Les Artists : le débat !
Le débat des Primaires hier soir entre François Aubry et Martine Hollande était au menu de ma soirée blanc bonnet et bonnet blanc.... crevette ou gambas... cabillaud ou morue... En fait, le capharnaüm familial autour de moi ne m'a guère laissé le loisir de saisir les subtilités argumentaires de l'un et de l'autre. Les assiettes et les verres tintinnabulaient tant et si bien que j'ai renoncé à comprendre et me suis contenté d'observer les deux impétrants entre deux gorgées de Pinot noir d'Alsace.
Etait ce si important d'ailleurs ? La Haute autorité des primaires avait bien fait les choses... "Pas question de tomber excessivement dans des attaques ad hominem" qui pourraient compromettre l'essentiel : une fois que le choix des électeurs de gauche ce sera porté dimanche soir sur un candidat (e), ce dernier devra pouvoir incarner le désir de tous sans que son image ait été écornée par son vis à vis. Donc, chacun s'est manifestement tenu à la règle, moult sourires à l'appui et ils furent légion...
Le contenu importait donc peu et ce peu était très peu car dans les considérations techniques que j'ai pu saisir, malgré et entre deux bruits domestiques de premier plan qui altéraient le propos télévisuel, je ne captais que pouic. Manifestement, ils ne s'écoutaient pas... tout attentifs à rester sereins tout en veillant à ce que l'autre ne prenne pas l'ascendant.
Ce que nous pouvons en retenir : Aubry est déterminée. Pour de vrai. Son regard est direct et la pupille est immobile ce qui donne de la profondeur à la posture. Elle ne s'est pas laissée désarçonnée par les prises de parole de Hollande. Ce dernier s'éparpille dans son regard. Ses pupilles semblaient parfois paniquées non par les propos mais par l'ascendant de la posture, par la détermination de sa rivale (pauvre Ségolène qui aurait pu être cette rivale, position paradoxale en tous sens qui aurait pu être la sienne...).
Je me suis mis à penser au probable débat de second tour, d'avril 2010, entre notre "bien aimé" Nicolas Sarkozy, et le vainqueur du duel du 12 octobre 2011. Si c'est F Hollande, j'ai bien peur qu'il se fasse manger tout cru par le sortant. M Aubry offre une posture plus affirmée, plus "statuesque" pour résister aux attaques et autres affirmations sans fondement que ne manquera pas d'asséner le Président actuel.
Par delà l'écart ténu entre les propositions des deux protagonistes d'hier soir, M Aubry semble mieux taillée, moins impressionnable que F Hollande pour faire bonne figure dans le match KO qui pourrait décider du sort des présidentielles 2012.
Le débat fini, j'ai décidé une fois pour toutes que la politique à l'écran devrait toujours se faire en optant pour la technique de The Artist. Le corps parle mieux que la voix !