Les « carnavals » sambas
et valses à mille temps !
Chaque année à la même saison, le carnaval fait son cinéma, sa samba, sa rumba et sa valse à mille temps sous les lambris dorés des palais Vénitiens ou dans les rues chaudes de Rio ou d’ailleurs.
Effervescence des corps et des pieds qui frappent le tempo, des bouches qui chantent l’amour, des gorges qui palpitent au rythme des mélopées…
Les « carnavals » ramènent aux fêtes païennes qui permettaient sous le couvert des loups et des masques, des libertés défendues, des gestes réprouvés, des amours interdites.
Les carnavals autorisent et libèrent, expriment toutes les dualités, les forces vitales et parfois obscures des hommes. Exutoires ils font sauter les carcans dans une liesse ou toutes les générations et tous les milieux se retrouvent ainsi qu’autour d’un feu de joie, un peu Dantesque, d’où le diable pourrait à tout moment surgir.
C’est ce qui en fait le charme et l’attrait, l’impression de frôler dans la joie, quelque chose qui serait de l’inconnu et un peu dangereux.
Savoir
D'après le calendrier religieux, le carnaval débute à l’Ephiphanie (le 6 janvier), date qui marque la fin des fêtes de Noël et s'arrête le mardi gras, veille du début de la période carême. Les Laetare sont des carnavals de mi-carême.
Les saturnales des Romains et les fêtes dionysiaques en Grèce sont des précédents historiques du carnaval.
Le carnaval est une tradition archaïque liée aux cycles saisonniers et agricoles. L’historien des religions Mircea Eliade écrit : « Toute nouvelle année est une reprise du temps à son commencement, c’est-à-dire une répétition de la cosmogonie. Les combats rituels entre deux groupes de figurants, la présence des morts, les saturnales et les orgies, sont autant d'éléments qui dénotent qu’à la fin de l’année et dans l’attente du Nouvel An se répètent les moments mythiques du passage du chaos à la cosmogonie. Eliade écrit encore : « Alors les morts pourront revenir, car toutes les barrières entre morts et vivants sont brisées (le chaos primordial n'est-il pas réactualisé ?) et reviendront puisqu'à cet instant paradoxal le temps sera suspendu et qu'ils pourront donc être de nouveau contemporains des vivants. Eliade souligne que les peuples ont « d’une manière profonde le besoin de se régénérer périodiquement en abolissant le temps écoulé et en réactualisant la cosmogonie.
Dans l’essai, le Sacré et le Profane, Mircea Eliade écrit : « L'abolition du temps profane écoulé s’effectuait au moyen des rites qui signifiaient une sorte de « fin du monde ». L'extinction des feux, le retour des âmes des morts, la confusion sociale du type des saturnales, la licence érotique, les orgies, etc. symbolisaient la régression du cosmos dans le chaos.
Mircea Eliade parle des valeurs cosmologiques du carnaval même dans son Traité d’Histoire des Religion (chapitre XI, Temps sacré).
En Suisse, le carnaval de Bâle débute le lundi suivant le mercredi des Cendres, à 5H00 du matin, tandis qu"à Lucerne, il commence le jeudi gras à 4H00 du matin. En Grèce, il s'appelle Apokria et se termine le Lundi pur.
Déguisement
Les masques prennent les caractéristiques des êtres surnaturels qui sont les démons et les esprits des éléments de la nature, c’est pourquoi le masque a une fonction apotropaïque. À la fin le temps et l’ordre du cosmos, bouleversés pendant le carnaval, sont reconstitués (nouvelle création, nouvelle cosmogonie) par la cérémonie de la lecture du « testament » et par les « funérailles » du carnaval qui souvent consistent en la brûlure du « Roi Carnaval » représenté par un mannequin ou une poupée de chiffon. D'autres fois l'image du carnaval est noyée ou décapitée (à propos de la mort rituelle du carnaval voir Le Rameau d’or écrit par James Georges Frazer. Les travestissements de tous genres, les bals nocturnes et masqués, les promenades du dimanche gras et du mardis gras sont les principaux amusements auxquels on se livre pendant le carnaval. Le carnaval de Venise et en général ceux des pays méridionaux sont les plus célèbres et les plus brillants.
Tradition chrétienne et carnaval
Traditionnellement, dans le christianisme, le carnaval marque la dernière occasion de célébration des aliments gras et autres avant le début du Carême. La période entre le début du Carême et Pâques (autrement dit la durée du Carême), selon le calendrier de l'Église, est de quarante jours. Traditionnellement, pendant le Carême, aucune fête ne doit avoir lieu, et les gens doivent s'abstenir de manger des aliments riches, tels que la viande, les produits laitiers, les graisses et le sucre. Les quarante jours du Carême, rappelant le récit biblique des quarante jours que Jésus passa dans le désert, servent à marquer une certaine période où le croyant chrétien se tourne vers Dieu et la discipline religieuse. Dans les jours précédant le Carême, il y aurait lieu de consommer tous les aliments et boissons riches en graisse, en sucre ou aux œufs. La tradition de cette consommation importante d'aliments avant le début du Carême serait censée être à l'origine du carnaval.
Carnaval de Venise
Extrait reportage Carnaval de Venise par pwurstei
Les plus beaux masques et costumes du Carnaval de Venise
Les plus beaux masques et costumes du Carnaval... par alaindevenise
Samba - Carnaval de Rio
Samba Performance at Doudoule Camp by LDA