Publié le 09.04.2013
Slate.fr
A la croisée des impasses
Soit l’impasse politique, soit l’impasse économique... L’issue de la crise politique oblige de renforcer la crise économique. Sauvegarder l’économie amène à renforcer la crise politique. La France ne s’en sortira pas comme ça.
Il faut s’alarmer de voir comment le pouvoir socialiste s’est, en dix mois, enfoncé dans une situation impossible. D’un côté, il veut «moraliser» la vie politique et cela passe par une dénonciation du pouvoir de l’argent et de l’autre, il lui faut relancer l’économie et cela passe par une revalorisation du risque et de l’investissement, c’est-à-dire de l’argent.
Les socialistes et l’argent: François Hollande est victime de l’impréparation totale de son parti, depuis l’échec de Lionel Jospin il y a dix ans, à élaborer une relation saine avec l’économie moderne mondialisée. Victime du défaut d’analyse voire de psychanalyse...
La machine est devenue infernale (folle): la seule manière de retrouver de la crédibilité politique est maintenant de durcir le discours anti-économique. Ou bien l’impasse politique, ou bien l’impasse économique... L’issue de la crise politique oblige de renforcer la crise économique. Sauvegarder l’économie amène à renforcer la crise politique. La France ne s’en sortira pas comme ça. Les réactions au scandale Cahuzac montrent qu’elle est lancée à toute vitesse vers un double abîme: le régime de la suspicion, de l’Inquisition et du populisme, et concomitamment, la croissance va s’effondrer, la rigueur va échouer et les colères sociales vont germer.
La finance devenue folle
Nous assistons au triomphe de la thèse des extrémistes de gauche et de droite: l’économie ultra-libérale ne fonctionne qu’au profit d’une petite élite, internationalisée, qui capte toute la richesse en menant une action sur deux fronts. Elle abaisse les salaires et remet en cause les Etats providence, bref, elle détruit «le social»; elle achète les élus politiques pour qu’ils ferment les yeux, voire se rendent complices par des lois de ce rapt, de ce grand complot mondial au profit des riches.
La difficulté est qu’une certaine réalité crédibilise ce discours. La crise est née des excès d’une finance devenue folle, les inégalités ont cru vivement (sauf en France, il faut le noter), une élite existe qui s’offre des revenus historiquement haut, les Etats providence sont remis en cause du fait des dettes, les lobbies ont pris trop de force dans beaucoup de démocraties (à l’exemple des Etats-Unis) et, in fine, les classes politiques sont effectivement incapables de prendre les mesures qui rétabliraient une croissance durable et réduiraient le chômage. La crise économique est réelle, l’échec du politique est réel.
Forte de ce constat, la pensée populiste soulève les passions et gagne la bataille intellectuelle.
Le cas Cahuzac n’est pas une exception, il prouve que la compromission a atteint le cœur de «la classe politique». Si la crise perdure, c’est qu’on n’en fait pas assez contre cette finance corruptrice. Il faut primo lui cogner dessus encore plus fort, toujours plus fort. Tant pis si elle s’en va, la politique redeviendra propre, le peuple y gagnera. Secundo: l’économie stagne, le chômage gonfle, il faut s’y prendre différemment, il faut «une autre politique».
Un discours difficile à tenir
Devant les passions rougies, l’économie et la raison ont du mal à se défendre. Comment appeler au calme et à l’examen humble d’un monde très complexe où le bien et le mal s’entrelacent, où les mesures ont des effets secondaires négatives, où les théories d’hier n’ont plus de résultats, où le savoir est incertain, conditionné, probabiliste?
Les économistes n’ont pas trouvé LA parade à la crise, ils se divisent encore, par exemple sur l’austérité. Leur seule réponse unanime est qu’il faut plus de régulation et de coopération au niveau global. Mais cela demande des abandons de souverainetés que les politiques sont incapables d’imposer à des peuples réticents, voyez ne serait-ce quel’échec du référendum sur la fusion des deux départements en Alsace ou le renvoi en Italie de Mario Monti qui montre combien il est ardu de faire voter la sueur et les larmes.
Le chef de l’Etat a un discours très difficile à tenir. François Hollande est pressé de cogner contre la richesse alors le besoin de croissance impose de la séduire pour la retenir. Pourvu qu’il ne cède pas aux sirènes et pour «moraliser» l’argent corrupteur, rebute l’argent investisseur. Pour sauver sa politique sans couler l’économie, il a deux ennemis: la corruption, certes, mais aussi le populisme. Il est temps d’être ferme autant contre elle que contre lui. Instaurer une société juste, enseigne Platon, passe par quatre vertus: la justice et la morale mais aussi la sagesse et la tempérance.
Publié le 06.04.2013
Sllate.fr
La France victime
d'une maladie mentale collective
Au déni de la réalité a succédé, dans notre pays, l'incapacité des dirigeants et de l'opinion à l'affronter. On peut sortir de cette phase de sidération en prenant enfin les décisions qui s'imposent et en s'appuyant sur nos atouts.
Selon 7 Français sur 10, la France vit une «dépression collective», nous apprend un sondage Viavoice [PDF]. Plus que la somme de difficultés individuelles, le pays souffrirait d'un sentiment commun d'une «identité perdue», de l'angoisse de voir disparaître les «éléments majeurs» qui ont façonné le pays depuis la Révolution.
Par hasard, sur les conseils toujours avisés de Jean-Louis Bourlanges, je venais de lire Istvan Bibo, le penseur politique hongrois, qui a si bien expliqué comment «des états d'âme apparentés à des névroses et à des hystéries individuelles firent leur apparition dans la vie de nations entières et y acquirent une importance politique décisive». C'est exactement ce qui se passe en France.
Le paradoxe est qu'Istvan Bibo parlait, pour l'avant-guerre, de l'Allemagne et des pays de l'est, sujets à ces états d'âme, mais qu'il citait la France comme une «communauté équilibrée» qui, «même si elle manifeste des réactions très violentes et fiévreuses, finit par résoudre ses problèmes [c'est l'auteur qui souligne], c'est-à-dire ne tombe pas dans l'hystérie».
Aujourd'hui, au début de la seconde décennie du XXIe siècle, soixante-dix ans après l'Allemagne, est-ce au tour de la France de plonger dans une maladie mentale collective? Il semble bien.
Quel est le mal dont on parle? Istvan Bibo explique, comme les responsables de Viavoice, que «les troubles psychiques d'une communauté» ne sont pas purement et simplement la somme des troubles individuels. Il écarte aussi l'idée que le mal collectif viendrait seulement de l'influence de quelques dirigeants particulièrement dérangés ou, ajoutons pour être dans l'actualité, particulièrement pervers et menteurs.
On aurait beau empêcher tous ces «méchants» de nuire, dit Bibo, «les idées fausses et les réactions déplacées continueront à survivre chez de paisibles chefs de famille, chez les mères de dix enfants, chez des individus inoffensifs animés des meilleures intentions». Gardons-nous de sortir les guillotines...
Inversement, poursuit Bibo, «il faut se méfier également de toute métaphysique communautaire» qui impute le désordre «à la communauté elle-même». C'est toute la thèse du penseur hongrois: l'Allemagne de 1930 ne serait pas malade d'hitlérisme à cause d'une sorte d'ADN corrosif qui la taraude depuis la nuit des temps et la taraudera toujours, mais à cause de différentes impasses historiques qui vont de l'anarchie de l'Empire romain germanique aux «mauvaises graines» de Versailles.
Comment se manifeste l'hystérie collective? Bibo en fait une description lumineuse.
«Elle se caractérise par la présence concomitante de symptômes spécifiques: la méconnaissance de la réalité par la communauté, son incapacité à résoudre les problèmes posés par la vie, l'incertitude ou l'hypertrophie de l'évaluation de soi-même, les réactions irréalistes et disproportionnées aux influences du monde environnant.»
Tout est dit là de la France d'aujourd'hui. Qu'intervienne «une secousse» sur un pays dans cet état, entendez «la crise», et l'hystérie se déclenche. La France empile les raisons d'avoir mal:
«Le caractère inattendu et démesuré de la secousse, le sentiment que les souffrances sont injustes ou disproportionnées, la gravité des problèmes qu'elle entraîne, l'immaturité de la communauté, ses trompeuses expériences antérieures qui avaient fait naître de trop grands espoirs.»
Les individus d'un pays hystérique peuvent comprendre la réalité, mais un pays hystérique «ne veut pas» la comprendre.
N'est-ce pas la meilleure description qu'on puisse faire des Français et de la France? La lecture de Bibo nous permet hélas d'écrire la suite du scénario. De l'hystérie française va découler «une paralysie de la pensée politique» et la crispation sur les «pseudo-solutions».
Voici Mélenchon et Le Pen promis à un brillant avenir, au moins électoral. Le pays englué «entretient avec la réalité un rapport de plus en plus faux». Il ne part pas de ce qui existe et qui est possible, mais de ce qu'il s'imagine être. «Cela ne signifie pas que la réalité lui échappe», dit finement Bibo, mais que l'opinion se met à suivre des dirigeants qui ont élaboré «des slogans qu'ils opposent aux faits désagréables».
La thérapie? Reconnaître d'abord cette plate réalité que doit affronter la France: son manque de compétitivité, son Etat trop gros, sa préférence pour les loisirs, sa haine du risque et de l'argent, etc. La liste en est connue.
Ensuite, écarter définitivement le mythe d'une «autre politique», jamais explicitée car introuvable, au profit d'une ligne simple: face à la mondialisation, il faut s'adapter, considérablement et vite, avec des mesures radicales, sans idéologie, inspirées de celles qui marchent en Europe du nord.
Enfin et surtout, revenir à la rationalité. Après avoir si longtemps nié l'existence du loup (la mondialisation est mauvaise, donc on n'en veut pas), la France admet qu'il est entré dans son jardin, mais elle déclare maintenant qu'elle va mourir mangée.
Non, ce n'est pas la fin du modèle social français. Non, ce n'est pas le déclin des «valeurs depuis la Révolution». La France va survivre, elle a beaucoup d'atouts: ses scientifiques, ses grands groupes, ses infrastructures, sa démographie, ses jeunes entreprenants.
Le sondage Viavoice nous dit une réalité, celle-ci atroce: la moitié des jeunes français de 25 ans à 34 ans souhaite s'exiler. Il est un seul remède contre l'hystérie: agir beaucoup plus fortement, plus courageusement et sans état d'âme pour leur redonner une confiance en la France.
Publié le 10.04.2013
Le Monde.fr
John Kerry promet d'aider à relancer l'économie palestinienne
Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a annoncé mardi 9 avril que les Etats-Unis mettraient sur pied avec Israël et les Palestiniens un plan relance de l'économie en Cisjordanie occupée.
'Nous nous sommes mis d'accord sur le fait que nous allons nous impliquer dans de nouveaux efforts, des efforts très spécifiques, pour promouvoir le développement économique et lever une partie des obstacles et des barrières qui existent en matière de commerce en Cisjordanie', a déclaré le chef de la diplomatie américaine, à l'issue d'une visite de trois jours dans la région. Les détails de ce plan doivent être dévoilés la semaine prochaine.
PAS DE REPRISE DU PROCESSUS DE PAIX
John Kerry a écarté une reprise rapide des négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens, suspendues depuis septembre 2010, insistant sur la nécessité d'un travail de fond pour qu'elles aient une chance d'aboutir. 'Le président [Barack Obama] ne m'a pas envoyé ici pour imposer ou dicter un plan', a-t-il déclaré, qualifiant toutefois de 'très constructives' ses discussions avec le chef du gouvernement israélien, Benyamin Nétanyahou, le président palestinien, Mahmoud Abbas, et son premier ministre, Salam Fayyad, qu'il a rencontrés lors de sa tournée.
Lors d'une rencontre en début de journée avec les journalistes, M. Nétanyahou a assuré en présence de John Kerry qu'Israël voulait 'faire un sérieux effort' pour mettre fin au conflit. 'Cela comprend des éléments économiques, et nous accueillons favorablement toutes les initiatives que vous, et d'autres, pourriez prendre à cet égard. [...] Mais il existe également un volet politique, des discussions politiques qui traiteront d'une myriade de questions', a ajouté le premier ministre israélien.
Publié le 06.04.2013
Slate.fr
La DCRI s'attaque à Wikipédia et découvre «l'effet Streisand»
Si elle voulait agir dans la discrétion, elle s’est plantée. La DCRI, la Direction centrale des renseignements intérieurs, est même en train de se payer un bad buzz sur Internet, accusée d'employer des méthodes un peu trop musclées par Wikipedia. Ce samedi, la fondation Wikipedia Wikimedia France publie en effet sur son blog un communiqué pour «signifier sa totale incompréhension et sa stupeur face aux agissements dont a été victime un administrateur de Wikipédia de la part d’agents de la Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI), ce jeudi 4 avril 2013.»
Selon Wikipédia, la DCRI estimait qu’un article «portait atteinte au secret de la défense nationale, et exigeait sa suppression immédiate». La Wikimedia Foundation «considérant qu’en l’état des informations qui lui étaient fournies, rien ne permettait de déterminer le caractère litigieux de l’article incriminé» refuse. Fort de son expérience dans les collaborations «sur requête judiciaire avec les autorités des différents pays de diffusion de Wikipédia», l’encyclopédie sait gérer ce genre de demandes et ne s’attendait sûrement pas à la suite: «la convocation d’un contributeur bénévole de Wikipédia, faisant partie des personnes ayant accès aux outils pour supprimer des pages sur l’encyclopédie» pour le contraindre «de supprimer devant les agents l’article incriminé, sous peine d’être placé sur le champ en garde à vue et mis en examen, et ce en dépit de ses explications sur le fonctionnement de Wikipédia»
Sur son blog sur Rue89, le wikipédian Pierre-Car Langlais explique que l’article incriminé, «sur la station hertzienne militaire de Pierre-sur Haute est créé en juillet 2009». «Ce sera la seule contribution de son auteur, un certain Qvsqs. Cette première ébauche connaît ensuite un destin typiquement wikipédien : enrichissement du contenu, ajout de sources, d’illustrations, de bandeaux d’avertissement pour lecteur…»
Le contributeur bénévole convoqué par les contre-espions français «n’a aucun rapport avec l’article incriminé», dit Wikipédia: il n’est pas l’auteur du contenu de l’article concerné, et a découvert son existence dans les locaux de la DCRI.» Ce bénévole a été visé et convoqué parce qu’il était facilement identifiable publiquement, par ses actions régulières de promotion de Wikipédia et des projets Wikimedia en France.
L’action de la DCRI semble disproportionnée et surtout, elle semble avoir agi sans preuve formelle et infondée. Et surtout, elle a raté un gros coche: la discrétion qu’on pourrait attendre d’un tel service l’Etat. L’affaire s’est ébruité et l’article en question est devenu l’article le plus lu: «L’article visé a reçu plus de visites en une seule journée que depuis sa création. Profondément remanié, il vient d’être traduit en anglais, poursuit Langlais. L’incident est rapidement publicisée. La communauté wikipédienne francophone ne bruisse que de ça depuis vendredi. L’affaire devient internationale avec des retombées médiatiques en hollandais ou en russe… »
Une belle illustration de l’effet Streisand
Publié le 10.04.2013
AFP
Moyen-Orient: l'OIT évalue à 600.000 le nombre de travailleurs forcés
Une étude de l'OIT (Organisation internationale du travail) a évalué à 600.000 le nombre de travailleurs forcés au Moyen-Orient, appelant à créer des garde-fous pour mettre un terme à leur exploitation, notamment sexuelle, et à réformer le système de la "kafala" qui oblige la main d'œuvre étrangère à être parrainée.
Intitulé "Piégés et coincés: les trafics de personnes au Moyen-Orient", ce rapport de 150 pages, rédigé au terme de 650 entretiens sur une période de deux ans en Jordanie, au Liban, au Koweït et aux Emirats arabes unis, a été présenté mardi, à l'ouverture d'une conférence de deux jours à Amman de l'Organisation internationale du travail (OIT), une agence de l'ONU.
"Si les données sont rares, l'OIT estime qu'il y a 600.000 victimes du travail forcé au Moyen-Orient", peut-on lire dans ce rapport.
"L'immigration de travail dans cette région du monde est sans pareille par son ampleur et sa croissance, qui a été exponentielle ces dernières années", a souligné Beate Andrees, chef du Programme d'action pour combattre le travail forcé à l'OIT.
"Le défi est de mettre en place des garde-fous, à la fois dans les pays d'origine et les pays de destination, pour empêcher l'exploitation et les abus dont sont victimes ces travailleurs", a-t-elle estimé.
L'agence de l'ONU pointe du doigt la kafala, qui "gouverne les vies de la plupart des travailleurs immigrés dans les pays du Machrek et du Conseil de coopération du Golfe (CCG)", soit plus de 12 millions de personnes.
Ce système de garant impose à chaque étranger dans ces pays d'avoir un "kafil", un ressortissant du pays hôte -souvent son employeur- qui est responsable de son visa et de son statut légal dans le pays d'accueil et dont il doit obtenir l'aval pour tout acte de la vie civile.
Cette exigence de la kafala pose un "problème inhérent", en créant un déséquilibre de pouvoir entre l'employeur et l'employé. "Réformer le système de la kafala améliorerait beaucoup la gestion des migrations liées au travail", souligne le rapport. Les Arabes ont généralement un accès plus facile au marché du travail dans le Golfe que les migrants africains ou asiatiques soumis à la kafala, indique l'étude.
L'étude critique les défauts des législations encadrant le travail, qui "aggravent les vulnérabilités des travailleurs immigrés", ainsi que des "lacunes significatives" dans la loi qui "restreignent la capacité des travailleurs immigrés à s'organiser, mettre fin à un contrat de travail et changer d'employeur".
Par ailleurs, dans certains secteurs employant surtout des hommes, "des travailleurs sont régulièrement trompés concernant les conditions de vie et de travail (...) voire même l'existence d'un travail", souligne le rapport.
Ainsi, des migrants d'Asie, dont le Bangladesh, le Népal ou le Sri Lanka, recrutés comme travailleurs domestiques, se retrouvent "à garder des troupeaux dans le désert".
Le rapport souligne la "vulnérabilité particulière" de femmes africaines ou asiatiques "dupées et contraintes à une exploitation sexuelle". De même, des femmes, venues pour des emplois d'infirmières ou d'enseignantes, "sont enlevées à leur arrivée" et contraintes à "fournir des services sexuels à des clients dans des appartements ou des villas privés ou isolés".
L'étude souligne aussi le poids de la dette contractée par de nombreux migrants, notamment asiatiques, envers des agences de recrutement: en moyenne 550 dollars, mais "parfois beaucoup plus", les laissant "criblés de dettes".