Publié le 16.1.2013
Libération
Arno Klarsfeld viré de l’Office de l’immigration
«J’ai beaucoup de respect pour ses parents», avait indiqué en septembre Manuel Valls en évoquant Arno Klarsfeld, donnant ainsi une indication sur l’avenir du fils de Serge et Beate Klarsfeld. Hier, un décret a acté son éviction de la présidence de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), où il avait été nommé par Nicolas Sarkozy en septembre 2011. Le grand amateur de roller ne semble pas plus affecté que cela : «En gros, je m’en fous de me faire virer, ce qui compte c’est le discours de François Hollande sur le Vél d’Hiv.» Lors de la dernière commémoration de la rafle, le chef de l’Etat a de nouveau imputé la responsabilité de «ce crime» à la France. Arno Klarsfeld, dont le passage à l’Ofii restera surtout marqué par une série de boulettes ( «Lorsqu’on a qu’une pièce, on ne fait pas huit enfants !» en évoquant les Roms), sera remplacé par Rémy Schwartz, un conseiller d’Etat.
Publié le 10.01.2013
20minutes.fr
Paris : Les salariés du Crillon affichent leur soulagement
Social Le TGI de Paris a annulé mardi le plan social du grand hôtel
Encore beaucoup de questions, mais une heureuse nouvelle. Le tribunal de grande instance de Paris a annulé mardi après-midi le plan social de la direction de l'Hôtel Crillon, place de la Concorde (8e), qui devait fermer pour deux ans de travaux à partir du 31 mars. Le plan social n'est pas annulé sur le fond, mais le tribunal pointe le manque de discussion avec le comité d'entreprise. La justice a donc interdit à la société de « mettre en œuvre ce projet tant que le CE n'aura pas été régulièrement informé et consulté ». Et le tribunal a condamné la direction de l'hôtel cinq étoiles à verser 8 000 € de dommages et intérêts au CE.
Un nouveau plan plus précis
Les 300 salariés menacés par le plan social de l'établissement, qui appartient à une famille saoudienne, se félicitaient mardi d'une telle décision. Le Crillon souhaite effectuer de gros travaux, dont le coût est estimé à 80 millions d'euros, pour installer notamment une piscine et un spa en vue d'obtenir le récent label « palace ». « On ne fait pas des millions d'euros de travaux si le propriétaire n'en a pas les moyens, critique Laurent Giraudeau, délégué syndical CGT et secrétaire du CE. Notre propriétaire mettait comme condition au maintien de nos salaires une aide de l'Etat, ce qui est incongru de la part d'un richissime Saoudien. »
Les salariés n'ont pas encore d'information sur un éventuel report des travaux. « On enterre ce plan de sauvegarde de l'emploi et on essaie d'en faire un autre, résume Laurent Giraudeau. On espère que la direction précisera les conditions de ce plan, notamment sur la formation, le maintien des salaires ou les CDD, qui ont remplacé une quarantaine de CDI.»
Publié le le 16-01-2013
Le nouvel Observateur
Gaston Flosse condamné à 5 ans de prison ferme
Le sénateur de Polynésie a été reconnu coupable de trafic d'influence passif et corruption active. Il a annoncé son intention de faire appel du jugement.
Le sénateur Gaston Flosse (UDI), figure politique de la Polynésie et ancien proche de Jacques Chirac, a été condamné en appel mardi 15 janvier, à Papeete, à cinq ans de prison ferme dans une affaire de corruption, dite de l'Office des postes et télécommunications de Polynésie (OPT).
L'ancien président de la Polynésie française, âgé de 81 ans, qui a immédiatement annoncé son intention de faire appel du jugement, échappe toutefois à l'incarcération. Outre la peine de prison ferme, conforme aux réquisitions du procureur en octobre dernier, le sénateur (ex-UMP) écope aussi de 83.800 euros d'amende et est privé pendant cinq ans de ses droits civils, civiques et de famille.
Reconnu coupable de trafic d'influence passif et corruption active, il est également condamné, solidairement avec quatre autres prévenus, à payer à l'OPT 4,1 millions d'euros au titre du préjudice matériel et 25.000 euros au titre du préjudice moral. Cette condamnation intervient quatre mois avant les élections territoriales, auxquelles Gaston Flosse s'est porté candidat.
Le procès de l'affaire OPT, dite aussi affaire Haddad-Flosse, s'était tenu du 24 septembre au 4 octobre devant le tribunal correctionnel de Papeete. A l'audience, il avait été établi que Gaston Flosse avait perçu en liquide 1,6 millions d'euros de l'homme d'affaires Hubert Haddad, entre 1993 et 2005. Celui qui a présidé la Polynésie française jusqu'en 2004 était jugé pour avoir favorisé les entreprises d'Hubert Haddad, en échange de ces enveloppes d'espèces. Selon le jugement, il a permis à l'homme d'affaires d'obtenir des marchés, notamment auprès de l'OPT et de la compagnie aérienne Air Tahiti Nui.
Hubert Haddad a également été condamné à cinq ans ferme. Sept autres prévenus, dont l'ancien député Emile Vernaudon, ont été condamnés à des peines inférieures. Trois prévenus ont été relaxés, dont la compagne de Gaston Flosse, Pascale Haiti, qui était soupçonnée de destruction de preuves.
Emplois fictifs
La corruption active concerne un autre volet du dossier : Gaston Flosse a été condamné pour avoir monnayé le vote d'un élu, Noa Tetuanui, pour renverser le gouvernement d'Oscar Temaru en 2004. Gaston Flosse est venu avec une minerve au tribunal, conséquence d'une opération, mais toujours combatif.
« Je m'attendais à un jugement politique, et c'est tout à fait ça, ça n'est pas fini: je croyais que Sarkozy avait disparu, il est toujours là », a-t-il lancé.
Membre fondateur de l'UMP, proche de Chirac, Gaston Flosse a toujours affirmé que ses affaires judiciaires étaient liées à ses mauvais rapports avec Nicolas Sarkozy. "Je n'ai rien vu de politique dans ce dossier", a au contraire déclaré Me James Lau, l'avocat des parties civiles.
« J'ai vu des personnes qui ont remis des enveloppes comme de vulgaires personnages qu'on voit dans les films policiers, mais pour moi, la politique, c'est quelque chose de plus noble », a-t-il poursuivi.
Gaston Flosse est aussi le principal prévenu dans une affaire d'emplois fictifs, dont le délibéré est attendu le 7 février. Il assure que ces affaires ne changeraient rien à la campagne électorale.
« Au contraire, je ferai une campagne avec beaucoup plus d'acharnement », a-t-il souligné.
Gaston Flosse avait déjà été condamné en mars 2012 à 3.350 euros d'amende pour avoir fait travailler une femme de ménage à son domicile sans la payer, alors qu'elle était employée de l'assemblée de la Polynésie française. Il a aussi été condamné en appel en 2009 à un an de prison avec sursis et un an d'inéligibilité dans l'affaire dite des "sushis", un dossier de détournement de fonds publics.
Publié le 16.01.2013
Le Point.fr
Jugée pour un meurtre barbare, elle est acquittée
Fatima Djidel était accusée d'avoir dépecé et brûlé le corps de son compagnon, dont seule la tête avait été retrouvée dans une litière pour chat.
AFP
Une femme qui était accusée d'avoir tué son compagnon, ensuite dépecé et brûlé, seule sa tête ayant été retrouvée dans une litière pour chat, a été acquittée mardi par la cour d'assises de Seine-Saint-Denis.
Un verdict qui divise
"Les expertises avaient dit que les blessures (de la victime) à la tête étaient compatibles avec une chute accidentelle", a souligné son avocat Me Pascal Garbarini, "très satisfait" du verdict.
"Elle n'était pas poursuivie pour les sévices qu'elle a pu faire subir au cadavre (...) Elle n'aura jamais de comptes à rendre là-dessus", a pour sa part réagi Me Jean-Christophe Boyer, l'avocat des parties civiles. "C'est un désaveu complet de la manière dont l'accusation a été menée", a-t-il ajouté.
Des déclarations contradictoires
L'accusée, une femme de 59 ans sans instruction qui se disait traumatisée par les cadavres sur lesquels elle avait dû marcher enfant pendant la guerre d'Algérie, a beaucoup varié dans ses déclarations, lors du procès comme au cours de l'instruction.
Elle a toujours affirmé que son compagnon âgé de 20 ans de plus qu'elle était mort après être tombé dans un escalier, alors que l'accusation la soupçonnait de meurtre.
Dix-huit ans de réclusion criminelle avaient été requis à l'encontre de l'accusée, qui avait affirmé dans ses premières auditions avoir laissé le corps de son compagnon se décomposer pendant de longs mois après la chute, avant de le décapiter et de tenter de le brûler. La tête avait été retrouvée, chez elle, dans une boîte à litière pour chats.
Mais au premier jour de son procès jeudi, elle avait tout nié, évoquant l'intervention d'un ami et collaborateur de la victime, aujourd'hui introuvable.
« Si on a fait ça, c'est qu'on a tué »
"Ma cliente est soulagée, parce qu'elle a toujours dit qu'elle était innocente. Malgré ses capacités intellectuelles limitées, elle a compris qu'elle ne retournerait pas en prison", a commenté Me Garbarini.
L'accusée, arrivée d'Algérie en France à 18 ans, a dû se prostituer pour subvenir à ses besoins après la naissance de sa fille.
En raison de l'absence du corps dont seul un peu de cendre a été retrouvé, la date du décès de Roger Vanhulst n'a pu être clairement déterminée, mais il pourrait remonter à décembre 2006.
"Je voudrais que vous pensiez à ce crâne momifié, posé dans une litière pour chat", avait insisté l'avocate générale lors de ses réquisitions. "Si on est capable de faire ça, c'est qu'on est capable de tuer. Si on a fait ça, c'est qu'on a tué", avait-elle estimé.
Une peine minime
La fille de l'accusée, pourtant fâchée avec sa mère, avait témoigné en sa faveur. “Elle vit du RMI et des pigeons qu'elle trouve”, avait-elle dit, "mais j'ai du mal à imaginer ma mère préparer un meurtre".
L'accusée, qui a déjà fait trois ans de détention provisoire, a par ailleurs été condamnée à un an de prison pour escroquerie, un délit qui ne relève pas des assises, après avoir notamment loué des appartements de son ancien compagnon et modifié son testament en sa faveur.