La Corée du Nord « n'exclut pas » un nouvel essai nucléaire
« (Nous) n'excluons pas une nouvelle forme de test nucléaire visant à renforcer notre arme de dissuasion nucléaire », a indiqué dimanche 30 mars le ministère des affaires étrangères, via l'agence officielle KCNA. « Il est inacceptable que le conseil de sécurité de l'ONU condamne nos essais défensifs de tirs de missiles (...) tout en ignorant les exercices de guerre nucléaire que conduisent les Etats-Unis et qui ont provoqué nos actions », s'indigne par ailleurs le ministère.
DES EXERCICES « d'autodéfense »
La Corée du Nord avait effectué mercredi un tir d'essai balistique en réponse au sommet de La Haye entre le Japon, la Corée du Sud et les Etats-Unis, qui ont dénoncé une « escalade provocatrice ». En violation des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies sanctionnant son programme nucléaire, le régime nord-coréen a lancé deux missiles aux premières heures du jour mercredi. Jeudi, le conseil de sécurité de l'ONU a condamné ces actions, sans cependant prendre de mesures pour l'instant.
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Le tir de missiles balistiques de moyenne portée effectué cette semaine par Pyongyang entrait dans le cadre des exercices « d'autodéfense » face aux manoeuvres conjointes annuelles conduites par Séoul et Washington depuis plus d'un mois, a ajouté le ministère nord-coréen. « Si les Etats-Unis y voient à nouveau un problème en les qualifiant de 'provocations', nous avons préparé d'autres mesures que nos ennemis auront peine à imaginer », a-t-il précisé.
Pyongyang avait lancé des missiles Scud à courte portée fin février et début mars, pour marquer son opposition aux manoeuvres annuelles réunissant les forces armées américaines stationnées dans le sud de la péninsule et les soldats sud-coréens.
AUCUNE PRÉPARATION À LA FRONTIÈRE AVEC LE SUD
La Corée du Nord a par ailleurs réalisé trois essais nucléaires : en octobre 2006, mai 2009 et février 2013. La semaine dernière, les autorités sud-coréennes estimaient que rien ne laissait présager de la préparation d'un essai nucléaire au nord de la frontière.
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a fait état le 28 novembre d'images satellite montrant que la Corée du Nord cherchait à redémarrer son réacteur nucléaire controversé de Yongbyon. Ce réacteur était la seule source de plutonium pour le programme nucléaire militaire de la Corée du Nord qui en disposerait encore suffisamment pour produire entre quatre et huit bombes.
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Pyongyang a fermé la centrale nucléaire de Yongbyon en 2007 et la remettre en marche pourrait lui permettre de reconstituerses stocks de plutonium, nécessaire à la fabrication d'armes nucléaires. Le régime avait expulsé les inspecteurs de l'AIEA de son site nucléaire en 2009, et refusé depuis de les recevoir à nouveau.