De mémoire de préhistorien, rien n’a changé depuis Cro-Magnon !
Par Pauline Ebrart
De mémoire de préhistorien, rien n’a changé depuis Cro-Magnon. Hors la sono qui a remplacé les cordes vocales, c’est toujours la guerre du feu qui sévit sur le territoire, pour dominer, pour avoir, pour contrôler et être le chef dominant d’un groupe apeuré et plus faible.
Rien n’a changé ni modifié la violence intrinsèque qui préside aux actions des deux leaders prêts à tous les compromis, à toutes les alliances et à toutes les indignités pour emporter la victoire.
Orchestré de mains de courtisans dévoués, un chant d’opéra s’élève au-dessus de la France depuis le 22 avril. Tonitruant, pathétique et tragique, insultant pour l’intelligence et le bon sens des Français. Un chant que chacun des deux candidats claironne dans l’espoir de récupérer, à l’arraché, le nombre de voix qui lui manque pour assurer la victoire de son clan et sa future présidence.
Courbettes, promesses, dons divers et privilèges, ministères et secrétariats d’Etat, Hollande comme Sarkozy bradent au plus offrant, pour quelques voix de plus, une France qu’ils se sont appropriée, sans souci réel des Français et de leurs nécessités.
De 1789 à Bérégovoy en passant par Mitterrand, Jaurès ou la perspective de catastrophes économiques et sociales dues à un choix « rouge » stalinien, c’est à celui des deux qui brandira le plus de symboles pour gagner ce que les médias ne cessent de nommer stupidement « le duel ».
Mot terrible pour une nation perçue comme un trophée offert au plus fort.
Les Français, par le biais de ce référendum présidentiel, espéraient un changement politique et social, un autre système économique et d’autres options dans tous les domaines gérés par l’Etat.
Ils voulaient un avenir pour leurs enfants et eux-mêmes dans cette période d’évolution incertaine, et la plupart, malgré la somme d’informations négatives qui circulent sur la classe politique Française, la plupart vraiment avaient l’espoir qu’un juste, un compétent et honnête se lèverait pour sauver la France du marasme, se dresserait contre l’adversité, ferait écran entre le malheur et eux, saurait les inscrire dans cette nécessité de défense. Qu’ensemble avec lui ou elle, ils parviendraient à l’équité et à moins de souffrances, moins de sdf et moins de chômage, plus de dignité et de respect pour chacun et moins de scandales et d’offenses avec des privilèges et des salaires en millions pour quelques-uns et le RSA pour d’autres, quelques euros à peine, même pas de quoi manger chaque jour…
Mais, le premier tour de l’élection est passé, écrasant ceux qui avaient les idées et pas les moyens financiers pour les porter, pas assez de forces non plus, n’est pas chef qui veut.
Réparties sur plusieurs petits partis, il y avait pourtant à gauche, des idées maîtresses qui auraient pu, si elles s’étaient cumulées, sortir le pays de l’ornière.
Hélas, à tous les échelons, même ceux que l’on croit plus haut et meilleurs, la vanité et l’égoïsme sévissent de la même façon, et entre le dissident Mélenchon et Bernard Thibault qui utilise la CGT comme si elle lui appartenait, entraînant ses adhérents à voter pour un parti politique, alors que son rôle et celui du syndicat qu’il représente, c’est d’être du côté du peuple et seulement du peuple comme force d’opposition et de régulation, on sait, hélas, que l’honnêteté et la morale se négocient au gré des intérêts privés.
D’où le désenchantement des Français qui ont compris que quel que soit le candidat qui sera élu, rien ne changera…
Au vu du premier tour, le seul parti qui aurait eu pour un grand nombre de Français, la possibilité d’apporter un réel changement dans les fonctionnements politiques, est le Front National.
Marine Le Pen, sa candidate, a atteint presque 18% de voix et ce malgré le poids négatif attaché à la personnalité de son père.
Ce score, exceptionnel, compte tenu de sa situation de fille de, a démontré son désir de bien faire pour la nation et les Français, une idée de la fonction d’Etat qui a été ressentie au-dessus de la mêlée générale et des coups bas qui ont porté et portent encore cette campagne présidentielle.
Cette nouvelle donne a modifié le landerneau politique français et obligé les deux candidats à la présidence, a en tenir compte.
Si Marine Le Pen représente en partie la voix d’une France en colère et douloureuse, elle représente surtout et bien plus fortement encore celle de l’espérance et de l’avenir, avec la possibilité de changer les choses pour ceux qui veulent les changer.
C’est donc dans la perspective de confrontations ou d’alliances avec elle, auxquels ils imaginent dans l’avenir ne pas pouvoir échapper, que l’UMP et le PS s’ils persistent à la laminer par le dessous, par le dessus la flattent ainsi que les électeurs qui l’ont choisie, lui offrant à elle une respectabilité qu’ils lui refusaient hier, et aux électeurs, des bras pour « les secourir » niant de ce fait et d’emblée la moitié de la situation et l’espoir des Français, dont ils préfèrent ne voir que la douleur.
Mais, les manipulations électoralistes de ceux que Marine Le Pen nomme globalement l’UMPS, ne semblent pas troubler la très féminine représentante du Front National qui dans son discours du 1er mai, a bien montré sa différence d’avec eux et les a renvoyés dos à dos, jouer ailleurs.
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