part entière. Il était plus que temps de tourner le dos à cette Marâtre qui édictait des lois iniques depuis Paris.

Le pire c’est que soudain, tous ces miséreux, ces réprouvés, ces gueux, cette cour des miracles, ces va-nu-pieds de l’Europe, dont il fallait qu’elle se débarrasse absolument, voilà qu’ils  se sont blottis dans le giron de la France, clamant leur appartenance au coq gaulois qui n’en avait cure ! Notre drapeau n’a jamais été tricolore mais rouge, de la couleur de la misère.

Et nous avons trouvé encore plus miséreux que nous ! Nous, cette engeance honnie de nos cousins de métropole et du bassin méditerranéen, à qui nous avons abandonné nos droits et nos maigres biens ; nous, qui avons accosté un jour de 1830 sur les rivages si peu hospitaliers de cette ancienne Numidie, connue sous le nom d’état Barbaresque, de par la renommée de ses pirates qui faisaient régner la terreur sur toute la Méditerranée depuis des siècles_ une des raisons avancée par le Royaume de France pour survenir en ces terres du nord, rongées par les marécages et dévastées par les invasions successives _, qui sera nommée Algérie quatre ans plus tard…

Terre oh combien rebelle à toute tentative de domination à travers les millénaires ! Terre fière, terre altière, terre farouche…

Je t’ai tant aimée et je t’aime encore…. »

 

Jugée subversive

 

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Son père Arsène décida d’habiter à Saint-Cloud (aujourd’hui Gdyel), près d’Oran. Brillante élève, Lisette devient institutrice, en 1928, fonction dans laquelle elle se dépense sans compter, rencontrant à cette occasion des hommes dont l’idéal communiste la séduit, auquel elle adhère, ulcérée par les injustices du système colonial mis en place par Paris qui n’accorde pas les mêmes droits à tous les Algériens.

Elle enseigne à Misserghin (15 km d’Oran). Grâce à l’inspecteur de l'éducation primaire qui lui fait passer son CAP, Lisette découvre et développe les méthodes pédagogiques nouvelles, et s'initie aux théories de Montessori, Decroly, Ferrière, Piaget, dans des colloques de la Ligue Internationale pour l'Education Nouvelle où elle rencontre Célestin Freinet (1896-1966). Une rencontre capitale qui va orienter toute la carrière de pédagogue de cette femme, éprise de justice.

Ses pratiques pédagogiques considérées "subversives" parce qu'elle ouvre son école aux jeunes arabes, lui valent des mutations à plusieurs reprises. Lisette Vincent se rebelle de toutes ses convictions humanistes, de toute son espérance en ce beau rêve algérien qui l’habite depuis l’éveil de sa conscience, quand elle était encore une minuscule enfant sous le ciel immense de ces nuits algériennes uniques au monde. Elle s'engage alors dans la lutte contre le colonialisme et participe à la création du Parti Communiste Algérien (PCA).

En 1938, elle part à Perpignan, pour s’enrôler dans les Brigades internationales et se retrouve en pleine guerre à Barcelone. Obéissant à ses impulsions altruistes, Lisette s’engage comme éducatrice et infirmière, dans la guerre d’Espagne.

Mais Franco triomphe.

Condamnée, elle frôle la mort

Lisette retrouve sa ville, Oran.

Avec le Front Populaire, des campagnes de calomnies sont menées contre les instituteurs "rouges". Un mouvement d'extrême droite, antisémite, favorise la révocation de plusieurs d'entre eux ; sur les conseils de son inspecteur, Lisette Vincent prend un congé de maladie et rejoint "le Pioulier", école fondée par Célestin Freinet qui a lui-même connu la suspension de sa fonction de maître d’école.

Septembre 1939, le PCA est dissous, ses dirigeants arrêtés et internés au camp de Djenien Bou Rezg dans le désert. En aout 1941, Lisette est arrêtée. Elle est condamnée à mort en mai 1942 pour avoir participé à la reconstitution du Parti communiste. Mais en septembre 1942, les Américains débarquent à Alger, et Lisette est relaxée.

En 1954, elle prend ses distances avec le PCA, et milite au sein du syndicat des instituteurs. Après avoir signé une pétition pro-indépendantiste en juin 1956 avec d’autres collègues, elle est arrêtée et expulsée vers la France.

A sa demande, elle obtient des autorités de Rabat, un poste d’institutrice près d’Oujda et aussitôt elle adhère au FLN algérien.

Six mois plus tard, dans l'impossibilité de rentrer à Oran, où une menace de mort plane contre elle, et dont elle fut informée par son inspecteur, M. Le Cesve, elle décide de rejoindre Barcelone où elle créée une "République d'enfants" accueillant les fils et les filles des réfugiés espagnols.

 

Avec Célestin Freinet

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Lisette Vincent milite très jeune pour le droit à l’instruction des jeunes Arabes et sa relation privilégiée avec Célestin Freinet, va lui offrir la possibilité de mettre en application sa pédagogie qui entend faire de la classe un atelier, en insistant sur le rôle du travail et de la coopération dans l'apprentissage, ainsi que sur l'insertion de l'école dans la vie locale, y compris politique. Pour Freinet, l’autorité du maître est une violence à éradiquer. En effet, quand le travail de l'écolier est correctement organisé, il passionne l'élève et il n'est plus besoin d'autorité ni de discipline. Pour lui, l’éducation traditionnelle exagère le rôle des connaissances et des performances intellectuelles. On peut la comparer à l'industrie, par opposition à la nature et à l'artisanat. L'enfant est une « plante », et il faut l’aider à se développer harmonieusement, en respectant certains « invariants » de la pédagogie. Contrairement à la plupart des autres pédagogues, Freinet considère que l'enfant et l'adulte ont pour l'essentiel, la même nature. Il voit même là le premier « invariant » pédagogique. (On retrouve ce principe dans la CNV _« Communication non violente »).

 

Dans le numéro 17 du 15 mai 1938 de  “l’Educateur prolétarien”, Lisette Vincent signe un article virulent, en appel à la conscience des hommes « qui ont accepté sans frémir qu’on assassine la liberté à quatre pas » de chez eux, les invectivant pour venir en aide aux écoliers de Barcelone, en Espagne, où elle se trouve en compagnie de Freinet.

Elle y rappelle une réflexion amère que lui soumettait Freinet : «  Si les fascistes gagnent, nous serons les premières victimes, les seules victimes peut-être, car on aura besoin d’ouvriers, mais on veut détruire toute velléité de libération culturelle. »

Lisette partage sa tristesse : « Les Sans-culottes de 89 partaient de par le monde propager les idées de liberté, et nous ne sommes même plus capables d’aider les autres à défendre les idées qu’ils ont fait leurs ! Et pourtant, nous, instituteurs, nous devrions bien comprendre qu’il ne nous est plus permis d’espérer quoi que ce soit d’un régime fasciste ou simili-fasciste… »

 

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©Mahia Alonso

Photos de Lisette Vincent transmises par la Ville de Fontaine, par l’aimable intermédiaire de Jean-Pierre Lledo

 

Notes :

 

¹ Lire : « Un rêve algérien : Histoire de Lisette Vincent, une femme d’Algérie », de Jean-Luc Einaudi (Paris, Dagorno, 1994) (Rééd., Presses Universitaires de France, 2001)

² Le terme « Indigène » qualifie une personne originaire du pays où elle habite et où ses ascendants ont vécu depuis des temps immémoriaux, par opposition à ce qui y est importé.

Étymologie : Lat. indigena, de indi, ou endu, à l'intérieur, dans le pays, et gena, né, de l'inusité geno, engendrer (éditée en 1835 par l'Académie Française).

Liens :

L'éducateur prolétarien N°17 : 15 mai 1938 : http://www.icem-freinet.fr/archives/ep/37-38/38-17/ep-38-17-341.htm (article de Lisette Vincent)

Gdyel, village natal de Lisette Vincent : http://youtu.be/SwQaQKdIwA4

Oran (arabe:وهران, Wahran les deux lions), aussi appelée El Bahia (« la radieuse »), est une ville portuaire du nord-ouest de l'Algérie, chef-lieu de la wilaya du même nom sur le golfe d'Oran : http://youtu.be/eAZB9f-iyXw

Bref extrait de présentation du réalisateur d'origine algérienne Jean-Pierre Lledo (1e partie d’interview réalisé à Tel Aviv, en août 2010) : http://vimeo.com/15655639

Extrait du documentaire '' Algérie, histoires à ne pas dire '', réalisé par Jean-pierre Lledo en 2007 : http://youtu.be/ZnFflHa30ng

Algeriades

Un Rêve Algérien

Un rêve algérien : Histoire de Lisette Vincent, une femme d’Algérie

http://www.cinema-histoire.fr/media/DocumentPDF_UnReveAlgerien.pdf

 

Extraits du spectacle musical de Michèle Barbier.
Arrangements musicaux: Patrick Pernet : http://youtu.be/on9H4K1oXL4

 

Un peu d’humour avec Fellag : http://www.dailymotion.com/video/x1tn22_fellag-la-colonisation_fun

 

ANNEXES


La première école primaire supérieure de l'Algérie a été celle de garçons de Sidi-Bel-Abbès (Oran), édifiée vers 1882. Sont venues ensuite celles de garçons et de filles de Constantine, en 1885 ; enfin celle de garçons de Boufarik (Alger) et celle de filles de Blida (Alger), en 1903 et 1908 La Commission sénatoriale d'études sur l'Algérie, présidée par Jules Ferry, montre que la question de l'instruction des indigènes est une de celles auxquelles elle attache une importance capitale. Elle délègue en Algérie une sous-commission qui visite de nombreuses écoles. M. Combes, qui en fait partie, est chargé du rapport. De son côté, M. Burdeau, rapporteur du budget de l'Algérie à la Chambre des députés, étudie la question sur place. Enfin M. Léon Bourgeois, alors ministre de l'instruction publique, se rend à son tour en Algérie et se rend compte des résultats obtenus et de ceux qu'il est possible d'obtenir. Ces études aboutissent au vote d'un nouveau projet et de nouveaux crédits au Sénat et à la Chambre des députés. Le 18 octobre 1892, paraît un décret spécial qui a été le véritable code de l'enseignement primaire des indigènes de l'Algérie.

Il n'a été modifié qu'en ce qui concerne les traitements du personnel, par un décret complémentaire du 15 décembre 1906. La liberté de conscience des élèves indigènes est formellement garantie ; ils ne peuvent être astreints à aucune pratique incompatible avec leur religion. (Décret du 18 octobre 1892 art. 15.) Le décret du 18 octobre 1892 a provoqué une rénovation de l'enseignement aux indigènes de l'Algérie, et a facilité les progrès considérables accomplis. Les instituteurs français des écoles indigènes jouissent des mêmes primes et allocations que les autres instituteurs publics de l'Algérie, et obtiennent dans les mêmes conditions des récompenses et distinctions honorifiques. (Décret du 18 octobre 1892, articles 36 et 37.) Par un privilège spécial, tout instituteur ou institutrice qui aura fait recevoir dix indigènes au cours normal, à l'examen des bourses d'enseignement primaire supérieur ou secondaire, peut obtenir, en dehors des contingents ou conditions règlementaires, soit la mention honorable, soit la récompense honorifique immédiatement supérieure à celle qu'il possède (Décret du 18 octobre 1892, articles 12 )

Charles Jeammaire. «Algérie».

Recteur de l'Académie d'Alger durant 24 ans sous la IIIème République

 

« Charles Jeanmaire comptait beaucoup sur le temps… Il agissait sur tous…. Dans ses discours aux assemblées algériennes… il tenait tête …à la ruée…de ses adversaires. Aujourd’hui…la bataille est gagnée….Les écoles d’indigènes ont poussé, dispersées ou drues, suivant les régions, depuis cette époque….Dans ces pépinières de culture française, 500 000 cerveaux se sont entr’ouverts à l’ensemencement des idées. »

M. Soualah : professeur agrégé au lycée d’Alger

 

 

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