Le saumon tarde à faire son retour dans les assiettes des Français
Le Monde | 12.11.2014 à 16h52 • Mis à jour le 12.11.2014 à 17h37 | Par Laurence Girard

Si le saumon se fait plus rare dans les assiettes, il le doit à la vague de défiance suscitée par le reportage d’« Envoyé Spécial », diffusé, le 7 novembre sur France 2. Cette émission jetait un regard cru sur certaines dérives supposées de l’aquaculture intensive norvégienne. Elle évoquait le cocktail de PCB, de dioxines et autres substances toxiques, que les poissons gras stockent dans leur organisme. Ce voyage glaçant au pays du premier producteur mondial de saumon n’a pas manqué de rallumer les craintes alimentaires des consommateurs français.
EFFET PRIX
L’effet prix joue aussi dans ce recul des ventes. Depuis fin 2012, la tension sur les cours du saumon est très forte. Le saumon qui se négociait à 25 couronnes norvégiennes à l’automne 2013, a atteint un sommet à 50 couronnes en décembre 2013. Depuis, il est en légère décrue, repassant sous le seuil des 40 couronnes, ce qui demeure un niveau niveaux élevé.
Les industriels ont donc été contraints de répercuter dans leurs prix de ventes la hausse des cours. « Les prix ont augmenté de 5 à 6 % en moyenne en 2013 », explique Jacques Trottier, président de l’ETF et directeur général de Labeyrie. D’ailleurs, cette revalorisation permet de contenir la baisse du marché du saumon fumé à 6 % en valeur. « Ce marché est estimé à 525 millions d’euros », affirme M. Trottier, qui espère que les fêtes de fin d’année redonneront un coup de fouet à ce produit. Une période cruciale car plus d’un tiers des ventes se jouent sur les deux derniers mois de l’année.