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la médecine personnalisée. JC Lapraz & ML Clermont Tonnerre

There are no translations available.

La médecine personnalisée
La médecine personnalisée -

Retrouver et garder la santé -

Dr. J.C Lapraz et Marie-Laure de Clermont-Tonnerre

Editions Odile Jacob

Mars 2012

Présentation par Chris

 

- Jean-Claude Lapraz médecin généraliste, est président de la Société internationale de médecine endobiogénique et de physiologie intégrative (SIMEPI).

- Marie-Laure de Clermont-Tonnerre est journaliste.
Elle a suivi le docteur Lapraz et son équipe pendant deux années pour mener son enquête

 

Lire aussi, plus bas, l'interview de Jean-Claude Lapraz

On ne peut que saluer la sortie de cet ouvrage, qui soulève des questions fondamentales.
Ce livre, destiné au grand public comme à l'ensemble de la communauté médicale, est né de la rencontre entre un médecin généraliste et sa patiente journaliste. Pour ce médecin - praticien depuis plus de quarante ans dans le secteur privé et hospitalier - cet ouvrage présente les enjeux de travaux développés avec des confrères français et étrangers pour une médecine renouvelée. Celle-ci, à la fois préventive et curative, prend en compte le patient dans son individualité, son terrain propre et sa globalité.

Face à une science médicale trop souvent standardisée et spécialisée à l’excès, focalisée sur le symptôme et qui dissocie la maladie de celui qui la porte, le docteur Jean-Claude Lapraz propose une réelle vision intégrative et personnalisée du patient. Celle-ci repose sur l'endobiogénie, approche globale dont il est le co-fondateur, et qui replace le malade au centre de la pratique médicale.
S’appuyant sur les données physiologiques les plus actuelles, cette médecine endobiogénique met notamment en évidence l’originalité de chaque personne. Elle permet de mieux dresser l’état de santé de chacun grâce à une interprétation précise et synthétique, via signes cliniques et biologiques. En replaçant l'ensemble de ces signes dans la globalité de l’organisme du sujet, sain ou malade, elle permet au médecin d'émettre un diagnostic plus précis de l’état du patient et de son terrain.
L’endobiogénie est aussi en mesure de proposer des alternatives thérapeutiques moins iatrogènes, évitant ainsi de recourir systématiquement, au moindre signe de faiblesse, à la prescription d’antibiotiques, de cortisone, d’anti-inflammatoires, de bêtabloquants...., qui trop souvent n’empêchent pas les rechutes.

Le propos de ce livre n’est pas celui d’un discours anti-hormone ou anti-antibiotique. Il ne s'oppose pas non plus à un médicament particulier. En revanche, il s’élève avec force à la fois contre leur mauvais usage et leur prescription abusive.
L’ouvrage s’adresse aussi à ceux qui, inquiets de la toxicité des médicaments chimiques récemment révélée dans la presse, et déroutés par l’explosion des maladies dégénératives et des cancers, s’interrogent sur la façon dont la médecine actuelle les prend en charge.
Il apporte des clés inédites à ceux qui souhaitent préserver leur santé, comme aux médecins qui cherchent de nouvelles solutions pour traiter plus efficacement leurs patients et prévenir leurs maladies.

Avec la complicité de la deuxième voix du livre, celle de Marie-Laure de Clermont-Tonnerre qui se fait le témoin des doutes, des peurs et des interrogations des patients, cet ouvrage propose une médecine vraiment personnalisée.
On ne peut qu'en recommander la lecture éclairante sur la pratique d'une médecine encore peu connue, mais pourtant fondamentale. Un livre fondateur. Une vraie révolution !

 


 


Jean-Claude LaprazInterview du Dr Jean-Claude Lapraz

Propos recueillis par Chris -

15 mars 2012





Chris  (C)
: Votre livre "Une médecine personnalisée – Retrouver et garder la santé", écrit en collaboration avec Marie-Laure de Clermont-Tonnerre vient de sortir aux éditions Odile Jacob. Pouvez-vous nous parler de la genèse de cet ouvrage ?

Jean-Claude Lapraz (JCL) : Ce livre est né de la rencontre avec Marie-Laure de Clermont Tonnerre, une de mes patientes, journaliste. Lors de nos consultations, elle a été interpellée par le temps que je consacrais au patient - l’écoute - mais aussi par celui apporté à son examen clinique approfondi, dans l’optique d’une nouvelle approche médicale de la personne : l’endobiogénie. Elle a perçu que la pratique qu’elle découvrait permettait de mieux mettre en évidence des réalités physiologiques que les autres médecins avaient parfois du mal à percevoir, faute d’une vision globale et intégrée du vivant ; une pratique soutenue par des outils biologiques permettant un meilleur diagnostic de la santé de chacun et, de ce fait, un traitement mieux adapté.
Elle m’a alors proposé que nous écrivions ensemble un livre. Je trouvais très intéressante son idée de montrer ici les deux points de vue : celui du médecin, celui du patient.
Mais l’histoire de cet ouvrage est en fait un long chemin…

C : Merci de nous raconter…

JCL : J’ai été formé, il y a plus de quarante ans maintenant, à la faculté de médecine de Paris. Pendant ma formation de médecin, j’ai été amené à travailler plusieurs années dans divers départements de médecine et de chirurgie des hôpitaux de l’Assistance Publique (AP-HP Paris), et en particulier dans des services de réanimation et d’urgence. Installé ensuite comme généraliste à Paris, j’ai toujours éprouvé le besoin de me placer au cœur d’une médecine praticienne orientée vers la spécificité de la personne que j’avais en face de moi. Mais il existe une telle différence de gravité entre les malades hospitalisés dont l’organisme est le plus souvent en grande rupture d’équilibre et nécessite des soins massifs et les patients que le médecin suit en médecine de ville que, très vite, j’ai pris conscience qu’il existait un hiatus considérable entre la médecine hospitalière et celle dite libérale.
J’avais alors vingt-huit ans, c’était dans les années soixante-dix.

C : Vous expliquez dans votre livre que très vite vous avez remarqué que quelque chose n’allait pas…

JCL : Oui, en à peine deux ou trois mois de pratique de la médecine de ville, les modalités de cet exercice m’étaient devenues insatisfaisantes. J’avais l’impression que ce que nos enseignants nous avaient appris ne permettait pas d’apporter des réponses adaptées aux patients. Si les traitements standards d‘urgence comme on peut les appliquer chez des malades graves hospitalisés donnaient des résultats immédiats évidents, ainsi que j’avais pu le constater pendant mes stages d’externat, la réalité quotidienne du médecin généraliste que j’avais fait le choix de vivre était très loin de répondre à ce que j’espérais. Et mes confrères du quartier populaire où j’exerçais me confirmaient qu’il en était de même pour eux. Malgré l’application stricte que nous faisions des règles de prescription - comme tout médecin doit le faire selon les critères de la science médicale en vigueur - les succès n’étaient pas au rendez-vous.
Je me suis rapidement rendu compte qu’il existait un décalage considérable entre l’effet attendu des médicaments sur le malade et les résultats que nous aurions dû obtenir dans notre pratique. Trop souvent, les patients non seulement échappaient à l’action du traitement, mais ils revenaient consulter en se plaignant d’effets secondaires, et parfois de complications graves que nous n’attendions pas.
Encore trop imprégné de mes gardes hospitalières d’urgence, je n’avais pas jusqu’alors réellement mesuré combien le médicament peut agir en profondeur, et que finalement le médecin n’en maîtrise pas vraiment les effets. C’est seulement par la pratique quotidienne, quand on a l’entière responsabilité de ses patients et au fil du temps qu’on apprend à découvrir l’ampleur des problèmes posés par des thérapeutiques standardisées appliquées au long cours. Cette notion de risque que je faisais courir à mes patients était inadmissible pour mon esprit, convaincu que j’étais que l’une des règles prioritaires du médecin est de ne pas nuire à la santé de son malade. Or ce risque était bien réel puisque je les voyais revenir avec d’autres troubles que ceux pour lesquels ils étaient venus me consulter. C’est ce que nous appelons la pathologie iatrogène. Cette évidence a été l’un des éléments qui m’ont conduit à une remise en cause permanente durant toute ma vie professionnelle. Ce n’était pas une vue de l’esprit… Cette réalité que connaît tout médecin, celui de 2012 autant sinon davantage que celui de 1972, m’a alors amené à me poser des questions sur les concepts qui fondent la médecine…

C. Parlons du titre de votre ouvrage : la médecine personnalisée…

JCL : Dès le début de mon exercice, j’ai essayé de pratiquer une médecine personnalisée, centrée sur le malade.
Or celle ci est peu compatible avec la façon dont la médecine nous a été enseignée.
En effet, au cours de ses études, le médecin n’est formé qu’à une approche standardisée de la maladie (recherche du symptôme) et du traitement (molécule spécifique au symptôme). Or, chaque être est unique, et il doit être placé au centre du diagnostic, ce qui s’oppose de toute évidence à une pratique réductionniste qui, de principe, élimine l’individualité pour ne plus considérer le patient qu’à travers des données statistiques et un traitement standard.
S’il n’y a pas de personnalisation à la fois dans le contact, dans l’écoute, dans l’attention portée à l’autre, et aussi dans le décryptage des signes les plus subtils présentés par le malade, tous ces éléments étant ensuite analysés au travers d’une physiologie intégrative, alors pour moi il ne s’agit pas d’une vraie médecine. La réalité de tout médecin c’est qu’il est à chaque fois confronté à un individu unique échappant de toute évidence à une standardisation abusive.
De ce fait, il se trouve face à la nécessité de faire une intégration physiologique à la fois des dires du malade, de la diversité et de la multiplicité des symptômes dont il se plaint, ainsi que des données les plus fines fournies par l’examen clinique pour être à même de poser un diagnostic spécifique qui débouchera sur la mise en place d’un traitement lui aussi spécifique.

C : L’absence d’approche personnalisée du patient est-elle encore vraie de nos jours ?

JCL : Hélas oui, quarante ans plus tard, les conditions nécessaires à une pratique de la médecine personnalisée ne s’inscrivent pas dans l’évolution de la science médicale telle qu’elle s’est constituée au cours des cinquante dernières années, du fait de l’effacement de plus en plus marqué de l‘individu qui n’existe plus qu’au travers des normes statistiques et des protocoles tels que définis par la médecine dite "médecine par les preuves".
De plus, les médecins sont confrontés à différents problèmes qui rendent de moins en moins possible une pratique adaptée : manque de temps pour personnaliser le rapport avec le patient, manque de clés cliniques et physiologiques pour aborder le malade dans sa réalité propre, manque de moyens spécifiquement adaptés à la personne.

Mais qu’est-ce que la santé ?

C : Le sous-titre en exergue du livre est "Retrouver et garder la santé"… La santé nous échappe ?

JCL : L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit la Santé comme "un état de complet bien-être physique, mental et social qui ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité". Or ceci n’explique en rien à quoi correspond ce bien-être dont elle fait le fondement de sa définition. Il faut aller plus loin dans la compréhension de ce qu’est la santé, car cela va avoir des conséquences considérables sur la façon dont le patient comme le bien-portant seront abordés au cours de l’acte médical et ensuite traités. Si l’on considère la santé comme un état antérieur à la maladie, il paraît capital d’expliquer de façon précise en quoi cet état consiste puisque la maladie, c’est justement la perte de la santé.
Ceci nous a amenés avec mon confrère le docteur Christian Duraffourd à mener une réflexion de fond qui a orienté les recherches que nous avons développées ensemble pendant de très nombreuses années et à proposer la définition suivante "... la santé est, en tous lieux, pour chacun l'équilibre de référence harmonieux et optimal de ses fonctions physiologiques fondamentales. C'est dire que la préservation, la conservation ou la reconquête de la santé passent obligatoirement par la prise en considération première et absolue de l'état de fonctionnement structural de chaque individu plongé dans son milieu d'insertion". [Traité de Phytothérapie Clinique, C. Duraffourd et J.C Lapraz, Editions Masson, Paris 2002].

On comprend ainsi que la notion de santé implique nécessairement la prise en compte de la personne considérée comme un être unique (chacun étant différent), et qu’on ne peut se limiter à une définition standard de la santé comme c’est la règle actuellement. La prise en compte de l’équilibre des fonctions physiologiques fondamentales d’un individu implique donc la nécessité de connaître les règles précises qui gèrent le fonctionnement de son organisme et permettent l’installation et le maintien du meilleur état possible pour lui dans la globalité de qui il est. L’approche de la santé implique donc un diagnostic d’état du sujet, tenant compte à la fois de la dynamique de la vie et de la réactivité fonctionnelle de sa structure face à toutes sollicitations ou agressions auxquelles son milieu le soumet, et ce quelle que soit leur nature : alimentaire, émotionnelle, affective, sociétale, climatique, médicamenteuse, etc.
Il découlera de cette approche de la santé des règles précises qui permettront de la préserver, de la conserver ou de la reconquérir lorsqu’on l’a perdue.
Ainsi, comme nous l’avions écrit dans ce même ouvrage :
"Préserver la santé, c'est permettre à l'organisme d'assumer, prioritairement, avec ses seuls moyens, la maintenance de l'équilibre, harmonieux et optimal, de ses fonctions physiologiques fondamentales. C'est le protéger au maximum de la prolifération des agresseurs, de leurs impacts et de l'accélération de leurs conséquences.
"Conserver la santé, c'est, au-delà de la préservation, assurer un soutien stratégique, médicamenteux ou non, aux composants défaillants du système particulier qui constitue l'état précritique, c'est-à-dire celui contributif du devenir pathogène de l'individu.
"Reconquérir la santé, c'est, par delà la victoire sur la maladie, c'est-à-dire la suppression de l'état critique, donner à l'organisme toutes ses chances de reprise en main de tous ses moyens de gérance, de réparation et de restitution de l'état antérieur à l'avènement de la maladie et, si possible, un retour à celui de santé".

Vous comprenez donc mieux pourquoi nous avons choisi comme titre de notre livre "La médecine personnalisée". Retrouver et garder la santé ne peut se concevoir que si l’individu, et non pas la maladie, est replacé au centre du système médical. Un tel regard posé sur la Santé ne considère plus la réalité de la même façon que celui qui a placé la maladie au centre du système et qui a conduit à la mise en place du régime dit d’ "Assurance Maladie". Les conséquences d’un tel changement de perspective seront considérables tant au plan de la prévention que du traitement des maladies comme nous nous sommes appliqués à le montrer dans ce livre.

C : Et donc, vous avez commencé à développer des travaux en ce sens…

JCL : Oui, car confrontés aux limites d’un système qui est celui qu’on vous a appris, qui ne répond pas à ce qu’on espérait en attendre, le premier réflexe est de se demander si on n’est pas un mauvais médecin, un incompétent. On doute : peut-être que je n’applique pas de la bonne façon les protocoles que l’on nous a enseignés… Mais voilà, plus les médecins s’appliquent à suivre fidèlement ces protocoles, plus les malades accusent des troubles divers, récidivent ou échappent à l’action des traitements. Bien vite j’ai compris que le problème majeur n’était pas lié aux médicaments eux-mêmes mais à l’usage qui en était fait. Que cet usage : "même traitement" pour une "même maladie" ne répondait pas aux exigences d’une vraie médecine qui s’efforce d’appréhender le malade dans la réalité de son fonctionnement propre.

CJ : Pourtant, tout un chacun considère que la médecine soigne…

JCL : Oui. Mais qu’est-ce que soigner ? C’est un vaste débat.
Est-ce que soigner, c’est faire disparaître une maladie et dire alors : "la maladie n’étant plus présente, vous êtes guéri". Tous les jours, cette vision de la guérison est prise en défaut. A titre d’exemple, on peut détruire un germe dans les urines à l’aide d’antibiotiques, et pourtant dix jours plus tard la maladie qui semblait disparue revient et le même germe réapparaît dans les prélèvements. Autre exemple, une chimiothérapie massive peut faire disparaître très vite des images cancéreuses, et pourtant deux mois plus tard le cancer revient sous une forme foudroyante.
On voit donc clairement que guérir réellement une personne ne peut se borner à effacer le signe de la maladie, à la faire "disparaître". Certes, la faire disparaître fait partie de la guérison. Mais ce n’est pas suffisant. Pour qu’on puisse assurer une vraie guérison, il faut comprendre ce qui a généré la maladie, aller bien en amont de son expression. Ce qui implique qu’avant toute chose il faut comprendre comment l’organisme de l’être humain fonctionne, comment les systèmes qui le constituent sont reliés entre eux, quelles lois permettent d’assurer son équilibre et comment considérer la genèse, le développement des maladies avant d’envisager la stratégie thérapeutique à mettre en place.
Ceci conduit nécessairement à aborder le malade d’une façon beaucoup plus large que la recherche de la seule disparition du symptôme, et ainsi à intégrer dans la réflexion non seulement l’étude de la maladie et de ses mécanismes physiopathologiques, mais aussi l’identification des mécanismes situés en amont, qui assurent l’équilibre de la personne antérieurement à sa maladie, c’est-à-dire son fonctionnement physiologique de base qui lui est propre. En d’autres termes, il faut essayer de comprendre dans cette entité personnelle que chacun de nous constitue, et qui fonctionne dans l’harmonie de ses fonctions et de ses organes lorsqu’il est en état de santé, comment et pourquoi ceux ci en sont venus à se déséquilibrer pour faire apparaître un jour une maladie particulière : un asthme, un eczéma, un ulcère de l’estomac, un cancer.
On comprend donc que la santé ne peut se définir comme la seule absence de maladie.
Et c’est pour cela qu’on ne peut se limiter à la seule recherche du symptôme mais que celui ci doit être replacé et compris dans son rapport à la globalité du patient qui l’exprime.

C : Mais n’est-ce pas là justement le but de la médecine : trouver la vraie cause pour ensuite la traiter ?

JCL : Ce devrait être la finalité de l’acte du médecin. Mais quand on étudie le développement historique de la science médicale, on comprend pourquoi et en quoi ce but n’a pas été atteint. La vision qui s’est développée dans la suite des travaux de Pasteur et des progrès de la science analytique a conduit les chercheurs à se focaliser sur des structures de plus en plus fines, à dissocier la partie du tout. En se focalisant sur le décryptage de mécanismes de plus en plus subtils on a perdu le sens de la globalité et surtout la capacité d’intégration. On en est arrivé à une vision dissociée de l’homme, qui n’est plus qu’un assemblage disparate de gènes, de cellules, d’organes, de fonctions dont on n’arrive plus à voir les liens qui, en les unissant, permettent la cohérence du fonctionnement équilibré et harmonieux de l’organisme.
L’être humain, éclaté, ne peut plus alors être reconstitué en tant qu’individu. L’oubli de ce que les anciens appelaient le terrain, à savoir cet espace obscur, indéterminé, complexe dont tout le monde parle mais que personne ne sait voir, et qui en réalité permet seul de faire l’intégration, a conduit à la mise en place d’une médecine morcelée, en quelque sorte désintégrée, porte ouverte à bien des erreurs de compréhension de la réalité de ce qu’est un être humain. Le terrain, c’est la grande inconnue… raison pour laquelle cette notion a été rejetée hors la science. Mais la réalité est têtue. Et plus on méconnaît cette notion de terrain dont nous nous sommes appliqués à démontrer dans notre livre que ce terme traduit une réalité physiologique précise qui repose sur des lois de fonctionnement rigoureuses, plus les manques, les limites et les échecs de la science actuelle imposent que cette réalité soit mieux comprise et replacée au coeur des grands débats qui agitent la médecine actuelle
Or pour moi, que la maladie soit un cholestérol qui monte, un germe présent dans les urines, une tumeur qui apparaît dans un organe, une migraine récidivante, elle n’est que l’expression d’un déséquilibre sous-jacent qui est généré par l’état du terrain. C’est pour cela que pour retrouver la santé, il faut comprendre ce qu’elle est et ce qui fait qu’on l’a perdue. Et nous disposons pour cela de cette proposition nouvelle d’approche du vivant (dont je parle dans le livre) qu’est l’endobiogénie.

Vers une véritable médecine de terrain

C : Vous avez évoqué l’importance du terrain. Ce concept est au coeur de diverses traditions médicales très anciennes, mais pour vous, le terrain, c’est quoi ?

JCL : Pour la majorité des gens, la notion de terrain est un concept très obscur, mal définissable dans lequel on met tout et n’importe quoi.
Quand on ne comprend pas la survenue ou l’évolution d’une maladie, on dit "c’est le terrain".
Quand un malade échappe au traitement, il est fréquent d’entendre : "c’est le terrain, son terrain n’a pas supporté".
Or cette réalité de l’existence du terrain, il faut bien l’approcher puisque c’est en elle que réside la réalité personnelle du patient.
Nous avons toujours fait l’effort de proposer une définition du terrain qui soit en accord avec les données scientifiques. Formés à la médecine occidentale, il fallait formuler une proposition que nos confrères puissent comprendre et qui parle un langage sortant de l’ésotérisme qui habituellement entoure ce concept de terrain. Nous avons un grand respect pour les approches millénaires que proposent diverses médecines car elles reposent sur une sagesse et une connaissance très approfondie des liens et des rapports qui existent entre l’homme et son milieu. Elles sont le fruit d’un savoir ancien, issu d’observations qui se sont transmises au cours des siècles et qui ont apporté la preuve d’une efficacité.
Mais nous devons parler un langage qui corresponde à des réalités qui puissent être appréhendées et analysées au regard de l’évolution des connaissances scientifiques. Pour comprendre le terrain, on est obligé d’expliquer ce qu’est un organisme vivant. Expliquer comment l’être humain, issu de la fusion des gamètes, est un ensemble composé d’éléments multiples, extrêmement complexe, et pourtant en santé, fonctionnant comme un tout organisé tellement cohérent que la vie semble aller de soi, que la santé semble aller de soi…
Pour comprendre la notion de terrain, qui inclut obligatoirement la notion d’entité globale et de système organisé, il faut aborder l’étude de l’être humain comme celle d’un ensemble. Un ensemble dont il faut analyser les éléments qui le constituent, comprendre comment il fonctionne, comprendre ce qui le gère, du niveau le plus infra structural, au niveau moléculaire, puis au niveau du noyau, du cytoplasme, de la cellule, des tissus (ensemble de cellules), des organes, jusqu’aux systèmes et aux fonctions qui les lient, permettant à la vie de se maintenir. Ainsi, en remontant les plans successifs dont nous sommes constitués en tant qu’êtres humains organisés, nécessairement on comprend que la partie est dans le tout, et que le fonctionnement de celle ci ne peut se comprendre complètement sans comprendre celui du tout.
A l’origine, il n’existe qu’une seule cellule qui, par le jeu des divisions successives sous contrôle du programme génétique, permet la constitution d’un bébé. La notion de terrain est incluse dès l’origine de la cellule unique qui conduit, par le jeu de la multiplication cellulaire, à la structuration et à la diversification des organes et des fonctions qui vont assurer le maintien en équilibre des éléments multiples qui constituent un être humain.

C : Mais selon votre approche, comment fonctionne ce tout ?

JCL : Pour maintenir l’ensemble en état cohérent de fonctionnement, il existe obligatoirement dans le corps un système qui peut assurer cette cohérence en contrôlant et en reliant entre eux tous les éléments qui constituent cet ensemble. Or un être humain est un ensemble vivant, et la vie est une succession de phénomènes cataboliques (destruction) et de phénomènes anaboliques (construction) qui doivent se dérouler dans un ordre harmonieux, selon des séquences régulières, fixées, qui font que l’organisme peut fonctionner comme un tout ordonné. Il faut donc trouver quel est ce système responsable de l’équilibre compatible avec le maintien de la vie : si un déséquilibre apparaît dans un espace déterminé, et qu’il n’est pas corrigé, la maladie va alors se déclencher…

Le système endocrinien, gestionnaire de tous les autres

C : Quel est alors le système responsable de cet équilibre, de cette gestion ?

JCL : Le maintien de la vie impose d’identifier le système qui réponde à tous les critères requis pour assurer la structuration, la maintenance et la régulation de l’ensemble de l’organisme, et de toutes ses parties. Le système qui soit capable de gérer la vie à tous les niveaux, d’assurer la gestion de la défense, la réponse à l’agression, la reconstitution, la réfection de la structure, la guérison… Le système qui puisse gérer tous les autres systèmes, du niveau du gène et de la molécule au niveau cellulaire ainsi qu’à tous les niveaux imbriqués qui, tels des poupées russes, constituent le corps humain. Un système qui puisse donc faire l’intégration de tous ces systèmes, qui gère la vie et qui soit capable de s’intégrer et de se réguler lui-même.
Or, en l’état actuel des connaissances scientifiques, le seul système dans l’organisme répondant à tous ces critères est le système hormonal : il est en charge du métabolisme et est à l’oeuvre bien avant que les premières structures nerveuses ne soient identifiées.

C : Ce système règle donc tous les systèmes ?

JCL : Exactement. Mais ce n’est pas tout de définir qu’il existe un système qui harmonise les autres. Il doit aussi s’harmoniser lui-même, c’est pourquoi il est aussi organisé en système. Il existe donc des niveaux hiérarchiques en son sein. Le système central hypothalamo-hypophysaire contrôle les glandes endocrines périphériques. Celles ci à leur tour envoient à chaque instant leurs sécrétions hormonales dans l’ensemble du corps, ciblant ainsi les cellules dotées de récepteurs sensibles aux hormones (les hormones sont des messagers porteurs d’une information destinée à une cellule-cible). Des régulations en feed-back assurent le rétro-contrôle, donnant ainsi à la périphérie la capacité d’apporter au niveau central les informations qui seront traitées et qui permettront d’assurer des réponses en retour, adaptées aux nécessités périphériques, et donc aux besoins locaux, locorégionaux ou généraux. La notion de finalité apparaît incluse dans ce mode de fonctionnement en boucles de rétroactions.

C : Finalement, vous êtes en train de nous dire que chacun est doté de son paysage hormonal propre en fonction de son histoire, et c’est cela que vous approchez par l’endobiogénie, qui va vous donner une idée du terrain et des potentialités de santé ou de reconstruction d’une personne…

JCL : Exactement. Mais il faut bien avoir à l’esprit que chacun a un potentiel génétique propre, une spécificité génétique qui va s’exprimer grâce à la fonctionnalité. Tous les gènes que l’on possède ne sont pas "allumés" de la même façon, c’est ce qui fait la différence entre chacun de nous. En fonction de ce que notre potentialité génétique va faire de nous, chacun va exprimer - au travers de l’expression fonctionnelle de son potentiel spécifique - sa propre réponse aux divers agresseurs exogènes ou endogènes : alimentation, mode de vie, statut social, professionnel, personnel, etc. Ainsi se mettront en place des modes de réaction particulière par conditionnement des récepteurs, et apparaîtra de ce fait une structure déterminée, tant dans sa constitution que dans son mode d’expression en réponse à tout type d’agression, quelle qu’en soit la nature. Un individu donné sera "petit et maigre", un autre "grand et gros", un autre "calme ou impulsif" et/ou "sensible au froid ou au chaud", un autre sera sujet à des manifestations allergiques, un autre encore à des troubles immunitaires, etc. Ces différences prennent racine dans la spécificité du terrain de chacun.
A partir du moment où c’est le système hormonal qui assure et maintient l’architecture du corps, et qui règle la réponse aux exigences de l’adaptation, on peut comprendre que c’est lui in fine qui assure la cohérence de l’ensemble de la structure et les modalités d’expression de la maladie et des symptômes.

C : Si je vous suis bien, la théorie de l’endobiogénie repose sur la proposition que le fonctionnement hormonal se fait selon des séquences particulières…

JCL : Oui. De la même façon qu’un architecte lorsqu’il doit construire une maison, commence par dessiner des plans, et lors de sa construction suivre de façon précise le déroulement des étapes à mettre en place : assurer les fondations d’abord, puis le premier étage, puis le deuxième, et enfin le toit, ensuite seulement s’occuper de l’intérieur, installer l’électricité… Il en est de même pour le gestionnaire hormonal - qui est l’agent qui permet la vie, la réfection, le mouvement, la réponse adaptative : il doit fonctionner selon une chronologie particulière.
Il faut donc une cohérence pour maintenir un équilibre, et celle-ci vient dans la définition de la succession des phénomènes qui permettent à la vie de se maintenir : destruction, reconstruction, destruction, reconstruction avec libération du matériel et de l’énergie qui permettent au système de fonctionner.
Et dans cette chronologie de successions, l’idée originale est qu’il existe non seulement des ordres verticaux, du haut en bas, et de bas en haut - une glande commande, l’autre secrète et cela va à la périphérie jusqu’au niveau des cellules et des tissus avec retour en feedback… - mais aussi des séquences horizontales. En effet, s’il n’existe pas des séquences déterminées dans la chronologie des opérations effectuées par les quatre axes endocriniens [ndlr : corticotrope, gonadotrope, thyréotrope, somatotrope], les ordres arriveront au niveau des récepteurs périphériques de façon anarchique. C’est pourquoi il faut définir une logique non plus seulement verticale comme nous venons de le voir, mais aussi horizontale expliquant comment se fait le passage d’un axe à un autre puisque chaque axe est rattachable à des fonctions précises et antagonistes, puisque l’un va par exemple assurer la catabolisme et l’autre l’anabolisme, qui sont des phénomènes qui mettent en jeu des réactions physiologiques à finalité différente (construction/destruction).
Si les séquences sont inversées ou si l’une d’elles est escamotée, alors des dyschronologies apparaissent dans les ordres à effectuer et les décalages consécutifs auront au niveau des effecteurs des conséquences négatives au plan du fonctionnement de l’individu, avec induction progressive de déséquilibres pouvant être initiateurs de tous types de pathologies.
Si nous faisons une analogie avec le fonctionnement d’une usine automobile : fabriquer 100 000 voitures par mois nécessite une succession d’ordres extrêmement précise, impliquant nécessairement un pilotage de l’ensemble. On ne va pas monter les roues avant d’avoir fait la carrosserie, ni régler l’accélérateur avant d’avoir mis le moteur en place… C’est ce qui se passe dans le corps humain si le gestionnaire endocrinien ne fonctionne plus de façon cohérente et ordonnée, alors la pathologie peut apparaître.
Le livre, qui se veut grand public, explique à l’aide de schémas, pourquoi, dans le système endocrinien, les séquences commencent par l’axe corticotrope, et ensuite gonadotrope, thyréotrope, et enfin somatotrope. Cette vision séquentielle du fonctionnement horizontal des axes hormonaux a été proposée depuis plus d’une vingtaine d’années par mon confrère le docteur Christian Duraffourd et constitue l’un des fondements de l’approche endobiogénique du patient.

C : Une fois cela posé, que se passe-t-il dans le corps quand on commence à être malade ?

JCL : Une fois que l’on a compris tout ce que je viens d’expliquer, il faut distinguer plusieurs aspects.
D’abord, les anomalies de structure. On vient au monde avec une structure qui s’est faite en fonction des potentialités de notre génome, de ce que nous avons hérité de nos ancêtres et arrières ancêtres, et des agressions subies dans le ventre de la mère. On va alors, par exemple, se structurer - et bien souvent on est structuré de façon pathologique dès la naissance – en fonction du fait qu’un des axes du gestionnaire endocrinien, ou l’un des organes qui constituent l’organisme va être soit en sur-fonction, soit en sous-fonction, c’est ce qu’on appelle le facteur initiateur de structure. Les autres axes vont alors être obligés de réagir à ce déséquilibre et se réorganiser fonctionnellement selon l’axe ou l’hormone initialement perturbés.
Cela a des conséquences telles que l’organisme, en remodelant son fonctionnement, met en place de ce fait des déséquilibres spécifiques qui vont faire qu’un sujet va, par exemple, devenir allergique de façon plus ou moins grave, et qu’un autre installera très vite un potentiel cancéreux lui faisant développer une leucémie à l’âge de dix ans, au lieu d’un cancer de la prostate à l’âge de soixante ans.
Mais il ne faut pas faire de confusion entre les maladies génétiques monogéniques, à dominance forte, où l’on est en présence d’un état structurellement déficitaire dès la naissance - par exemple, un gène déficient qui conduit à une hémoglobinopathie - et les maladies résultant d’une gestion défectueuse du système endocrinien. Ces maladies dites monogéniques sont extrêmement rares. Les généticiens qui s’interrogent de plus en plus sur l’approche génétique des maladies ont bien compris maintenant que les maladies cardiovasculaires, les cancers, etc., sont des maladies multigéniques qui, du fait de cette multiplicité de gènes impliqués, répondront très difficilement à une thérapie génique. C’est pourquoi ils sont à la recherche de clés pour comprendre comment faire l’intégration de la complexité des anomalies génétiques qui peuvent être impliquées dans le développement de telles maladies. Nous sommes convaincus que l’outil de la biologie des fonctions qui permet de faire les liens biologiques entre les divers systèmes pourrait être mis au service de cette nouvelle approche des données fournies par la recherche en génétique : la génomique fonctionnelle.

C : Mais ce que le corps exprime, c’est quoi finalement ?

JCL : Le corps exprime la conséquence ultime de la mauvaise façon dont le gestionnaire s’est désorganisé. Et cette désorganisation par rapport à un équilibre théorique idéal, fait apparaître sur certains secteurs – au niveau du foie, au niveau des intestins, au niveau de la peau, du cerveau, au niveau des os… - un déséquilibre d’expression locale, qui va se manifester localement soit en réponse à un agresseur externe, soit à un agresseur interne. On pensera alors que la maladie est locale. Mais en fait, elle exprime un dysfonctionnement bien plus profond. La maladie peut aussi s’exprimer sur un mode systémique, mais l’approche de ce type de maladies relève aussi de la même démarche méthodologique.

Le terrain, c’est le gestionnaire du système endocrine…

C : Alors, d’après vous, la médecine générale ne fait que fonctionner selon le Saint graal des symptômes, qui ne sont en fait que la partie émergée d’un déséquilibre ?

JCL : Oui, le déséquilibre apparent - le signe, clinique ou biologique - est la conséquence de quelque chose qui est, disons, inapparent mais qui peut être mis en évidence par une approche du patient plus large que celle actuellement enseignée et pratiquée par la médecine. Une approche qui replace le signe dans le malade et qui conduit à une vraie médecine intégrative. Tout commence déjà lors de l’écoute de ce que nous dit le patient. Il ne s’agit pas ici de l’attitude d’écoute du psychiatre ou du psychanalyste mais d’un effort du médecin pour comprendre le lien qui existe entre la structure physiologique du patient et ce qu’il exprime par sa parole. Faute d’écouter le malade, on se prive dès le départ d’une foule énorme d’informations qui peuvent servir à poser ensuite un diagnostic permettant de comprendre comment fonctionne le terrain de la personne en face de soi.
Lorsqu’un patient vous dit "j’ai mal à la tête le soir et pas le matin"ou "j’ai froid entre deux heures et trois heures du matin, et après quatre heure du matin, j’ai très chaud…", ce sont des indices parlants. Il faut avoir une écoute à travers une vision physiologique, qui replace le ou les signes rapportés par le patient dans les données de la science actuelle. Et ces données vont s’enrichir encore, au fur et à mesure des développements futurs de ce nouveau type de recherche.
Ensuite, concernant l’examen clinique du patient - c’est-à-dire l’étude des signes présents dans son corps - les médecins se limitent la plupart du temps à rechercher seulement la maladie, l’organe malade. Ils font rarement le lien avec les autres organes, avec les autres fonctions. Il y a donc une perte d‘information et de sens, une perte de connaissances avec cette vision symptomatique, focalisée exclusivement sur le seul symptôme. Car pour comprendre sa signification exacte, il faut savoir qu’on ne peut le dissocier des autres symptômes. Si un symptôme a une signification en lui-même, celle-ci peut elle-même être repensée lorsqu’on le confronte à d’autres symptômes. La médecine de terrain, c’est en quelque sorte la mise en évidence de ce qui est caché. Et c’est ce qui amène à faire, à chaque visite, un examen clinique approfondi du patient. La dynamique de la vie est en permanence dans le mouvement. Si l’on ne pratique pas un examen clinique approfondi à chaque fois que le malade consulte, on laisse passer des signes ; de même que si on ne prend pas le temps d’écouter attentivement le malade. Dans les deux cas, faute de les avoir recherchés, on passe alors à côté d’indices qui pourraient mettre le médecin sur la voie que quelque chose est en train de bouger dans la profondeur du terrain du patient, indices dont il faudra absolument tenir compte dans l’établissement du diagnostic. Et si on ne corrige pas l’anomalie détectée qui traduit un état perturbé du gestionnaire, alors le risque de voir le malade à plus ou moins long terme exprimer une vraie pathologie est grand. C’est dans cette attention portée au patient que se situe en réalité la vraie prévention, car seule cette attention permet d’identifier les éléments subtils indicateurs précoces des risques pathologiques.

C : La prévention dont vous nous parlez n’est alors pas du tout celle dont on nous rebat les oreilles à grande force de publicité ou de campagnes par courrier ?

JCL : Bien souvent, ce qui est appelé "prévention" en médecine, n’est en réalité que de la détection précoce d’une maladie déjà constituée… C’est le cas par exemple des campagnes dites de prévention du cancer du sein : les mammographies ne servent qu’à montrer l’existence d’une tumeur déjà constituée. Est ce de la prévention ? De même pour le dépistage du cancer du colon : le but est de visualiser l’existence ou non d’une anomalie. Ce qui n’enlève en rien l’intérêt de ces méthodes à la recherche de lésions prises à leur stade de début.
Pour nous la vraie prévention se situe bien en amont de la détection même précoce. C’est celle qui va s’appliquer à identifier les déséquilibres du terrain d’un individu bien avant que la lésion ne soit constituée, déséquilibres qui seront les vrais éléments inducteurs de la maladie. Rien dans le corps humain n’apparaît par hasard : la maladie met toujours du temps pour se préparer. Même quand elle paraît d’installation brutale. Et cela même pour des maladies rattachées à un agent agresseur précisément identifié.
La bonne façon de procéder est de savoir faire l’intégration au niveau du symptôme en lui-même, des symptômes entre eux et rapportés à l’état physiologique du corps de l’individu. On est ainsi amené à un autre niveau de diagnostic. Et il faut savoir qu’il y a plusieurs étapes dans un diagnostic.

C : Lesquelles ?

JCL : Il y a l’étape du diagnostic des symptômes exprimés, quels qu’ils soient, et qui doivent toujours être rapportés à la physiologie. De plus la notion du temps est importante à prendre en considération parce que la chronologie de la succession des symptômes - ce qu’on a appelé la ligne du temps dans notre livre - va apporter au médecin des informations très différentes. En effet, la signification ne sera pas la même si on fait une scarlatine à l’âge de huit ans ou à quarante ans ; si on présente un eczéma purulent à l’âge de deux ans ou un eczéma sec à trente ans. De même l’ordre de la succession des maladies au cours de la vie apporte des informations capitales : souffrir d’abord d’un asthme pendant une durée de dix années, suivi ensuite de migraines ne traduira pas le même état fonctionnel que si le patient présente un ordre inverse dans la survenue de ces deux troubles. Il est donc urgent d’introduire une vision chronologique et dynamique des pathologies présentées, faire en quelque sorte une révolution espace/temps...

La deuxième étape consiste en l’étude attentive des signes présents dans le corps du patient, et là aussi rapportés à la physiologie : faire l’intégration des symptômes physiques en les rapportant, au-delà de leur apparence, à leur vraie signification. Nous disposons de clés pour cela. Ceci implique la définition d’une nouvelle sémiologie qui soit rattachée à la physiologie. Parce que la physiologie explique l’état normal de fonctionnement d’un individu sain. Mais lorsque la maladie est là, on se situe dans la physiopathologie : les mécanismes physiologiques ne sont plus capables de s’autoréguler et de se maintenir en équilibre et s’installent alors les mécanismes du dérèglement liés à l’existence de la maladie.

Vient ensuite la troisième étape, qui est celle de l’interprétation des données fournies par les examens dits complémentaires comme les bilans biologiques, complétés si nécessaire par des techniques d’imagerie.

C : Pouvez-vous expliquer, à la lueur de votre approche, comment vous interprétez les données biologiques ?

JCL : En général, les médecins regardent le symptôme biologique en lui-même : cholestérol élevé… donnons un hypocholestérolémiant ; hyperglycémie, un hypoglycémiant ; hyper immunité, un hypo immunisant ; un virus, un antivirus.
Ils ne font pas les liens entre les divers éléments du sang circulant rapportés à la physiologie et à la finalité – ce qui est capital – dans l’organisme humain, de l’anomalie métabolique identifiée. "Oui, le niveau de cholestérol est élevé, je le vois" mais alors ne faudrait-il pas se demander : à quoi sert le cholestérol, dans quelle chaîne de fabrication rentre-t-il, etc.?
Or le cholestérol sert à fabriquer les hormones, à fabriquer les oestrogènes, à refaire des parois, des membranes… Et si il y a élévation de cholestérol, n’est ce pas parce que le corps de ce patient dans l’équilibre dans lequel il se situe en a besoin ?… En restant juste au niveau du symptôme isolé, non rapporté dans le contexte de l’individu, le risque de faire une erreur d’interprétation est considérable.

C : Quand vous parlez d’outils, vous voulez parler de ce que vous appelez dans votre livre "la biologie des fonctions" ?

JPL : Oui. Il s’agit d’un système qui est basé sur la vision intégrative, comme l’a conçu le docteur Christian Duraffourd lorsque nous étions attachés de consultation à la clinique chirurgicale et oncologique du Pr Jacques Reynier à l’hôpital Boucicaut (AP-HP Paris). Etabli sur une approche globale de la physiologie, selon les séquences déterminées telles qu’on les a vues (catabolisme, anabolisme, catabolisme, anabolisme), dans une finalité très précise.
A partir d’une simple prise de sang, on obtient des chiffres qui vont renseigner sur l’état du terrain de la personne.

C : Qu’est-ce qui différencie l’analyse de sang que fait le médecin non formé à vos méthodes de celle que vous développez avec d’autres chercheurs… Au départ, c’est la même analyse de sang ?

JPL : Oui, il s’agit de la même analyse de sang, mais ce qui change c’est l’interprétation qui est faite des résultats.
On peut, en effet, porter deux regards sur la biologie.
Le regard symptomatique : on mesure ce qui se trouve dans le sang circulant (cholestérol, sucre, urée, acide urique, globules rouges, globules blancs…). Le médecin constate : les globules rouges sont en excès, c’est une polyglobulie, ils sont en manque, c’est une anémie.
Il existe un autre regard : étiologique. Il s’appuie sur le fait que ce qui circule dans le sang est fabriqué par le corps. C’est donc la conséquence du métabolisme du sujet. Or nous avons vu que le métabolisme est assuré par le gestionnaire hormonal. L’approche intégrative de la biologie permet de remonter en amont des substances qui circulent dans le sang et d’évaluer l’état fonctionnel des éléments qui gèrent leur synthèse. De même que l’analyse du symptôme exprimé par le malade permet d’identifier certains des mécanismes à l’oeuvre dans son corps, de même les substances contenues dans le sang peuvent être rattachées à l’activité physiologique cellulaire et conduire à voir plus en profondeur comment l’organisme fonctionne.

CJ : Par exemple ?

JCL : Prenons l’exemple des globules rouges et des globules blancs. Que nous apprend la physiologie sur les mécanismes du corps qui expliquent leur formation ?
La synthèse des globules rouges est particulièrement dépendante des androgènes (hormones mâles) et celle des globules blancs des oestrogènes (hormones féminines). Ainsi, une simple division du nombre des globules rouges par celui des globules blancs va donner une idée de la façon dont les éléments hormonaux qui gèrent leur synthèse fonctionnent dans leur relativité. Un niveau élevé de globules rouges par rapport aux globules blancs indiquera que, dans leurs effets tissulaires, les androgènes sont plus actifs que ceux des oestrogènes. C’est en partie pourquoi les normes des globules rouges de l’homme sont plus élevées que celles de la femme dont le niveau d’activité des hormones mâles est globalement moins haut que celui de l’homme.

C : Donc à partir d’une prise de sang, en faisant le rapport entre certaines données reliées à un système physiologique et aux mécanismes qui gèrent son fonctionnement, vous déterminez un paysage de ce qui se passe actuellement dans le corps d’une personne. Vous pouvez savoir si le système est équilibré ou pas, si le régulateur fonctionne bien ?

JCL : En partant d’une simple prise de sang comportant douze données biologiques classiques (comme la numération formule sanguine, le nombre des plaquettes sanguines, le dosage de certains enzymes, etc.) on peut construire un système établi sur des algorithmes – tous basés sur les données incontestées de la physiologie – qui font apparaître de nouveaux chiffres conduisant à une compréhension beaucoup plus large des phénomènes biologiques à l’oeuvre dans le corps que ne le permet une approche purement analytique.
Il s’agit de la biologie des fonctions qui comporte actuellement 172 index d’activité endocrine, métabolique, tissulaire, etc. (par exemple, nécrose cellulaire, résistance à l’insuline, remodelage osseux, immunité, stress oxydatif, développement anormal cellulaire…) dont chacun apporte des informations essentielles.
Croisées entre elles, ces informations permettent de dresser un panorama de l’état structural et fonctionnel du patient, de ses risques potentiels de développer une maladie, et permettent de suivre l’évolution de son terrain, spontanée ou sous l’effet d’un traitement.
Pour ma part, j’ai pu étudier sur une quinzaine d’années environ 12.000 biologies des fonctions.
L’interprétation des résultats ne s’improvise pas et nécessite une formation complémentaire.
Si un index est trop bas, ou au contraire trop élevé, cela a une signification précise, mais là aussi, avant de se prononcer, il faut le corréler à d’autres index qui ont, eux aussi, une signification propre qui va tempérer, ou alors renforcer celle de l’index considéré.
En d’autres termes, cela nous donne un schéma, une cartographie de l’état fonctionnel des axes endocrines de la personne, ce qui permet de porter un regard différent sur l’interprétation des symptômes et des maladies.

C : Ceci étant personnalisé à chacun…

JCL : Oui, chacun a son terrain propre. Etant donné que le système est construit de façon "bottom-up", du bas vers le haut, on part des briques de base puis on articule un système de fonctions de fonctions, construites selon la vision endobiogénique des axes intégrés. Et c’est là que l’on voit de façon évidente et chiffrée que chaque individu est unique.
On s’aperçoit, par exemple, qu’il n’y a pas un seul cancer du sein qui soit strictement identique à un autre, car chaque femme est unique dans son mode de fonctionnement. Et l’on comprend tout de suite pourquoi en traitant 100 femmes atteintes par le "même" cancer du sein, la "même" molécule chimiothérapique n’aura pas le « même » effet attendu chez toutes. Cela permet aussi d’expliquer pourquoi un inhibiteur de la FSH sera très actif chez 40% des femmes, alors que les autres 60% échapperont rapidement à son action. De nouvelles recherches s’appuyant sur les données de la biologie intégrative pourraient aider à mieux identifier celles chez lesquelles ce produit serait mieux indiqué. Un tel outil permettrait de cibler de façon beaucoup plus spécifique les traitements.
En effet, il est capital d’aller vers une vraie personnalisation des traitements. Mais une vraie personnalisation ne peut se limiter seulement à identifier le produit plus actif sur la seule tumeur (les médicaments dits ciblés). Elle doit aussi prendre réellement en compte l’état propre du patient, car c’est dans cet état que sont cachées les vraies raisons du succès ou de l’échec d’un traitement.

C : Après avoir dressé le paysage du terrain du patient, ainsi que de ses systèmes, comment fait-on pour rééquilibrer l’organisme au mieux ? Il n’y a pas forcément de médicaments pour ce que vous dites… qui ont été testés dans votre système…

JCL : Le choix des moyens dont disposent les médecins pour soigner un malade doit être longuement réfléchi. La mise en place d’une stratégie thérapeutique nécessite une vraie réflexion.
En face d’une urgence vitale, devant une agression massive qui met en jeu le pronostic immédiat du malade, devant l’effondrement de ses capacités de réaction, alors le choix d’un traitement à activité instantanée et pharmacologiquement forte s’impose.
Quand on considère, par exemple, un système hydraulique sur lequel s’est exercée une pression trop forte qui a fait exploser une canalisation, il faut agir d’urgence et changer le tuyau défaillant.
Pour le patient dans une situation comparable, c’est exactement la même chose, l’intervention lourde est indispensable : on utilisera ici le bistouri, et là on aura recours à la cortisone. C’est tout le rôle du médicament d’urgence, du médicament moderne qui est totalement intégré dans l’approche endobiogénique.
De même, quand un système est complètement décompensé, il faut le suppléer. Soit de façon temporaire, soit de façon permanente. Quand une personne ne peut plus fabriquer d’insuline, on doit alors la suppléer toute sa vie en insuline.
Mais ces cas d’extrême urgence, ou de déficience absolue d’un organe ne représentent qu’une faible proportion du nombre des patients auxquels le médecin doit apporter chaque jour une solution. Par exemple, compte tenu du nombre de généralistes, le médecin français est amené à diagnostiquer au cours d’une année de son exercice professionnel environ un infarctus du myocarde (120 000 personnes sont victimes d’un tel accident chaque année dans notre pays), alors qu’il aura à traiter par contre des milliers d’affections moins dangereuses : migraine, acné, rhumatisme, trouble des règles, constipation, insomnie, fatigue, autant d’affections qui ne nécessitent normalement pas le recours à des traitements lourds.
Une vraie réflexion s’impose alors pour limiter au maximum le risque d’induire chez ces patients l’apparition d’effets secondaires en recourant de principe, comme c’est la règle actuellement, aux médicaments proposés par la science actuelle, médicaments tous accusés d’induire un nombre important d’effets secondaires pas toujours anodins, et dont certains figurent sur la liste des médicaments mis sous surveillance par le ministère de la santé.
Une telle constatation implique pour le médecin, soucieux de « d’abord ne pas nuire » à son malade, la mise en place d’une double nécessité : s’efforcer de trouver la vraie cause du symptôme présenté par le patient, et recourir à des médicaments le moins toxiques possible.
La démarche endobiogénique dont nous venons d’exposer les grands principes s’efforce de proposer une réflexion médicale pouvant aller au-delà d’un seul diagnostic de symptôme pour déboucher sur la compréhension de sa vraie signification physiologique, et donc de mieux cibler le traitement.
Elle s’efforce aussi de recourir en priorité à l’usage de produits d’extraction naturelle, au premier rang desquels figurent les plantes médicinales, fondement de toute thérapeutique, en coopération avec des mesures hygiéno-diététiques adaptées, mesures dont tout le monde désormais s’accorde à reconnaître la nécessité.

L’importance de la phytothérapie clinique

C : Pourquoi êtes-vous en faveur d’une réintroduction de la plante médicinale au sein de la thérapeutique médicale journalière dont le médecin devrait disposer pour le malade ?

JCL : L’homme se constitue en se nourrissant du végétal. Il puise en lui tous les éléments qui lui permettent de se structurer et de se maintenir en l’état. Cette simple constatation ne devrait-elle pas amener les esprits forts qui dénient toute possibilité d’action thérapeutique réelle à la plante de considérer cette réalité : sans végétal, la vie de l’homme n’est pas possible… Est-il alors absurde d’envisager que la plante, du fait de la multiplicité des principes chimiques qu’elle contient et qui sont tous dotés d’une activité pharmacologique, ne puisse en agissant sur les systèmes physiologiques du corps humain engendrer des effets non seulement négatifs (tout le monde connaît les dangers des plantes toxiques, ah la fameuse ciguë !) mais aussi positifs (ah l’incrédulité devant l’évidence) ?
Au cours des millénaires, les diverses traditions ont bien mis en évidence que lorsqu’on prend des extraits globaux de certains végétaux, soit en décoction, soit sous forme de poudre, des résultats thérapeutiques peuvent être obtenus. Pour nombre des observations rapportées, ce savoir empirique est confirmé maintenant grâce à la mise au point de techniques d’extraction actualisées et plus modernes. Les produits qu’elles permettent d’obtenir voient chaque jour davantage la réalité de leurs effets confirmée par des études pharmacologiques et cliniques.

L’un des grands problèmes auquel est confronté l’usage médical de la plante médicinale, c’est la décrédibilisation dont elle est indûment l’objet.
Dans la suite de la logique scientifique qui a engagé la médecine dans la voie analytique de l’identification de l’anomalie ponctuelle décrétée seule responsable de la maladie, la recherche thérapeutique s’est elle aussi engouffrée dans la recherche de la molécule unique censée corriger cette anomalie. Nous avons vu à quelles limites d’efficacité et de toxicité cette approche a été confrontée. S’impose donc maintenant un recul nécessaire, privilégiant une vision intégrative des connaissances médicales. Or, l’éclatement du corps humain en une infinité de constituants s’est accompagné, en parallèle, de l’éclatement de la plante en une infinité de principes actifs, pour ne plus s’intéresser qu’à celui à même de répondre aux exigences d’un traitement ponctuel. Il s’en est suivi une perte complète de la connaissance des possibilités que les plantes complètes, dans la globalité de leurs composés, peuvent exercer sur le vivant considéré lui aussi dans sa complexité.
Or les plantes sont des systèmes vivants organisés qui ont intégré la vie minérale et au sein desquels s’exercent des fonctions identiques à celles de l’homme : fonctions d’assimilation, d’élimination, de détoxification, de protection.
A l’usage, dans une vraie vision médicale, utilisées selon une stratégie précise, elles sont en mesure d’exercer des effets thérapeutiques très importants. Dans le contexte actuel de la grande crise de remise en cause de la médecine, aucun médecin ne peut plus continuer d’en ignorer l’existence.

A la condition d’être utilisées à des doses pondérables faibles, des doses de régulation de l’ordre de celles qui sont à l’oeuvre en permanence dans le fonctionnement physiologique de l’organisme humain et qui le gèrent, les plantes peuvent en fonction de leur nature propre modifier l’état du terrain du malade et, en aidant à la réorganisation de la structure dont le déséquilibre a laissé s’exprimer la maladie, se présenter comme l’outil de base pour le traitement de tout malade.
Mais on ne peut utiliser la plante sans une réflexion approfondie. Son usage médical relève de règles complexes. Il existe différents niveaux d’utilisation de la plante, allant d’une recherche d’action symptomatique à celle plus élaborée d’une vraie médecine de terrain.

C : La plante donc... Et que pensez-vous de l'homéopathie ?

JCL : L’homéopathie se définit comme la médecine de terrain par excellence.
Pour nous, une médecine de terrain implique obligatoirement trois points à respecter : établir un diagnostic précis rapportant la présence des signes à un état spécifique physiologique propre à l’individu, connaître l’action des remèdes sur les mécanismes physiologiques, choisir le remède dont les effets seront à même d’engendrer la modification physiologique recherchée pour corriger l’état du patient.
Or, si l’homéopathe part du symptôme présenté par le malade, il va lui directement au choix du remède simillimum, sans passer par l’étape du diagnostic physiologique.
L’attitude homéopathique face au malade est donc fondamentalement différente de celle endobiogénique.
Le traitement part des signes pour aller directement au traitement. Il manque de ce fait la réflexion physiologique basée sur les données de la science médicale.
L’homéopathe espère ainsi qu’en donnant à un patient présentant des symptômes proches ou identiques à ceux qu’un médicament appliqué à dose forte ou toxique a déclenchés chez des sujets sains, ce même médicament prescrit en dilution à dose infinitésimale le guérira. Et fera que le terrain se réorganisera de lui-même. Il s’agit donc d’une adaptation d’un remède à un symptôme, sans que le médecin ait à identifier les troubles physiologiques sous jacents.

C : Revenons aux plantes. Quel exemple pourriez-vous me donner de quelque chose qui serait récidivant avec un médicament et qui se guérit très vite par les plantes avec l’analyse endobiogénique ?

JCL : Prenons l’exemple d’une affection courante qui touche préférentiellement les femmes : l’infection urinaire récidivante (cystite chronique). Il s’agit d’une maladie éprouvante du fait de la gêne et des douleurs qu’elle engendre, et de la fréquence des récidives qui surviennent même sous l’effet de traitements antibiotiques bien conduits. Si au lieu de rester focalisé sur le germe présent dans les urines le médecin conduit une réflexion physiologique, il va s’efforcer d’identifier quels mécanismes déréglés sont susceptibles d’expliquer la présence permanente du microbe agresseur.
Le germe s’est installé car il a trouvé dans la vessie des conditions écologiques favorables à son développement. Il s’agit donc de comprendre que la vessie s’est enflammée parce qu’il existe un état congestif local dont il faut trouver la cause. Ce qui amène à étudier l’état du système neurovégétatif de la femme dont la science nous apprend qu’il joue un rôle important dans la régulation des phénomènes de congestion vésicale. Un premier mécanisme est donc à envisager, mais il faut aller plus loin et considérer quels éléments gèrent l’état de l’immunité de la paroi vésicale. Ceux ci font appel au rôle du système hormonal dont le médecin devra aussi apprécier le mode de fonctionnement. Ainsi de proche en proche, le prescripteur est amené à poser un diagnostic beaucoup plus global pour pouvoir comprendre ce qui, dans ces divers mécanismes, est à l’origine de la persistance du germe dans les urines. La conséquence de cette approche est qu’elle change complètement la vision de la maladie, le germe n’étant qu’un épiphénomène consécutif à un déséquilibre beaucoup plus global qu’il faut prendre en considération et traiter en conséquence pour obtenir une vraie guérison. Les possibilités des plantes médicinales, ici comme ailleurs, sont considérables car elles offrent des moyens de corriger de façon physiologique les divers éléments déséquilibrés qui participent à la chronicité de la maladie.
Et, bien souvent, un simple traitement à base de plantes rééquilibrant le système neurovégétatif, renforçant l’immunité et aidant à la décongestion pelvienne tout en rééquilibrant la fonctionnalité de la surrénale et de la thyroïde, permet d’obtenir une guérison rapide et stable avec disparition du germe, sans que pour autant sa destruction ait été effectuée de façon directe comme peuvent le faire les antibiotiques.

C : Si j’ai tout compris en allant voir un médecin qui pratique l’endobiogénie, et avec une simple prise de sang, se dresse alors un paysage : on peut voir des forces, des faiblesses, on peut aider à réorganiser au mieux possible l’équilibre physiologique du corps. Et si on revient trois ou six mois plus tard, on voit aussi comment le terrain a évolué… Au fur et à mesure, on revient à un "état plus sain"… ?

JCL : Oui, suivant les patients, on voit que chacun a des contraintes différentes au niveau de ses structures. Par exemple, une femme présentant des oestrogènes forts (de structure), pourra être prédisposée à des maladies où les oestrogènes seront impliqués (majorité des cancers du colon, des cancers du sein, des cancers de la prostate). Pour certaines femmes les contraintes seront très fortes. D’autres présenteront des contraintes moindres. Si l’index oestrogénique normal se situe entre 0,30 et 0,50), certaines femmes hyperoestrogéniques se situent en permanence à 0,50 – 0,55, d’autres toujours à 0,60, 0,70 voire 0,80… La pression sera beaucoup plus forte chez celles où l’index est plus élevé et encore davantage si dans le même temps elles présentent d’autres anomalies de leur physiologie propre accroissant l’activité de leurs oestrogènes. Ce qui veut dire que chacune va réagir d’une façon qui lui est spécifique, dans un délai plus ou moins rapide et jusqu’à un niveau plus ou moins stable et plus ou moins profond. Tout cela est une question de niveaux d’équilibre, de structure spécifique à chaque personne. En sachant qu’il existe des moyens d’étude du terrain qui impliquent des règles complexes, il est possible d’approcher de façon plus scientifique celui ci.

C : Mais alors, si vous obtenez de bons résultats, et privilégiez à chaque fois les plantes (les médicaments de synthèse aussi lorsqu’ils sont nécessaires), pourquoi les pouvoirs publics ont-ils délaissé la plante phytothérapique dans notre système de santé ? Les préparations ne sont plus du tout remboursées. Avant, elles l’étaient…

JCL : Jusqu’à l’heure de la chimie triomphante, on a toujours soigné avec des plantes. Leur usage classique relevait essentiellement d’une vision du symptôme, d’une approche symptomatique de la maladie. Leur utilisation n’entrait pas dans le cadre d’une théorie globale.
L’approche de la phytothérapie traditionnelle des herboristes est utile, mais étant essentiellement symptomatique et non étiologique, elle a ses limites : on peut faire disparaître un symptôme, mais si on ne va pas plus loin dans la réflexion, quand on arrête de prendre la plante, bien souvent le symptôme revient. Elle présente donc tous les inconvénients d’une thérapeutique qui n’est pas appliquée en fonction d’un diagnostic médical précis de l’état du terrain.
Si l’on veut vraiment réintégrer l’usage de la plante médicinale dans l’ensemble de la médecine, on est obligé de considérer l’existence de niveaux d’utilisation, de niveaux de savoirs différents. On ne peut pas rester juste au niveau de l’herboristerie. Il faut passer maintenant à l’étape de la phytothérapie clinique, en réintégrant la connaissance des propriétés des plantes dans les études de médecine, et en valorisant leur utilisation dans le cadre d’une médecine à visée globale capable d’établir un diagnostic précis.

CJ : Vous présentez dans le livre une action pilote avec le Mexique, à laquelle vous participez, et visant justement à réintroduire l’usage de la plante dans leur système de santé….

JCL : Oui. Il faut savoir que le Mexique regorge d’un grand nombre d’espèces végétales, estimé par les spécialistes à plus de 30.000 espèces de plantes, dont beaucoup ne sont pas encore connues.
Concernant l’usage des plantes, les mexicains disposent d’un savoir empirique très importants (les matrones connaissent des recettes, les utilisent). Mais il existe au Mexique comme partout dans le monde le vaste courant de la médecine pastorienne, analytique, exclusivement engagée dans la voie de la chimie de synthèse, gérée par les multinationales du médicament dont les intérêts qu’elles défendent n’ont pas vraiment avantage à ce que ce savoir traditionnel soit mis en valeur et porté à la connaissance de tous.

J’ai eu la chance de rencontrer Paul Hersch, un médecin mexicain qui s’est intéressé depuis vingt ans à notre vision de la médecine, à notre usage de la plante médicinale dans le cadre de l’endobiogénie. Pendant de nombreuses années, nous avons donné des cours au Mexique, ce qui a permis de former un groupe de médecins à la pratique de l’endobiogénie et à l’usage de la plante médicinale pour les soins aux malades. Une société scientifique de phytothérapie clinique a été créée, ce qui a permis au fil du temps de sensibiliser les pouvoirs publics de la ville de Mexico à la mise en place d’un enseignement officiel en partenariat avec le ministère de la Santé. Depuis un an maintenant, 42 médecins formés exercent dans les centres de soins et les dispensaires de la ville de Mexico.
L’opportunité politique pour mettre en place une telle entreprise était facilitée au Mexique du fait que ce pays dispose de nombreuses plantes dont la valorisation médicale peut déboucher sur des gains économiques considérables en terme de diminution du coût financier élevé que représente pour le système de santé la prescription à grande échelle de produits de synthèse.
L’endobiogénie qui permet d’intégrer la plante médicinale au coeur de l’acte médical justifie la crédibilité scientifique de son usage.

CJ : Quel est l’objectif de cette action pilote ?

JCL : il a déjà été estimé qu’en introduisant les plantes en médecine courante, avec seulement 50 médecins prescripteurs, le coût des dépenses engagées par le système de soins gratuits de l’Etat diminuait de 5%. Et donc, fort de ces résultats, le système devrait petit à petit s’amplifier, pour gagner à terme - nous l’espérons - l’ensemble du pays.

C : Sachant que tout notre organisme se régule par le système endocrinien, vous consacrez tout un chapitre dans votre livre aux perturbateurs endocriniens…

JCL : Oui. Mais on est toujours ici dans la vision de l’agresseur externe : bisphénol, PCB, phtalates, pesticides et autres substances disséminées dans notre environnement, notre eau et nos aliments. C’est bien d’avoir pris conscience de leur dangerosité, ce sont des agresseurs qui ne sont pas neutres. Ils rentrent dans l’organisme, s’intègrent aux tissus, n’en partent plus et génèrent des dégâts. Mais ce qui n’a pas encore été vraiment bien mesuré, c’est combien peut être dangereux à long terme l’usage quotidien et si généralisé de médicaments de synthèse qui ne sont pas adaptés à notre physiologie. Le futur nous réserve encore bien des surprises, du même ordre que celles consécutives aux effets négatifs du leader mondial des anti-inflammatoires, le Vioxx, retiré du marché en 1997 pour avoir provoqué des dizaines de milliers de décès, alors qu’il avait passé avec succès tous les tests de fiabilité et de non toxicité requis par la pharmacologie moderne.… Des modifications non encore identifiées à l’heure actuelle vont être induites par des médicaments censés nous apporter une vraie prévention alors qu’ils agissent à l’inverse de ce que nous en attendons, comme commencent à le démontrer des publications scientifiques récentes. En renforçant l’autopathogénicité de l’organisme par les modifications qu’ils induisent dans le fonctionnement subtil du corps humain, ils généreront à grande échelle des effets néfastes sur la nature desquels on n’a pour l’instant aucune idée... Cet aspect du problème a été abordé largement dans notre livre.

C : Finalement, quels objectifs poursuivez-vous avec la sortie de ce livre ?

JCL : La finalité de ce livre est de proposer des solutions nouvelles aux patients (et aussi aux médecins) de leur dire qu’une autre voie personnalisée d’approche de leurs maladies existe et que des traitements mieux adaptés à leur physiologie sont disponibles. Leur faire prendre conscience qu’à côté des grands médicaments classiques dont l’usage doit être réservé à ceux d’entre eux qui en ont réellement besoin, il existe des médicaments moins potentiellement dangereux qui peuvent leur apporter le soutien adéquat pour retrouver leur santé et la conserver.

L’une de ses autres finalités, c’est d’amener les pouvoirs publics qui sont confrontés à une crise considérable de fonctionnement du système médical à reconsidérer la façon dont la Santé est abordée et traitée. Il faut repenser la maladie et l’aborder sous l’angle d’une médecine qui soit vraiment globale et à visée intégrative. Il faut aussi privilégier le recours à des thérapeutiques le moins iatrogènes possible, des thérapeutiques qui soient mieux adaptées à la physiologie individuelle et qui s’appuient sur une vraie connaissance de ce qu’est le terrain d’un individu.
Nous avons bien conscience que sans volonté politique réelle, rien ne pourra se faire. C’est pourquoi, c’est aux patients de prendre leur santé en main et d’exiger que des études soient menées dans notre pays pour évaluer l’activité clinique des plantes médicinales, pour qu’un enseignement de la phytothérapie soit officialisé, pour que des recherches soient mises en place en France dans des hôpitaux pilotes, que ce soit en cancérologie en pédiatrie, dans les services d’urgence, pour évaluer les données fournies par la biologie des fonctions et que les résultats soient analysés selon les méthodes statistiques habituelles.
Il s’agit aussi de mettre en place un vrai débat scientifique dénué de tout esprit partisan pour que soit possible la réintroduction de la plante médicinale dans le système de santé…

C : Ce qui risque de susciter pas mal d’oppositions…

JCL : Oui, car de telles options entrent en conflit avec les objectifs poursuivis par les multinationales du médicament. Prenons, par exemple, l’usage de plus en plus encouragé et généralisé des hypocholestérolémiants de synthèse en prévention des complications cardiovasculaires, alors que la preuve de leur non toxicité n’est pas faite et qu’il existe d’autres moyens moins dangereux pour prévenir les effets néfastes d’un excès de cholestérol. Si cette voie de réintroduction de la plante médicinale comme moyen prioritaire de prévention était adoptée, le manque à gagner pour les multinationales risque d’être considérable et l’on peut s’attendre à une forte opposition de leur part …

C : Dans combien de pays cette approche est-elle aujourd’hui pratiquée ?

JCL : Nous avons développé un réseau de praticiens formés à l’endobiogénie et à la phytothérapie clinique en Angleterre, aux Etats-Unis, en France, au Mexique, en Tunisie et la Chine nous a sollicités pour mettre en place des centres de formation.

C : Dans votre pratique, face à vos malades, de quoi êtes-vous le plus fier ?

JCL : Je me suis appliqué tout au long de mes quarante années d’exercice à ne jamais trahir mon objectif initial, à savoir le respect de la personne en face de moi. Et, pour ce faire, à créer et à participer à la diffusion d’un courant de pensée qui s’applique à remettre l’homme au centre du système médical. A sensibiliser et à former des médecins français comme étrangers à une telle pratique de la médecine. Les résultats qu’ils obtiennent auprès de leurs patients confirment chaque jour davantage le bien-fondé de cette approche, ce qui m’a conforté dans la certitude que nous sommes sur la bonne voie.

Ces premières étapes laissent envisager le développement de recherches plus importantes, non seulement dans le cadre de la médecine praticienne mais aussi dans celui des hôpitaux.
Ce type d’approche du malade est certes exigeant, et s’inscrit difficilement dans ce que j’appelle "la médecine à dix minutes" qui ne permet pas de donner à l’individu toute la place qu’il doit occuper. Dans un monde en mutation, cette place devrait pourtant être prioritaire à tous égards.
C’est pourquoi j’ai fait le choix de consacrer la part de vie qu’il me sera donné de vivre à la diffusion de l’endobiogénie, cette proposition d’approche globale du vivant, pour qu’un jour elle soit totalement intégrée au cœur de la médecine, pour le plus grand bien des malades comme de celui des bien-portants.

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